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Pourquoi l’ex président du Niger a gagné un prix de 5 millions de dollars

Publié le jeudi 11 mars 2021  |  bbc.com
Inauguration
© Présidence par DR
Inauguration du marché central moderne de Tahoua
Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a inauguré vendredi en début d’après-midi 19 février 2021, le marché central moderne de Tahoua, une infrastructure à la hauteur de l’importance des activités économiques qui prévalent au niveau de cette région.
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Pour remporter le prix Ibrahim 2020 pour le leadership africain, et le prix de 5 millions de dollars qui y est associé, le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a dû quitter ses fonctions.

Sa décision de se retirer après deux mandats a permis au le Niger de connaître la première transition démocratique entre des dirigeants élus depuis qu'il est devenu indépendant de la France il y a plus de 60 ans.

Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle il a été récompensé. Le comité du prix a fait l'éloge de son leadership après avoir hérité de l'une des économies les plus pauvres du monde.

Il a déclaré qu'il avait "favorisé la croissance économique, fait preuve d'un engagement inébranlable en faveur de la stabilité régionale et de la constitution, et défendu la démocratie africaine".

Pour un prix qui n'a pas été décerné depuis quelques années, faute de lauréat approprié, les références de M. Issoufou ne doivent pas être considérées comme acquises.

A 68 ans l'ex président du Niger aurait pu tenter de rester au pouvoir et imiter ainsi d'autres présidents d'Afrique de l'Ouest qui ont réussi à faire modifier la constitution pour pouvoir prolonger leur mandat.

Mais ses convictions ne l'ont pas laissé faire, a-t-il déclaré à la BBC avant les élections du mois dernier.

"Je respecte la constitution. Je respecte la promesse que j'ai faite au peuple nigérien qui m'a fait l'honneur de le diriger pendant deux mandats. Cette décision est en accord avec mes convictions et ma vision de ce que devrait être l'avenir démocratique du Niger", a-t-il déclaré.

Son seul regret
Le Niger est le pays le plus pauvre du monde, selon le classement de 189 pays établi par les Nations unies. Il est confronté à de fréquentes sécheresses, à des insurrections et à une pauvreté généralisée.

Il est actuellement impliqué dans deux conflits, qui sont les retombées des insurrections djihadistes au Burkina Faso, au Mali et au Nigeria voisins, et qui ont forcé des centaines de milliers de personnes à fuir leurs foyers.

Des groupes liés à Al-Qaïda, au groupe État islamique et au groupe nigérian Boko Haram sont tous présents au Niger, mais en termes de nombre total d'attaques, le pays a moins souffert que ses voisins.

Mais la menace militante islamiste est un sujet de regret pour M. Issoufou, qui s'apprête à passer le relais le mois prochain après dix ans de mandats consécutifs de cinq ans.

"Si j'ai des regrets, c'est que nous sommes malheureusement encore victimes d'attaques terroristes. Mais je tiens à souligner ici que les foyers de terrorisme n'existent pas au Niger.

"C'est à partir des pays voisins que les terroristes viennent nous attaquer. Et quand on regarde ce qui a été fait, même à cet égard, c'est remarquable", a-t-il déclaré.

M. Issoufou a également tenté de transformer le Niger - la capitale Niamey a vu se multiplier les nouvelles routes, les hôtels et les centres de conférences.

Mais les critiques disent que d'autres parties du pays n'ont pas bénéficié de ces investissements.

Historiquement une passerelle entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne, le Niger est devenu une importante voie de transit pour les migrants se dirigeant vers l'Europe. Le pays a accepté de collaborer avec l'Union européenne pour mettre un terme à ce flux.

Il est également confronté à des défis économiques, car son principal produit d'exportation, l'uranium, est sujet à des fluctuations de prix.

La tâche de poursuivre les progrès réalisés par M. Issoufou en matière d'infrastructures et de sécurité incombe désormais à son successeur, Mohamed Bazoum, qui a remporté les élections de février.

M. Bazoum devra faire face à une insurrection qui fait rage sur deux fronts et à une opposition qui estime qu'il n'est pas le vainqueur légitime de l'élection.

Quant à M. Issoufou, salué pour avoir "conduit son peuple sur la voie du progrès", il restera dans les mémoires comme l'homme qui a aidé le Niger à se débarrasser de l'étiquette de "pays d'Afrique de l'Ouest enclin aux coups d'État", et cet héritage durera plus longtemps que son prix de 5 millions de dollars.
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