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Enregistrement audio de Hama Amadou : des révélations croustillantes
Publié le vendredi 20 decembre 2013   |  Le Monde d'Aujourd'hui


Hama
© Autre presse par DR
Hama Amadou, le président du Moden Fa Lumana.


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« Ils ont envoyé des gens à Accra et ailleurs pour voir comment, à travers le fichier électoral biométrique, faire en sorte que le vote d’un seul électeur se multiplie par 10 en leur faveur. » Le président du Mouvement démocratique pour une fédération africaine (MODEN FA Lumana africa) vient d’achever une tournée dans la ville de Niamey. Les cinq (5) arrondissements de la capitale ont reçu le président Hama sur fond de meetings survolés. Les lumanistes ont « marché » et « craché », pour ainsi dire, sur le message radio du ministre de l’Intérieur en organisant leurs rassemblements sur la voie publique à la Rive droite. Tout au long de son parcours, Hama Amadou a développé plusieurs thèmes. Les raisons du départ de son parti de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN) et du gouvernement ; son rapprochement avec Tandja Mamadou ; les manigances du Guri system en vue des échéances électorales à venir ; l’impérieuse nécessité de fortes mobilisations pour défendre la démocratie etc. Le Monde d’Aujourd’hui vous propose les points saillants des interventions de Hama Amadou lors du meeting du 1er Arrondissement. Les propos originaux de l’enregistrement audio qui circulent dans les téléphones portables sont en Zarma. Nous avons tenté de les transcrire en français en essayant de leurs rester le plus fidèle possible.

Le départ du MODEN FA de la majorité « Le président de la république m’a dit qu’il voulait mettre en place un gouvernement d’union nationale dont ferait partie l’opposition politique. Je lui ai répondu, hey Issoufou, si vous avez oublié nous qui avons dirigé le Niger avant vous, n’avons pas oublié. Pendant le régime de Tandja Mamadou, lorsque nous vous avions invité à prendre part au gouvernement, vous aviez décliné notre offre. Et vous avez répondu qu’un gouvernement d’union nationale est une escroquerie politique. Tout le monde l’a entendu. Alors, je ne vois pas pourquoi l’opposition actuelle accepterait une telle proposition. Il m’a dit ce n’est pas le même contexte et j’ai rétorqué en disant la seule chose qui a changé c’est que dans le temps vous étiez à l’opposition et aujourd’hui vous êtes au pouvoir, donc il ne faut pas jouer avec notre intelligence. Et cette idée de gouvernement d’union nationale, il faut l’abandonner parce que si vous insistez ça veut tout simplement dire que vous le faites contre le MODEN FA. Et il dit, si c’est ce que vous pensez je laisse tomber alors. Moi je suis reparti. Trois (3) jours plus tard, les échos me parviennent que le président Issoufou a voulu faire un gouvernement d’union nationale mais c’est Hama Amadou qui a refusé. Or, on était seulement 3 (Issoufou, Bazoum et moi-même) lors de notre entretien alors d’où vient la fuite étant entendu que moi je n’en ai pas parlé. J’ai alors compris que leurs intentions étaient que je refuse le gouvernement d’union nationale pour qu’ils puissent me dénigrer auprès de l’opposition. Ainsi, ils auraient réussi à affaiblir le Lumana en l’isolant sur la scène politique. Et je me suis dit puisqu’il s’agit de peaux de banane, je ne vais pas rester les bras croisés. C’est à ce moment que j’ai mis à profit la session de l’Assemblée nationale pour appeler à la formation d’un gouvernement d’union nationale, en mettant en avant la situation sécuritaire de notre pays relativement à la guerre au Mali. »

Les relations Hama – Tandja « Ils ont fait cela (ndlr, la duperie du gouvernement d’union nationale) parce que se disant qu’en 2016, Hama sera leur principal challenger donc il fallait trouver les manières de le mettre hors jeu dès à présent. L’idée était de profiter des précédents entre Hama Amadou et les militants du MNSD-Nassara pour davantage les éloigner l’un de l’autre. Pour ce faire, il fallait avoir l’aide de Tandja pour se débarrasser de Hama. C’est à ce moment que je suis allé voir Tandja à qui j’ai déjà pardonné publiquement. Je lui ai dit que Satan peut diviser une mère et son enfant, des frères et des amis. Donc ce qui s’est passé entre nous est l’oeuvre de Satan mais aussi du destin parce qu’il fallait que cela arrive entre nous pour que Issoufou Mahamadou soit président de la république. Tandja m’a répondu, comme tu l’as dit Hama, c’est Satan qui nous a opposés mais mon voeu auprès du Tout puissant est de vivre jusqu’à te retourner l’ascenseur même si je ne peux pas te rendre tout le bien que tu m’as fait. Et je ferai tout mon possible pour ne pas mourir avec ta dette. Le même jour, en quittant chez Tandja, je suis allé directement chez Issoufou Mahamadou parce que je n’ai pas oublié que tous les 2 nous avons juré sur le Coran de ne pas nous trahir. J’ai dit au président Issoufou, je viens de chez Tandja et je suis allé me réconcilier avec lui. Cela parce que vous avez dit que vous voulez réunir tous les Nigériens pour faire face aux défis du pays. Car votre gouvernement d’union nationale ne sera pas possible si, moi, le principal allié du pouvoir, je n’ai pas de bonnes relations avec l’opposition. Je pensais que cela allait faire comprendre au président Issoufou que moi aussi, je suis malin et qu’il ne peut pas se jouer de moi. J’espérais qu’il revienne à de meilleurs sentiments. Mais vous savez, il est difficile pour quelqu’un qui a de mauvaises intentions de se corriger et renoncer à ses plans. »

La formation du gouvernement dit d’union nationale « Un samedi, je partais en voyage au Mali pour 2 jours. J’ai appelé au téléphone le président de la république pour l’en informer et lui demander une audience pour qu’on puisse discuter entre alliés avant mon départ. Il m’a répondu que ce n’était pas nécessaire, je pouvais partir, si le besoin se fait sentir il me rappellera éventuellement. Le lundi suivant vers 4heures du matin, j’ai pris l’avion je suis parti. Arrivé à Bamako, vers 9heures, j’ai appelé son aide de camp et je lui ai dit voici le numéro sur lequel le président peut me joindre en cas de besoin. Vers 11heures, le président Issoufou m’a appelé lui-même pour me demander où est-ce que je suis. J’ai répondu mais je vous ai dit que je partais à Bamako. Il dit : bon, c’est pour vous informer que c’est aujourd’hui que j’ai formé le gouvernement, il sera rendu public ce soir. Je lui dis mais monsieur le président, vous saviez que vous allez former un gouvernement et vous attendez maintenant pour me le dire alors qu’hier seulement j’étais à Niamey et vous auriez pu m’en parler pour qu’on le fasse ensemble et vous attendez mon départ pour me l’annoncer. Ne faites pas ça monsieur le président. Et si vous le faites cela peut avoir des conséquences sur notre relation et sur le Niger. L’entente qu’il y a entre nous deux, voudrait que vous m’informiez avant de prendre toute décision importante. Comment pouvez-vous former un gouvernement sans me consulter au préalable ? Et d’ailleurs, comment ferezvous pour nommer mes militants. Il me répond qu’il les a déjà choisis. J’ai dit mais comment pouvez-vous nommer mes militants sans me le dire ? Il me dit alors que c’est lui, le président de la république. J’ai dit ça, vous le dites à quelqu’un qui le sait déjà. » Les élections présidentielles de 2016 … « En vérité, le président Issoufou croyait qu’en agissant ainsi, il allait me tenir en joue. Parce qu’il pensait que ceux de Lumana qu’il a nommés sont de son côté et certains lui ont même assuré avoir avec eux douze (12) députés de mon parti qui vont le soutenir. Et il a cru. Et le tout est qu’à la fin, on monte un faux dossier pour me renvoyer à la prison de Koutoukalé comme ça ils vont placer celui qui leur a dit avoir 12 députés à la tête de Lumana. Comme ça ce dernier se soumet à Issoufou Mahamadou. Ainsi, le président Issoufou aurait réussi à diviser le MNSD et à apprivoiser le Lumana pour être le seul présidentiable. Et jusqu’à présent ils (ndlr, les gens du PNDS) ont cette idée en tête. Ils ont créé un groupe d’action et de réflexion à cet effet. Ils font tout cela parce que simplement ils ne veulent pas que les élections de 2016 se déroulent de manière démocratique et transparente. Ils ont envoyé des gens à Accra et ailleurs pour voir comment, à travers le fichier électoral biométrique, faire en sorte que le vote d’un seul électeur se multiplie par 10 en leur faveur.

Ils se disent spécialistes de l’informatique mais nous sommes au courant de leurs intentions. » Le message radio du ministre Massoudou « Comme les choses ne se sont pas déroulées comme ils le veulent à l’Assemblée nationale puisque certains députés ont refusé de se faire acheter, ils ont décidé d’empêcher à l’opposition de respirer. Si celle-ci manifeste, ils ne pourront plus dire aux partenaires techniques et financiers que c’est une minorité. Le ministre de l’intérieur a alors sorti son petit papier pour interdire les meetings et marches de l’opposition. Nous avons dit, le PNDS-Tarayya a fait 20 ans à l’opposition. Nous ont a géré le pays pendant 10 ans, nous avons jamais emprisonné un militant de Tarayya et nous avons jamais interdit à Tarayya d’organiser des manifestations. Et ils en ont usé sans limite. » Ensuite, le président du MODEN FA Hama Amadou a appelé ses militants et sympathisants à répondre massivement aux mots d’ordre de l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la république (ARDR). La défense de la démocratie et des libertés demande la mobilisation de tous, surtout des jeunes. Hama les a aussi appelés à ne pas avoir peur, il ne s’agit pas de bagarre, c’est juste l’exercice d’un droit de citoyen et le pouvoir en place n’a aucun droit d’exercer une quelconque violence sur des citoyens qui manifestent pacifiquement. « Et si jamais ils le font, les auteurs le payeront tôt ou tard » a mis en garde le président du MODEN FA Lumana africa.

Amadou BELLO

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