Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Décision du ministre de l’Intérieur d’interdire les marches et meetings de l’opposition : une décision discriminatoire et injuste!
Publié le mardi 24 decembre 2013   |  La Griffe


Le
© Autre presse par DR
Le ministre de l`Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, Hassoumi Massoudou à la tribune de l`Assemblée nationale


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Qu’on soit proche de l’opposition, du pouvoir ou même simple citoyen sans penchant politique affiché, si on croit sincèrement à la démocratie et à tout ce qu’elle charrie comme valeurs universelles et immuables, on est bien obligé de déplorer le message radio du ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou d’interdire les marches et meetings des partis de l’opposition.

En effet, cette mesure est discriminatoire du moment où elle ne visait qu’un groupe bien donné, alors même qu’il est universellement admis que la loi est impersonnelle et que toutes les constitutions nigériennes ont consacré le principe universellement reconnu d’égalité des citoyens devant la loi. C’est son caractère discriminatoire qui rend aussi la décision du ministre Hassoumi injuste, dans la mesure où elle ôte à certains citoyens la possibilité de jouir d’un droit que la Constitution leur a conféré – celui de manifester – alors même que pour ne les avoir pas mis dans son champ d’application, cette mesure permet à d’autres citoyens de jouir de ce droit. C’est comme un père de famille qui empêche aux enfants d’une de ses épouses de jouer dans la cour de la maison, alors que ceux de l’autre épouse ont la possibilité de se mouvoir comme ils veulent dans la même cour. Où est le sens de la justice dans une telle situation ? Quand c’est encore au niveau d’un Etat qu’une telle pratique s’observe et dans un contexte démocratique, il y a lieu de s’inquiéter pour les autres libertés consacrées par la Constitution. Si le ministre de l’Intérieur avait étendu sa mesure à toutes les autres forces politiques et même de la société civile, personne ne retrouvera à redire, surtout qu’il a évoqué des problèmes de sécurité. Mais qu’il vise simplement un groupe de citoyens – qui ont choisi d’être à l’opposition pour permettre à la démocratie d’avoir son sens au Niger – cela est déplorable. Si même les conditions de sécurité sont telles qu’on doit interdire les manifestations, le ministre Hassoumi Massaoudou n’aurait-il pas dû en parler directement avec les partis politiques, avant d’envoyer un message radio aux gouverneurs des régions ? Voyez-vous, aujourd’hui les nigériens ont une telle compréhension de la démocratie qu’il n’est pas possible de les endormir avec n’importe quel discours, lorsqu’on veut leur arracher certains de leurs droits. Ils peuvent à la limite ne pas réagir et se remettre à Dieu, mais il ne faut pas se nourrir d’illusions qu’ils n’ont rien compris. En d’autres temps, ce ne sont pas seulement les partis de l’opposition, qu’elle vise, qui doivent combattre cette décision du ministre de l’Intérieur. Tous les défenseurs des droits de l’homme et de la démocratie allaient se liguer pour crier à la dérive et obliger le ministre à rectifier son message, en y incluant tout le monde ou, à défaut, le retirer. Mais aujourd’hui, il se trouve même des acteurs, sensés avoir à cœur les principes de la démocratie et de la République, qui ont le culot de défendre et de justifier la décision du ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou.

 Commentaires