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Conseil de Sécurité de l’ONU : Débat ouvert sur le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS)

Publié le jeudi 14 janvier 2021  |  Le Sahel
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© Autre presse par DR
Conseil de Sécurité de l’ONU : Débat ouvert sur le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS)
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La journée du lundi 11 janvier 2021 a été consacrée à un débat ouvert sur l’UNOWAS au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Dans une intervention au cours du débat, le Représentant permanent du Niger à l’ONU, l’Ambassadeur Abdou Abarry après avoir rappelé que les attaques du samedi 2 janvier dernier, sont différentes de celles que le Niger a eu endurer au niveau de cette région frontalière avec le Mali, qui l’année dernière avait touché des objectifs militaires, a martelé que « cette fois ci l’intention de terroristes est claire. Elle ne vise pas à attaquer des objectifs militaires mais à s’en prendre à des populations civiles, de façon à les empêcher de collaborer avec les autorités nigériennes dans la lutte contre le terrorisme ». Il a aussi rappelé le bilan macabre de cette attaque qui a coûté la vie à une centaine de personnes, à savoir 70 personnes dans un village et 30 autres personnes dans un second village.

Pour l’Ambassadeur Abarry, « face à cette situation mon pays a décidé de prendre deux décisions majeures. La première est de renforcer sa présence militaire au niveau de la frontière avec le Mali et la deuxième est d’organiser dans les prochains jours un forum pour la paix, de façon à éviter que ces attaques ne provoquent un conflit intercommunautaire, autre objectif vise par les terroristes ».

Avant de conclure son intervention, M. Abdou Abarry a vivement remercié l’ensemble des partenaires du Niger dont certains comme la France, ont perdu des hommes, récemment au Mali, et l’ensemble de tous ceux qui concourent à la recherche de la paix et de la stabilité. Il a enfin « assuré les membres du conseil que l’engagement de mon pays est de réaliser la première alternance politique pacifique à la tête du Niger, à l’issue du deuxième tour des élections présidentielles, prévu le 21 février 2021. Il a tenu à saluer le chef de l’UNOWAS, M. Mohamed Ibn Chambas et son équipe pour la réussite des processus électoraux au Niger comme dans les autres pays de l’Afrique de l’Ouest ».

Dans la Déclaration commune au nom des A3+1 (Kenya, Niger, Tunisie) et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, S.E. DR. Martin Kimani, Représentant permanent de la République du Kenya auprès des Nations unies, a transmis ses « sincères condoléances au peuple et au gouvernement du Niger, par l’intermédiaire de l’ambassadeur Abarry, pour les vies perdues lors des attaques gratuites perpétrées contre des civils innocents le 2 janvier 2021 dans la région sud-ouest du Niger. Cet acte odieux démontre non seulement la volatilité, mais aussi la nature transfrontalière des menaces à la sécurité dans la région. En solidarité avec le gouvernement et le peuple nigériens, nous devons être résolus à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éliminer la menace terroriste dans la région et sur le continent dans son ensemble ».

L’Ambassadeur Kimani a poursuivi son intervention en insistant sur la diplomatie préventive qui doit « continuer à être une tâche prioritaire de l’UNOWAS. Nous félicitons également M. Chambas pour son leadership qui a permis à l’UNOWAS de remplir efficacement son mandat dans un contexte régional de plus en plus difficile ». Pour le diplomate kenyan, « au-delà de l’excellent rôle joué par l’UNOWAS à cet égard, nous estimons qu’il est temps que les Nations unies et le Conseil de sécurité s’engagent dans des actions concrètes sur la manière de répondre aux menaces climatiques et sécuritaires, y compris sur la proposition de création d’un bureau d’un envoyé spécial du Secrétaire général pour le climat et la sécurité.

Il est important de donner la priorité à l’aide aux pays de la région afin de renforcer leur résilience et de garantir des progrès tangibles dans la réalisation des aspirations du mandat de l’UNOWAS en lien avec le climat. Nous soulignons la nécessité d’une approche holistique, impliquant des interventions politiques, sécuritaires et de développement socio-économique, qui conduiront à une paix et à une stabilité durable dans la région ».

En évoquant les événements récents dans la zone des trois frontières au centre du Sahel, au Nigeria ou au Tchad, il a indiqué que ce « ne sont qu’un rappel de plus, qu’une attention plus concrète doit être accordée à cette question. C’est pourquoi l’A3+1 soulignent l’urgence d’une solution globale en forgeant un partenariat plus solide entre le G5 Sahel, les Nations unies et les partenaires de développement tels que la Banque mondiale et l’Union européenne, par le biais d’un projet conjoint qui s’attaquera concrètement à la cause profonde de la violence intercommunautaire et empêchera sa propagation ».

L’insécurité et l’instabilité politiques omniprésentes dans la région a-t-il ajouté « exigent une mise en œuvre structurée et ciblée du mandat de l’UNOWAS afin de s’attaquer efficacement aux causes profondes à travers un développement durable. Nous encourageons le renforcement de la coopération entre l’UNOWAS, l’Union africaine et d’autres organisations sous-régionales en collaboration et en coordination avec les principaux acteurs de la région, les régions voisines, ainsi qu’avec les organisations régionales et internationales dans la recherche de solutions pratiques, notamment en renforçant la mise en œuvre régionale des objectifs de développement durable (SDG) ».

En conclusion Dr Martin Kimani a réaffirmé « que la solution la plus durable à la situation en Afrique de l’Ouest et au Sahel, réside dans des stratégies globales qui s’attaquent aux causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité ».

Auparavant, Madame Geraldine Byrne Nason, la Représentante de l’Irlande, nouveau membre du Conseil de Sécurité, a tenu à remercier le Représentant Spécial du Secrétaire Général, M. Chambas, pour le travail important de son bureau pendant les six derniers mois, qui est décrit en détail dans le rapport. L’Irlande soutient pleinement le travail de l’UNOWAS.

« L’Irlande a-t-elle souligné est ravie d’assumer le rôle de porte-plume avec le Niger pour ce dossier important. Les priorités que nous avons établies pour notre mandat au Conseil dira-t-elle est de promouvoir la paix, de soutenir la prévention des conflits et de garantir le principe de responsabilité, qui sont aussi, au cœur du mandat de l’UNOWAS.

Nous travaillerons assidument avec vous, pendant les prochains deux ans, sur nos priorités communes ; la consolidation de la paix et de la démocratie, la promotion de solutions régionales aux menaces transversales, à la paix et à la sécurité, y compris l’action contre le changement climatique, la promotion de la bonne gouvernance, l’Etat de droit, les droits de l’homme et les questions du genre ». Elle a enfin exprimé « ses condoléances sincères à l’Ambassadeur Abarry et au peuple Nigérien, suite aux attentats répréhensibles qui ont couté la vie à plus de cent personnes récemment dans la région de Tillabéri ».

Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire général en Afrique de l’Ouest, M. Mohamed Ibn Chambas a salué la force conjointe G5-Sahel, qui travaille en tandem avec de multiples partenaires internationaux, dont la force française Barkhane et la force européenne Takuba, ainsi que le groupe de travail conjoint multinational et les armées nationales des pays du Sahel et du Bassin du Lac Tchad, qui ont ensemble, combattu courageusement les terroristes et les extrémistes sur plusieurs fronts. Il a déploré la persistance de l’insécurité qui continue de régner et de nuire à des vies innocentes. Comme ça a été le cas des attaques audacieuses et meurtrières, notamment au Niger, où plus de 100 personnes sont mortes dans une seule attaque il y a neuf jours.

Malgré d’importants succès, l’insécurité s’est étendue à de nouvelles zones auparavant considérées comme sûres où, comme dans le nord-ouest du Nigeria, les terroristes sont de connivence avec des bandits et d’autres réseaux criminels.

Le Conseil, à travers les déclarations de ses membres, a reconnu la nécessité d’un soutien et d’une solidarité de la communauté internationale, pour aider les pays de l’Afrique de l’Ouest, à faire face aux défis de la criminalité transnationale et du terrorisme.

Cellule de communication du Conseil de Sécurité / Niger.
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