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Hydraulique à Goudoumaria : Plus de 3 milliards de FCFA d’investissement pour améliorer l’accès des populations à l’eau potable

Publié le mercredi 20 janvier 2021  |  Le Sahel
Hydraulique
© Autre presse par DR
Hydraulique à Goudoumaria : Plus de 3 milliards de FCFA d’investissement pour améliorer l’accès des populations à l’eau potable
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Le département de Goudoumaria est une zone à vocation agro-pastorale où les ouvrages hydrauliques sont très sollicités. En effet, on ne saurait pratiquer l’élevage sans l’eau, d’où l’importance des puits et des forages dans les zones agro-pastorales. Ces ouvrages sont destinés aussi bien à la consommation humaine que celle animale. Le sous-sol du département regorge d’énormes potentiels dans le domaine de l’hydraulique. Ce qui du coup facilite la réalisation des ouvrages surtout au niveau des cuvettes où la nappe phréatique est peu profonde (3m à 4m pour avoir de l’eau). Les caractéristiques géologiques du département de Goudoumaria sont constituées d’un sol sablonneux qui comporte trois types d’aquifères : la nappe phréatique dont la profondeur ne dépasse guère 4 m ; la nappe du Manga qui atteint jusqu’à 100 m et la nappe profonde qui n’est pas encore exploitée.

Dans le cadre du Programme de Renaissance, le volet hydraulique et l’assainissement a connu des progrès substantiels dans le département de Goudoumaria. Les indicateurs liés au taux de couverture en eau ont été améliorés en passant de 44% en 2010 à 52% en fin 2020. Les réalisations enregistrées au cours de cette période peuvent se scinder en deux parties : l’hydraulique villageoise composée de Mini-AEP (poste d’eau autonome) ; les forages équipés de pompes à motricité humaine et l’hydraulique pastorale (des puits cimentés et de certaines stations de pompage pastorales).

Selon le directeur départemental de l’Hydraulique et de l’Assainissement de Goudoumaria, M. Bagalé Kiarimah, il a été réalisé dans ce jeune département entre 2010 à 2020 dix (10) Mini-AEP ; 18 postes d’eau autonomes ; 49 forages équipés de pompes à motricité humaine ; une station de pompage créée et une autre réhabilitée et 49 puits pastoraux cimentés. L’ensemble de ces ouvrages ont couté au total à l’Etat près de 3 milliards de FCFA. Toutes ces réalisations s’inspirent de deux documents stratégiques nationaux à savoir le Programme Sectoriel Eau, Hygiène et Assainissement (PROSEHA) et la Stratégie Opérationnelle de Promotion à l’Hygiène et à l’Assainissement de Base (SOPHAB). Au plan local, il existe deux documents de référence en l’occurrence le Plan de Développement Communal (PDC) et le Plan local de l’Eau et de l’Assainissement (PLEA).

Le département étant une zone agro-pastorale par excellence, les réalisations dans le domaine de l’hydraulique pastorale sont programmées en collaboration avec le secteur de l’hydraulique et celui de l’élevage. Ainsi, la zone pastorale a bénéficié d’importantes réalisations même si ces actions ne sont pas suffisantes au regard de l’étendue de l’espace qui reste à couvrir en eau.

En termes de difficultés, il faut préciser que Goudoumaria étant un jeune département, plusieurs services départementaux n’ont pas de local. Sur le terrain les réalisations sont visibles. Elles sont signées par l’Etat et ses partenaires au développement. C’est l’exemple dans deux villages dont l’un est situé sur la route nationale et l’autre à 1 km de la route. Il s’agit respectivement du village de Wakadji se trouvant à 6 km de la ville de Goudoumaria et celui de Darma, situé à quelques encablures du goudron en bifurquant à droite.

A Darma, c’est un puits pastoral qui a été réalisé en 2020 grâce aux fonds de la redevance pétrolière. D’une profondeur de 12 m, ce puits a été conçu dans une cuvette non loin du village de Darma. C’est un puits doté de quatre poulies pour faciliter l’exploitation aux populations du village de Darma, composé essentiellement des nomades. Avec ses quatre abreuvoirs mobiles et deux abreuvoirs fixes qui permettent de canaliser l’eau, cette infrastructure vient alléger les souffrances des populations qui, par le passé, étaient contraintes de conduire le bétail vers les zones couvertes en eau. Le coût de la réalisation de ce puits est estimé selon le directeur départemental de l’Hydraulique et de l’Assainissement à 11.250.000 FCFA. Il est destiné aussi bien à la consommation humaine qu’animale. Chaque jour, les bras valides puisent l’eau et les adolescents s’occupent du regroupement du troupeau. Après avoir abreuvé le troupeau, un chef de ménage qui a préféré garder l’anonymat remplit des bidons de 25 l pour la consommation de sa famille. Ce puits est partagé entre une communauté peulh et arabe. La cohabitation est pacifique parce que l’utilisation de cette ressource est réglementée pour que les populations qui vivent dans la zone aient accès.

Au village de Wakadji, c’est un forage équipé de pompe à motricité humaine qui a été réalisé par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) en 2016. L’investissement a couté 11 millions de FCFA. La réalisation de cet ouvrage hydraulique a permis l’accès à l’eau potable à plus de 500 habitants. Pour une gestion durable de ce forage, les populations ont mis en place un comité de gestion composé de six (6) membres. Une cotisation forfaitaire mensuelle de 200 FCFA est versée par chaque ménage pour assurer l’entretien et la réparation de l’ouvrage en cas de panne. M. Mahamadou Boukar est un membre du comité de gestion. Il témoigne sur le calvaire qu’ils ont enduré par rapport à la recherche de l’eau. «Avant la réalisation de ce forage, nous nous ravitaillions au niveau des puits locaux avec comme corollaire des maux de ventre; de la diarrhée et de vomissement parce que l’eau n’était pas de bonne qualité. Avec ce forage, plus personne ne se plaint de maux de ventre liés à la consommation de l’eau. Nous ne pouvons que saluer cette action de l’UNICEF et demander davantage à l’Etat et ses partenaires de continuer à soutenir les populations rurales», a souhaité M. Mahamadou Boukar.

En milieu rural, ce sont les femmes et les enfants qui souffrent beaucoup dans la corvée d’eau. La représentante des femmes du village de Wakadji, Mme Boukar revient sur les souffrances que les femmes enduraient pour avoir le précieux liquide. «Il y a une montée qui sépare le puits du village. Lorsqu’une femme transportait l’eau, elle faisait tout simplement pitié. Le poids qu’elle transporte, conjugué à l’exercice physique lié à la montée à faire avant d’arriver à destination montre à suffisance les peines endurées à la recherche de l’eau. Avec le forage, nous sommes soulagées parce qu’on a l’eau sans pour autant peiner», a conclu Mme Boukar.
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