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Amères vérités : Le gros problème, c’est que Dibrilla Karanta ne se rend même pas compte que ce sont plutôt des gens comme lui qui mettent la paix sociale en danger en refusant de suivre la voie de la sagesse et de la justesse

Publié le lundi 26 octobre 2020  |  nigerdiaspora.net
Amères
© Autre presse par DR
Amères vérités : Le gros problème, c’est que Dibrilla Karanta ne se rend même pas compte que ce sont plutôt des gens comme lui qui mettent la paix sociale en danger en refusant de suivre la voie de la sagesse et de la justesse
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Notre problème, au Niger, est complexe. Et cette complexité tient au fait qu’il n’y a pratiquement plus d’autorité morale reconnue et respectée de tous. Cette autorité morale, détenue à une certaine époque, par la chefferie traditionnelle et par des ulémas, fait cruellement défaut, aujourd’hui. Certains chefs traditionnels, très en vue, sont connus pour leur appartenance politique, acceptent des cadeaux qui ont allure de pots-de-vin, se font convier à toutes les cérémonies, même les plus infamantes pour leur image et leur rang social, etc. Il y en a même qui quémandent des bons d’essence là où la décence et le respect dû à leur statut leur interdit toute bassesse de ce genre.

Quant aux ulémas, certains sont d’une tendance carrément exécrable. Il y en a qui émergent du lot, c’est certain. Mais, ceux qui sont aux commandes des organisations décisionnelles font peur. Ils font peur par leur propension à contourner la vérité, à maquiller le faux et à le défendre. Le dernier prêche d’un certain Djibrilla Karanta, fils d’une famille illustre du Niger, érudit musulman et président de l’Association islamique du Niger, est tellement choquant qu’on ne peut que s’inquiéter pour le Niger.

Djibrilla Karanta est un militant avéré du Pnds Tarayya, candidat malheureux aux élections législatives passées. Devenu président de l’Association islamique du Niger, il compte manifestement mettre à profit sa position et son statut pour servir de plus belle son parti politique, quitte à desservir le Niger. Son prêche, qui fait le buzz sur les réseaux sociaux, est sans aucun doute d’essence manipulatoire et c’est de bonne guerre si des citoyens se sont sentis en devoir, militant, eux aussi, de lui répondre du tic au tac. Ce n’est pas, il faut le dire clairement, l’homme de Dieu qui a parlé, pour servir Dieu et ses préceptes, ses dogmes, mais plutôt l’homme politique, déterminé à faire usage de son statut et de sa position pour faire le combat pour lequel il a été placé à la tête de l’Association islamique du Niger.

Djibrilla Karanta ne mérite pas la confiance des musulmans du Niger. Il n’a pas su se tenir loin des arcanes politiques, faire preuve d’ingratitude vis-à-vis de ses amis politiques et se placer au dessus de la mêlée, comme on dit. S’il ne peut dire la vérité, la défendre et la promouvoir, il n’avait qu’à se taire et joue aux abonnés absents.

En disant ce qu’il a dit, il se fragilise en s’exposant aux critiques, justes et légitimes, de tous ces Nigériens qui, depuis des années, ont subi les affres d’une injustice flagrante et criarde.

En disant ce qu’il a dit, il s’est attiré, à juste titre, les foudres de tous ceux qui ont amèrement constaté le silence complice de ces ulémas – ce sont toujours les mêmes – grandes gueules inégalées, lorsqu’il a été question de sujets douloureux pour le Niger. Des individus, connus et incriminés par des enquêtes sérieuses, ont détourné à leurs profits des milliards des comptes de l’État, c’est-à-dire l’argent du contribuable nigérien, mais Djibrilla Karanta n’a pas trouvé sujet à prêche.

Des individus ont détourné et vendu à leurs profits personnels 15 000 tonnes de riz, une aide alimentaire destinée aux populations de Diffa éprouvées par l’insécurité, la faim et la soif, mais Djibrilla Karanta, grand érudit devant l’Éternel, n’a pas trouvé sujet à prêche.

Des individus ont même détourné à leurs profits personnels des milliards destinés à doter l’armée nigérienne d’armements et d’équipements militaires appropriés pour faire face à l’insécurité et au terrorisme, Djibrilla Karanta n’a pas trouvé sujet à prêche.

Des individus ont fait, en 2016, un hold-up électoral en détournant les suffrages des Nigériens, en fabriquant de faux procèsverbaux, pour se maintenir au pouvoir, mais Djirbilla Karanta n’a pas trouvé sujet à prêche. Et c’est d’ailleurs un pur hasard si cela ne lui pas directement profité puisqu’il était candidat du Pnds Tarayya aux législatves.

Les mêmes individus ont trafiqué la loi électorale, mis en place une commission électorale acquise à leur cause, signé un contrat avec un opérateur technique chargé de l’élaboration du fichier électoral sans l’avoir jamais rendu public, mis en place une Cour constitutionnelle dont les 2/3 des membres sont étiquetés du Pnds, son parti politique, mais Djibrilla Karanta n’a pas trouvé sujet à prêche.

Les mêmes auteurs du hold-up électoral de 2016 se préparent activement, sans état d’âme et sans aucune préoccupation pour les conséquences préjudiciables sur le Niger, à organiser la même mascarade, mais Djibrilla Karanta ne trouve aucune raison d’attirer leur attention sur les risques de périls qu’ils font ainsi peser sur la stabilité sociale et politique du Niger.

Djibrilla Karanta ignore-t-il que des pères de famille honorables, à l’image de Bakari Saïdou, est maintenu en prison depuis plus de quatre ans sans jugement ? Ignore-t-il que Bakari Saïdou, comme les autres incarcérés injustement, a une épouse, des enfants, des parents proches qui pleurent depuis de longues années l’injustice, l’abus de pouvoir dont il est victime ?

Et au lieu de prêcher pour le juste, le bien et dans l’intérêt du peuple nigérien, le président de l’Association islamique du Niger essaie plutôt d’endormir les Nigériens avec des préceptes qui n’ont aucun sens sous une gouvernance d’injustice, de détournements des biens et deniers publics, de trafics en tous genres, d’insouciance pour les souffrances des citoyens, etc.

Djibrilla Karanta sait pourtant qu’en matière de religion islamique, le chef injuste, voleur et manipulateur, est indigne de respect et de considération. Il sait bien que l’islam est d’abord amour du prochain, justesse, intégrité et honnêteté, toutes choses qui sont à mille lieues des gouvernants actuels. Lorsque la vérité et le juste cèdent le pas au faux et au mensonge, jusque dans la bouche des ulémas, des chefs spirituels, la société est clairement en danger.

Les Nigériens étaient nombreux à estimer que Djibrilla Karanta, au nom de son militantisme avéré au Pnds Tarayya, n’a pas la qualité et les mérites pour diriger l’Association islamique du Niger. Il vient de prouver la justesse de ce jugement. S’il reste à la tête de cette vénérable institution, il ne peut que continuer à emmêler les pinceaux, à jeter l’anathème sur ceux qui subissent l’injustice au bénéfice de ceux qui doivent être blâmés pour leur gouvernance.

L’Association islamique du Niger est désormais pour les Nigériens un pantin indigne de respect et de considération, la nième institution publique à se déclarer, par ses positions, au service d’un parti politique et non du Niger. Et Djibrilla Karanta en est le chantre. Le gros problème, c’est qu’il ne se rend même pas compte que ce sont plutôt des gens comme lui qui mettent la paix sociale en danger, en refusant de suivre la voie de la sagesse et de la justesse, telle que recommandée par l’islam. Son parti pris est notoire et on ne peut que craindre, que sous le couvert de la religion, des hommes politiques comme lui mettent le feu aux poudres. ATTENTION !
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