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Déclaration de Politique Générale du Gouvernement (DPG) : Sept axes stratégiques avec une batterie de mesures et d’actions pour transformer le Niger

Publié le jeudi 27 mai 2021  |  Le Sahel
Ouhoumoudou
© Autre presse par DR
Ouhoumoudou Mahamadou, le Premier ministre, Chef du Gouvernement
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La Déclaration de Politique Générale du Gouvernement (DPG), telle que présentée, hier par le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou, devant l’Assemblée Nationale s’articule autour de sept (7) grands axes, à savoir la Sécurité et quiétude sociale ; la Bonne gouvernance et consolidation des Institutions républicaines ; le développement du capital humain ; la modernisation du monde rural ; le Développement des infrastructures économiques ; l’Exploitation des potentialités économiques et la Solidarité et inclusion socioéconomique des catégories en situation de vulnérabilité. Ces orientations s’inscrivent dans la droite ligne du Programme de Renaissance, Acte 3 ainsi que du discours programme d’investiture du Président de la République, SE. Mohamed Bazoum .

Il ressort de la DPG qu’au niveau du premier axe portant sur la Sécurité et quiétude sociale, le Gouvernement s’engage à poursuivre les efforts déjà entrepris en matière de sécurité des personnes et des biens, et de défense de l’intégrité du territoire, avec le maintien de l’effort financier pour une moyenne annuelle de 17% du budget national.

Cette poursuite des efforts se traduira aussi part des actions de renforcement des capacités opérationnelles de nos FDS, d’un maillage plus dense du territoire , de renforcement des effectifs ainsi que la création et la formation des unités spéciales dans différents corps. Dans cette même optique, le système de gouvernance sécuritaire sera amélioré afin de concilier les impératifs de redevabilité et de secret-défense dans la gestion des ressources allouées à la sécurité.


Dans le cadre du déploiement des forces intérieures, une attention particulière sera accordée aux régions de Diffa, Maradi, Tahoua et Tillabéry avec notamment la mise en place de dispositifs de défense et de sécurité plus adaptés. Ces actions seront appuyées par des recrutements conséquents pour renforcer les rangs des FDS, des formations et la dotation des différents corps en moyens matériels et logistiques adaptés. En faveur des ayant-droits des soldats tombés sur le champ d’honneur, il est prévu la création d’une école des pupilles de la Nation et l’opérationnalisation du Waqf.

De même, le gouvernement envisage de mener une politique favorable à la consolidation de la coexistence pacifique entre les différentes communautés, au renforcement de la coopération militaire et la mutualisation des efforts de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, avec les pays voisins dans le cadre de la Force Conjointe du G5 Sahel, de la Force Mixte Multinationale des pays du bassin du Lac Tchad et des patrouilles mixtes transfrontalières entre le Niger et le Nigéria, etc. Une diplomatie sécuritaire plus accentuée sera menée sur le plan international.

Le deuxième axe porte sur la bonne gouvernance et consolidation des Institutions républicaines. Ainsi pour la gouvernance politique, le gouvernement est résolu à renforcer l’unité nationale en combattant avec fermeté les forces centrifuges et en célébrant la fête de la concorde nationale, le 24 Avril de chaque année, sur toute l’étendue du territoire, de consolider les progrès en matière de démocratie et des libertés publiques et à ce titre veiller au respect de la constitution et à la séparation des pouvoirs et doter les institutions républicaines de moyens leur permettant de fonctionner normalement.

Il est prévu l’amélioration et l’efficacité du cadre de dialogue politique, une plus grande visibilité au leader de l’opposition grâce à une mise en œuvre effective de son statut et des rencontres périodiques avec les hautes autorités.

Dans le secteur de la Communication, le Gouvernement poursuivra les efforts de renforcement de la liberté de la presse. « Cela se traduira par l’amélioration de l’environnement juridique et professionnel du secteur des médias, la modernisation des organes de presse publics et la suppression des zones d’ombre pour la radio et la télévision nationales ainsi que la finalisation de l’installation de la Télévision Numérique Terrestre », souligne-t-on.

Au plan économique le gouvernement ambitionne de consolider la dynamique de la création de la richesse en portant le taux de croissance annuel moyen à 8% et en transformant la structure de notre économie.

En matière de financement, l’accent sera d’abord mis sur la mobilisation des ressources internes à travers l’amélioration de la collecte de la TVA par le renforcement du recours aux moyens technologiques de modernisation des facturations, l’objectif étant de porter progressivement le taux de pression fiscale à 20% du PIB à l’horizon 2026. Pour ce qui est de la mobilisation des ressources extérieures, il sera procédé à l’amélioration des capacités d’absorption de l’économie et le renforcement de la coopération au développement. S’ajouteront aussi d’autres mesures qui se traduiront par le rehaussement des fonds alloués pour la réalisation des études de faisabilité des projets et programmes.

En matière de gouvernance administrative, le Gouvernement s’engage à mener des actions fortes dans le sens de la promotion de la culture du mérite, de la lutte contre la corruption et de la promotion des valeurs d’éthique et de déontologie dans les services publics. Dans cette optique, il sera institué un système d’évaluation/sanction/récompense des travailleurs des secteurs public et parapublic sur la base de critères objectifs. S’y ajouteront des initiatives innovantes pour améliorer l’efficacité et la performance des services publics à travers l’opérationnalisation effective du budget-programme, le déploiement d’un système de gestion des emplois et des compétences dans les principaux secteurs de fournitures des services publics, la dématérialisation systématique des procédures de l’Administration publique, le renforcement du système de sécurité sociale des agents de l’Etat, etc.

Dans la même foulée, des mesures seront prises en vue d’améliorer les conditions de vie des retraités, dont l’institution d’un capital de départ à la retraite et la mensualisation des pensions. Dans le domaine de la justice, le gouvernement prévoir d’entreprendre des réformes pour améliorer la qualité de notre système judiciaire afin qu’il soit plus équitable et accessible à tous. De même, le gouvernement s’engage à insuffler une dynamique de lutte très résolue contre la corruption, ainsi que de promotion des droits et libertés.

Pour le troisième axe relatif au développement du capital humain, le gouvernement favorisera l’accès à l’éducation, aux services de santé de santé de qualité et à l’eau. Il est prévu que la part du budget national pour l’éducation passe de 20 à 22% en moyenne.

Le gouvernement envisage aussi de mettre en œuvre un vaste programme de construction de classes pour remplacer progressivement les classes en paillotes, du préscolaire au secondaire. ‘’Pour ce faire, des modèles alternatifs à faibles coûts et mieux adaptés à notre environnement seront développés’’. Parallèlement, viendront s’ajouter des mesures fortes en vue d’améliorer la gouvernance du système éducatif, de promouvoir le respect du temps scolaire ainsi que le système d’orientation scolaire et de régulation des flux, de combattre toutes formes de pratiques corruptives à l’école et renforcer le continuum famille-école.

Un accent particulier sera mis sur le besoin de la scolarisation et du maintien de la jeune fille à l’école avec la création d’internats et de collèges de proximité. « Ces efforts de construction d’infrastructures scolaires s’insèreront dans une vision globale visant la réactualisation et le respect de la carte scolaire mettant fin à l’anarchie dans la création des établissements scolaires » indique le document de la DPG.

S’y ajoutera un mécanisme dynamique de formation et de recrutement conformément à l’évolution des effectifs scolarisables, la revalorisation de la fonction de l’enseignant, l’introduction du numérique et la réforme des programmes d’enseignement. Des actions seront également entreprises en vue de restructurer les Ecoles Normales de formation initiale pour qu’elles répondent aux besoins quantitatifs et qualitatifs en enseignants et encadreurs, mais aussi de sécuriser la carrière des enseignants contractuels en leur assurant progressivement le recrutement à la Fonction Publique.

Dans le sous-secteur du supérieur, l’accent est mis sur le rehaussement des capacités d’accueil des universités publiques, le renforcement du personnel, l’amélioration de la qualité de l’enseignement et le pilotage du sous-secteur.

Dans le domaine de la santé, le Gouvernement entend fournir des efforts pour améliorer l’accès et la qualité des services et des soins de santé ; l’amélioration des plateaux techniques et la logistique dans les formations sanitaires ; le renforcement des capacités en ressources humaines ; et l’amélioration de la disponibilité et l’accessibilité aux produits de santé.

Les actions de développement du capital humain prévoient, entre autres, la protection et le renforcement des capacités des jeunes à travers l’adoption de la Politique Nationale de Jeunesse et de son Plan Stratégique, la promotion des espaces de dialogue avec les jeunes et leur accompagnement dans la vie socioéconomique par l’intégration de 500.000 jeunes dans les circuits économiques.

En matière d’hydraulique rurale et urbaine, il sera mis en œuvre un programme pour renforcer l’accès à l’eau de tous avec un taux de couverture géographique de 95%. Ainsi, le financement sera porté de 3% à 7% en moyenne du budget. L’objectif est de créer les conditions pour moderniser le secteur agropastoral qui occupe 80% de la population active et représente environ 40% du PIB dans son volet développement rural.

Au niveau du quatrième axe portant sur la modernisation du monde rural, le gouvernement compte capitaliser sur les progrès de l’initiative 3N-les Nigériens Nourrissent les Nigériens, l’objectif étant de créer les conditions pour moderniser le secteur agropastoral qui occupe 80% de la population active et représente environ 40% du PIB.

Pour le financement de l’entreprenariat agricole, le gouvernement s’activera à réorganiser la chaine de financement. Ainsi, les institutions de microfinance adossées aux maisons du paysan seront opérationnalisées. Le financement de l’entreprenariat dans le domaine agropastoral favorisera les IDE dans les filières porteuses.

Au titre de diplomatie environnementale, la DPG entend impulser et appuyer fortement les initiatives en faveur de la coopération régionale et internationale pour atténuer les effets négatifs du changement climatique sur les conditions de vie des populations.

Pour cinquième axe de la DPG est centré sur le développement des infrastructures économiques, le gouvernement mise sur le développement des infrastructures pour booster l’économie. Le Gouvernement s’investira dans la réalisation des programmes d’infrastructures économiques permettant de développer les services de transport, d’énergie et des télécommunications.

Au niveau des infrastructures de transport, l’ambition est de lever les contraintes qui se posent aussi bien au niveau routier, ferroviaire qu’aérien. Dans le domaine des routes, il est envisagé la mise en œuvre d’un programme de développement du réseau routier afin de relier les différents chefs-lieux de départements aux communes et régions du pays.

Pour ce qui est des infrastructures ferroviaires, des actions seront prises en vue de la réalisation de la boucle ferroviaire Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan et des tronçons de chemin de fer reliant le Niger à la République Fédérale du Nigéria.

Dans le secteur de l’énergie, le développement des infrastructures visera l’amélioration du taux d’accès à l’électricité et la promotion de l’énergie de cuisson propre. L’engagement du gouvernement est de porter le taux d’accès des ménages à l’électricité à 30% à l’horizon 2026 à travers plusieurs actions majeures, parmi lesquelles, l’opérationnalisation du programme de développement de production et de transport d’énergie par la mise en service de la centrale hydroélectrique de Kandadji ; la construction des lignes d’interconnexion régionale et sous régionale en vue d’assurer la disponibilité de l’énergie abordable et durable ; la construction de la 1ère phase de la centrale thermique de Salkadamna de 200 Mégawatts, etc. S’y ajoutent des programmes de développement des infrastructures énergétiques, mais aussi des infrastructures de télécommunication.

Le sixième axe de la DPG est relatif à l’exploitation des potentialités économiques. Dans ce chapitre, le gouvernement entend s’investir dans l’essor du commerce, l’amélioration du climat des affaires, la promotion des PME, la protection des investissements, le développement industriel ainsi que l’exploitation optimale du potentiel touristique et artisanal, des mines et du pétrole. Il est aussi axé sur le développement du tourisme, l’industrie culturelle, l’exploitation pétrolière.

Les actions en matière de commerce porteront sur la création des conditions d’une compétitivité nécessaire en vue d’une intensification et d’une diversification de l’activité commerciale ; la mise à niveau des unités industrielles et la poursuite des efforts du Niger au processus d’intégration sous régionale et régionale, notamment la mise en œuvre de la ZLECAf et l’actualisation, l’adoption et la mise en œuvre de la Politique Commerciale du Niger.

Dans le secteur pétrolier, les actions permettront de porter le poids de ce secteur à 25% du PIB, 45% des recettes fiscales, 68% des exportations et 12% des emplois formels. Les orientations du Gouvernement seront centrées sur : l’amélioration de la connaissance et la promotion du potentiel pétrolier ; la modernisation du cadastre pétrolier ; la création d’industries utilisant la matière première pétrochimique ; l’adoption de la loi sur le contenu local pour une meilleure implication du secteur privé ; l’adoption de la loi sur le secteur aval pétrolier ; et la création de l’Institut National de pétrole et du gaz.

Concernant les mines, le Gouvernement s’engage à mettre en œuvre un programme de développement minier afin de diversifier la production minière. Pour ce faire, l’accent sera mis sur une meilleure connaissance du potentiel en faisant passer les couvertures géologique et géophysique respectivement de 13 à 22% et 20 à 31%. ll est projeté l’amélioration de la gouvernance du secteur minier, le financement de la recherche, le développement du contenu local pour une meilleure intégration de l’industrie minière à l’économie nationale, la maitrise des activités artisanales et semi-mécanisées et la mutualisation avec les secteurs énergétique et industriel. En outre, le gouvernement s’engage à rendre plus visibles les investissements des promoteurs dans le domaine minier ainsi que leurs contributions au développement local et communautaire.

Le septième axe est relatif à la solidarité et l’inclusion sociale. Dans ce volet, le gouvernement entend renforcer les mécanismes de protection sociale, d’autonomisation des femmes, de protection de l’enfant, d’insertion des jeunes et de gestion des catastrophes.

Il est envisagé d’élaborer un document de protection sociale avec la mise en place d’outils de résilience dans la chaine de production notamment dans les domaines de l’agriculture, des transports, du petit commerce et de la restauration. Le Gouvernement veillera à la promotion des valeurs positives de nos mécanismes traditionnels de solidarité.

De même, le gouvernement se propose de mettre en œuvre des programmes permettant aux femmes de sortir du cercle vicieux de la pauvreté, mais également d’apporter des réponses adaptées aux problèmes qui affectent des milliers d’enfants comme la mendicité, le mariage précoce et la prise en charge des orphelins. En outre, l’efficacité du dispositif de prise en charge des enfants de 0 à 5 ans sera améliorée.

« Les différentes actions en faveur de la résilience et l’insertion socioéconomique des catégories en situation de vulnérabilité contribueront aux objectifs majeurs de capture du dividende démographique, de réduction de la pauvreté et de renforcement de la classe moyenne », souligne la DPG.

Par Assane Soumana(onep)
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