Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Niger    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles



Comment

Politique

Visite du Président Iranien au Niger La diplomatie nigérienne entre réalisme et provocation
Publié le vendredi 19 avril 2013   |  Le Monde d’aujourd’hui




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Les organes de presse internationaux ne s’en lassent pas de rapporter les propos du Président Ahmedi Nejad de la République Islamique d’Iran affirmant qu’il vient au Niger pour l’uranium.





L’homme est connu sur la scène internationale pour ses provocations à l’emporte pièces et pour sa politique soufflant le chaud et le froid. Si sa visite au Niger peut être perçue comme un bel exemple de l’agressivité de la diplomatie nigérienne, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle comporte des brins de volontarisme qui suscitent quelques inquiétudes. Quelle carte entend jouer le Niger dans le brasier moyen-oriental ?

Un homme politique occidental disait que la 3ème guerre mondiale partira du Moyen-Orient. Cela est possible lorsque l’on considère toutes les tensions qui fourmillent dans cette partie du monde immensément riche Ce contexte remuant pose effectivement des interrogations. Mais la coopération entre le Niger et l’Iran est aussi ancienne que l’indépendance du pays. Outre notre appartenance à la Ouma Islamique, les populations nigériennes gardent une grande appréciation du Croissant rouge iranien. Le réchauffement de nos relations bilatérales peut donc être une bonne affaire pour nos économies respectives.

L’Iran est un pays économiquement florissant qui pèse lourdement dans la géopolitique planétaire. Du reste, s’il n’a pas encore subi le sort de l’Irak, c’est bien parce qu’il constitue un poids stratégique dans la recherche de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient. Sur le plan militaire, l’Iran reste encore une énigme parce que les gendarmes du monde ne se sont pas encore entendus sur la vraie réalité de la fabrication de l’arme atomique par ce pays. Cette incertitude lui permet de continuer à narguer les Etats Unis, l’Angleterre ou la France. L’acceptation par l’Iran des missions d’inspections atomiques de l’ONU est soumise au chaud et au froid que soufflent les autorités iraniennes qui ont imposé, à la barbe du monde, l’existence d’un pays islamique.

C’est surtout dans le domaine uranifère que cette coopération peut se développer. Dans un passé récent, tous les Nigériens se souviennent que les ‘’grands’’ Etats-Unis avaient accusé le ‘’petit’’ Niger de vendre de l’Uranium à l’Iran. Sans beaucoup de commentaires, ce mensonge dénué de tout fondement matériel (le Niger ne vendait pas à l’époque son uranium sur le marché mondial) avait pour but de légitimer les pressions américaines sur le régime iranien. Il est évident que depuis les acquis de 2008 obtenus par notre pays sur la possibilité de disposer d’un tonnage d’uranium brut à mettre sur le marché mondial (il semblerait que cet acquis soit perdu depuis la transition du CSRD), le Niger, dans le cadre de l’affirmation de sa souveraineté, peut commercer avec qui il veut !

Un peu dans la formule de l’ancien Chef de l’Etat Kountché quand il disait : « je vendrais mon uranium au diable » ! Le Président Issoufou Mahamadou peut légitimement lorgner du côté de Téhéran pour espérer trouver l’espèce trébuchante et sonnante nécessaire au financement de son ambitieux programme de renaissance. Mais le faire peut aussi lui attirer la colère de ses amitiés occidentales. En effet, là s’arrête la théorie. Dans la pratique, le Niger ne peut vendre cet uranium à qui il veut. Les puissances installées dans nos murs ont tôt fait de provoquer des remous pour se débarrasser de celui qui peut avoir une telle prétention. Donc, la piste de commercer avec l’Iran sur l’uranium est à abandonner.

De toute évidence, le réchauffement de la coopération nigéro-iranienne n’est viable que sur un plan politique. En effet, si la relance des relations nigéroturques fait des ‘’jaloux’’ principalement dans les pays arabes, notre rapprochement avec l’Iran, un pays en difficulté avec les occidentaux pour sa volonté à disposer de l’arme nucléaire, ne peut que faire grincer des dents auprès des mêmes occidentaux. Pour garder le Niger dans leur giron, les pays occidentaux pourraient faire avancer certains dossiers de notre pays en « souffrance ». Surtout sur le plan économique car, c’est un secret de polichinelle, notre pays a besoin de perfusion financière pour ne pas succomber d’anémie économique.

Même avec son taux de croissance à deux chiffres, notre pays n’est pas loin de ressembler à la Grèce ! De toute évidence, ce rapprochement va servir d’élément de chantage politique. L’ancien Président Tandja a eu ses chinois, Issoufou Mahamadou a ses arabes. AREVA et les autres peuvent avoir la constipation car si l’Iran veut l’uranium du Niger, personne ne nous empêchera de le lui vendre au meilleur prix. Le Niger n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts !

 Commentaires