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Le Conseil de sécurité s’inquiète de l’expansion « alarmante » de Daech en Afrique

Publié le vendredi 20 aout 2021  |  ONU
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© Autre presse par DR
Le texte est soumis au vote du Conseil de sécurité ce mercredi 21 juin.
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Le Conseil de sécurité s’est inquiété jeudi de la menace que représente toujours le groupe terroriste Daech pour la paix et la sécurité internationales et notamment de son expansion « alarmante » en Afrique.

Lors d’une réunion au niveau ministériel présidée par le ministre indien des Affaires extérieures, Subrahmanyam Jaishankar, dont le pays occupe la présidence tournante du Conseil en août, les membres du Conseil de sécurité ont entendu des exposés du chef du Bureau des Nations Unies de la lutte contre le terrorisme (UNOCT), Vladimir Voronkov, et de la Directrice exécutive de la Direction exécutive du Comité des Nations Unies contre le terrorisme, Michèle Coninsx.

Dans une déclaration à la presse publiée à l’issue de cette réunion, le Conseil de sécurité a noté avec une profonde préoccupation que l'Etat islamique d’Iraq et du Levant (EIIL/Daech) et d'autres groupes terroristes continuent d'exploiter, à la fois en ligne et hors ligne, les perturbations, les griefs et les reculs en matière de développement liés à la pandémie de Covid-19 et que Daech « pourrait retrouver la capacité de lancer ou d'orchestrer des attaques terroristes internationales ».

Influence croissante en Afrique

Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés préoccupés par « l'expansion alarmante de l'EIIL (Daech) dans de nombreuses régions, y compris en Afrique, et ont reconnu que l'influence croissante de l'EIIL (Daech) en Afrique pourrait avoir des implications de grande portée pour le la paix, la sécurité et la stabilité de la région ».

Ils ont déploré les attaques continues contre des civils, des villes et des camps militaires par les affiliés régionaux de Daech tels que l'EI dans la province d'Afrique de l'Ouest (ISWAP), l'EI dans le Grand Sahara (ISGS) et l'EIIL en Afrique centrale, et ont exprimé leur inquiétude concernant la présence et la menace de l'EIIL-Khorasan.

Le Conseil de sécurité a souligné « l'importance d'une approche holistique de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent propice au terrorisme, menée conformément au droit international applicable, ainsi que des efforts visant à aborder les dimensions de la gouvernance, de la sécurité, des droits de l'homme, de l'humanitaire, du développement, ainsi que des dimensions socioéconomiques de ce défi, notamment l'emploi des jeunes et l'éradication de la pauvreté ».

Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par l'utilisation croissante par Daech et ses financiers des technologies de l'information et de la communication (TIC), y compris les technologies émergentes, telles que les actifs virtuels et autres moyens anonymes de transactions monétaires ou financières, et a souligné l'importance de la coopération internationale, d'une gouvernance efficace conforme au droit international et de partenariats innovants avec le secteur privé et la société civile pour prévenir et contrer l'utilisation des TIC à des fins terroristes.

Les membres du Conseil de sécurité ont exhorté tous les États membres à s'acquitter de leurs obligations de criminaliser le financement du terrorisme, ainsi que de renforcer la capacité de leurs systèmes de surveillance financière et de réglementation afin de priver Daech et ses financiers de l'espace nécessaire pour exploiter et lever des fonds.

Une réponse mondiale est nécessaire

S’agissant de l’expansion de Daech en Afrique, Vladimir Voronkov a expliqué au Conseil de sécurité lors de la réunion que le groupe terroriste s’était propagé au Mali au Burkina Faso et au Niger, avec des incursions du Nigéria au Niger, au Tchad et au Cameroun, et des incursions du Mozambique en Tanzanie. « Une réponse mondiale est nécessaire de toute urgence pour soutenir les efforts des pays africains et des organisations régionales pour lutter contre le terrorisme », a-t-il dit.

S’agissant de l’Afghanistan, il a noté que l'évolution rapide de la situation pourrait avoir des implications considérables pour la paix et la sécurité dans le monde. Il s’est fait l’écho de l'appel lancé lundi par le Secrétaire général au Conseil de sécurité pour qu'il utilise tous les outils à sa disposition afin d’empêcher que l'Afghanistan ne soit utilisé comme plate-forme ou refuge pour le terrorisme.

À l'échelle mondiale, la menace posée par Daech à la paix et à la sécurité internationales est restée importante et constante au cours des six derniers mois, suscitant de graves préoccupations internationales, a souligné Vladimir Voronkov.

« Daech a continué à exploiter les perturbations, les griefs et les revers de développement causés par la pandémie pour se regrouper, recruter de nouveaux adeptes et intensifier ses activités à la fois en ligne et sur le terrain. Son noyau en Iraq et en Syrie a toujours accès à d'importantes réserves financières cachées, estimées entre 25 et 50 millions de dollars. Daech a décentralisé davantage sa gouvernance et l'autonomie, la capacité et la confiance supplémentaires acquises par ses filiales régionales pourraient offrir au groupe de nouvelles options, notamment pour orchestrer des attaques internationales », a-t-il dit.

Le sort des ressortissants étrangers bloqués dans des camps en Iraq et en Syrie

Michèle Coninsx, pour sa part, s’est dite préoccupée par la situation désastreuse à laquelle sont confrontées les personnes – principalement des femmes et des enfants – ayant des liens présumés avec Daech et détenues dans des camps en Iraq et en Syrie.

« Bien que les entités des Nations Unies continuent de promouvoir le retour sûr, volontaire et respectueux des droits de l'homme des ressortissants étrangers d'Iraq et de la Syrie, beaucoup restent bloqués dans des camps surpeuplés avec un accès limité aux services essentiels, à une procédure régulière et à un procès équitable. Ces inquiétudes n'ont été qu'exacerbées par la pandémie », a-t-elle dit aux membres du Conseil.

A ce sujet, Vladimir Voronkov a réitéré l'appel du Secrétaire général aux États membres « pour le rapatriement librement consenti de toutes les personnes concernées, en mettant particulièrement l'accent sur les enfants, conformément au droit international et avec le consentement des gouvernements concernés ».
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