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Infrastructures publiques dans la région de Maradi : De Madarounfa à Guidan Roumdji, les fortes pluies de 2020 ont endommagé plusieurs infrastructures routières et Hydrauliques

Publié le mardi 10 novembre 2020  |  Le Sahel
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© Le Sahel par DR
De Madarounfa à Guidan Roumdji, les fortes pluies de 2020 ont endommagé plusieurs infrastructures routières et Hydrauliques
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L’hivernage 2020 restera gravé pour longtemps dans la mémoire des maradawa. Pour cause, les fortes précipitations enregistrées cette année ont endommagé les infrastructures de la capitale économique du Niger. Une fois encore, le département de Guidan Roumdji est durement touché. Le pont stratégique de Bakassomouba menace de céder alors qu’à Tibiri Gobir, c’est la construction du pont qui enjambe le Goulbi qui a pris du retard à cause de l’inondation du site. A Madaroumfa, la grande voie qui va jusqu’à la frontière du Nigeria en passant par Gabi a pris un sérieux coup, obligeant l’entreprise en charge de sa construction de retravailler les flancs avant la réception de l’ouvrage par le Gouvernement. Malgré ces problèmes, les chantiers ont repris avec plus d’engouement.

Le pont de Bakassomouba a une importance stratégique aussi bien sur le plan de la sécurité que de l’économie du département de Guidan Roumdji. Il a été construit en deux étapes (en 1998 et 2000) sur les longueurs respectives de 84,40 x 9 mètres linéaires et 13 x 9 mètres linéaires. Cette infrastructure de développement réalisée sur le Goulbi Maradi totalise 11 travées, disposées de façon à assurer un écoulement des eaux. Le pont permet de relier le chef-lieu de département à la commune rurale de Guidan Sori, gros producteurs de pastèques et autres fruits et légumes. Au plus fort des inondations d’août 2020, le pont a été submergé par les eaux, avec un blocage du passage pendant plus de 4 semaines successives.

Avec l’ensablement du Goulbi, les eaux ont endommagé la structure du pont de Bakassomouba et ont creusé une profonde tranchée à la rive gauche du Goulbi. Les flancs de l’infrastructure ont disparu à certains endroits, laissant le remblai à la merci de l’érosion. Dans l’urgence, les maires des communes de Guidan Roumdji et de Guidan Sori se sont concertés pour trouver une solution, ne serait-ce que provisoire, au problème de la traversée. Ils ont apporté les ressources nécessaires pour colmater dans un premier temps la tranchée à l’aide de sacs de sable. Ils ont ensuite sollicité l’aide de l’entreprise Ould en charge de la construction de la route Guidan Roumdji- Tiadi (dans la commune urbaine de Tibiri) pour fournir de la latérite et stabiliser provisoirement la structure du pont.

Si rien n’est fait avant la prochaine saison des pluies, confie le préfet de Guidan Roundji, le pont risque de céder et il faudra contourner par Maradi pour passer d’une rive à l’autre du Goulbi. Il rappelle le rôle que joue cette infrastructure dans le dispositif départemental de sécurité. «Sans ce pont, la sécurité ne sera pas assurée car il n’existe pas de moyen pour traverser directement le Goulbi. La seule alternative est de passer par Maradi, rejoindre Madaroumfa et passer par son pont. Ce qui est très long et très couteux», explique M. Sahabi Assoumane.

Le préfet de Guidan Roumdji, affirme aussi que sur le plan économique l’isolement de la commune rurale de Guidan Sori qu’engendrerait un possible effondrement du pont aura une répercussion sur l’approvisionnement en fruits et légumes, surtout la pastèque que la commune achemine vers de grandes villes comme Niamey. Durant la période d’impraticabilité du pont de Bakassomouba, rappelle le Préfet «le marché même de Guidan Roumdji a subi un coup énorme car la population qui vient de la rive gauche semble être majoritaire. Le marché était clairsemé pendant au moins 4 semaines». Il organise un plaidoyer pour que ce pont soit réhabilité avant la prochaine saison des pluies.

La construction du Pont de Tibiri Gobir ralentie par la forte pluviométrie

Une histoire tragique se cache derrière la construction du Pont de Tibiri qui est en chantier pour la première fois. Une histoire qui rappelle celle du célèbre pont d’Akashi au Japon. En effet, le 11 juillet 2019 une pirogue surchargée a chaviré lors de la traversée du Goulbi qui connaissait déjà une crue exceptionnelle. La tragédie qui consterna le pays avait fait une dizaine de morts, des habitants qui se rendaient dans leurs champs situés au-delà du cours d’eau pour travailler. L’accident de juillet 2019 n’était que le dernier d’une longue liste qui endeuilla fréquemment la population locale. Pendant les saisons pluvieuses, le Goulbi coupe les populations de leurs champs, les obligeant à utiliser des pirogues traditionnelles pour faire la jonction avec leurs parcelles de cultures.

L’espoir renait à Tibiri du fait la réalisation d’un pont sur le Goulbi avec plusieurs traversées. Les travaux étaient à un stade avancé lorsque ce cours d’eau a débordé pour inonder plusieurs sites des travaux. «Pour le moment, à part le pont, les travaux concernent la clôture de l’école publique, première école primaire de Tibiri. Il y’a aussi l’aménagement des voies d’accès car avant c’était tout un calvaire pour les emprunter, surtout en fin de saison d’hivernage», précise Adamou Tsalha, notre guide.

Malgré le mécontentement de certains résidents dont les habitations sont fissurées où effondrées à cause des travaux de terrassement liés à la construction du pont, les habitants de la commune rurale de Tibiri Gobir voient d’un bon œil la réalisation de cette infrastructure qui fait face au sultanat et apporte un plus à l’embellissement du secteur. Depuis la fin des pluies, l’entreprise a accéléré le rythme de travail pour pouvoir le livrer bien avant le début de la prochaine saison pluvieuse.

La Route Madaroumfa-Gabi impactée sur 1,2 km

Le tronçon de route Maradi-Gabi fait partie d’un projet plus vaste d’infrastructures routières dans la région de Maradi. Il est financé par la Banque ouest africaine de développement (BOAD) et l’Etat du Niger à hauteur de plus de 28 milliards de francs CFA pour la construction de 106 kms de routes sur les tronçons Maradi-Madaroumfa, Madaroumfa-Jibia (au Nigeria) et Madaroumfa-Douhoun Bara (au Nigeria aussi). Ce projet de route ambitionne de booster le commerce entre la communauté urbaine de Maradi et le département de Madaroumfa d’une part, et entre la région de Maradi et deux régions du Nigeria voisin. Avant même sa finition, ce projet a tenu sa promesse en favorisant une accélération du commerce intra et extra régional.

Alors même que la construction de l’ensemble des tronçons de routes du projet est arrivée à terme et que l’entreprise en charge s’affairait à mettre à jour la signalisation, de fortes pluies inattendues se sont abattues sur la zone au cours de l’hivernage 2020. Le seuil de retenue d’eau construit par un programme de promotion de l’agriculture familiale dans le secteur de Gabi s’est rempli et a déversé le surplus dans la vallée de Tajayé, créant ainsi une nouvelle trajectoire aux eaux de ruissellement. Les dégâts qui en résultèrent sont énormes sur le tronçon Madaroumfa-Gabi, dégradé sur 1,2 km. Le côté aval de la route a été littéralement emporté par les torrents, ainsi qu’une partie du revêtement et des assises de la route.

Aussitôt, l’entreprise en charge de mener le projet a repris les travaux pour reconstruire les assises endommagées et reprendre le revêtement avec la réception officielle qui interviendra bientôt. Cependant, précise le directeur départemental de l’Equipement à Madaroumfa, M. Zabeirou Gagara, l’entreprise a porté plainte devant les tribunaux de Niamey car elle s’est sentie lésée par la construction de la retenue d’eau. «Le seuil était plein, l’eau a débordé et a changé d’itinéraire. Au lieu de passer par le grand pont comme prévu par les calculs techniques, l’eau est passée par un autre chemin avant de toucher la route et causer des dégâts», a-t-il expliqué.

Les travaux de construction de cette route ont été lancés en 2013 par le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou. Cette infrastructure routière a déjà boosté l’économie de la zone, en la reliant directement aux régions de Katsina et de Zanfara au Nigeria.

Souleymane Yahaya, Envoyé Spécial(onep)

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