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Interview avec M. Sergio Pimenta, Vice-président de la Société Financière Internationale (SFI) pour l’Afrique : «L’ouverture de notre bureau permanent à Niamey va fortement augmenter notre présence en termes d’opérations, d’impacts et de créations d’emplois qui constituent nos priorités ici au Niger»

Publié le jeudi 16 septembre 2021  |  Le Sahel
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© Autre presse par DR
Interview avec M. Sergio Pimenta, Vice-président de la Société Financière Internationale (SFI) pour l’Afrique : «L’ouverture de notre bureau permanent à Niamey va fortement augmenter notre présence en termes d’opérations, d’impacts et de créations d’emplois qui constituent nos priorités ici au Niger»
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Le Vice-président de la Société Financière Internationale (SFI), M. Sergio Pimenta, a effectué une mission de 72 heures au Niger où il a procédé, le mardi 14 septembre dernier, à l’inauguration d’une représentation permanente de la SFI au Niger. Dans cette interview exclusive qu’il a accordée à l’ONEP, M. Sergio Pimenta dresse le bilan de sa mission au Niger. Il évoque aussi les relations entre la SFI et le secteur privé nigérien. L’appui au relèvement des économies africaines post-Covid, les critères d’accès aux prestations de la SFI, l’impact de la situation sécuritaire sur le secteur privé, les changements attendus et les opportunités qui se profilent pour le secteur privé nigérien avec l’ouverture de la représentation permanente de la SFI à Niger, sont entre autres les questions abordées dans cet entretien.

Vous venez d’effectuer une visite de travail au Niger où vous avez eu des échanges avec les autorités au plus haut sommet de l’Etat. Quelles sont les principales conclusions qu’il faut retenir de cette mission ?

Je suis très heureux de revenir à Niamey où j’ai eu une visite très fructueuse. En effet, j’étais déjà venu ici, il ya trois ans. Depuis lors, je n’ai pas pu revenir au Niger à cause de la pandémie de la Covid 19. La Société Financière Internationale est membre du Groupe de la Banque Mondiale qui se focalise sur le secteur privé. Je suis donc venu pour voir dans quelles conditions la SFI peut aider le secteur privé nigérien. Le but de cette mission est aussi de voir comment nous pouvons accroître nos engagements, accroître nos opérations et notre impact à travers le soutien du secteur privé nigérien. J’ai eu l’opportunité de rencontrer le Chef de l’Etat, M. Mohamed Bazoum, le Premier ministre, différents membres du gouvernement ainsi que les acteurs du secteur privé et les partenaires de développement avec qui nous avons fait le point sur nos engagements, sur nos opérations et voir comment nous pourrons soutenir davantage le Niger.

Pour aider les Nigériens à mieux connaître votre institution est-ce que vous pouvez nous la présenter davantage et surtout nous édifier sur vos domaines d’intervention et les conditionnalités d’accès à vos services?

Comme je l’ai dit, la Société Financière Internationale est un membre du Groupe de la Banque mondiale. Nous sommes donc une institution de développement qui apporte des financements aux entreprises du secteur privé et qui apporte également des solutions de conseil et d’assistance technique au secteur privé, mais également au gouvernement sur les questions de développement du secteur privé. Nous apportons donc du financement à long terme. ça peut être des prêts, des investissements en capital, des garanties et d’autres instruments dans le but d’aider au développement des entreprises du secteur privé afin qu’elles puissent créer des emplois, de l’activité économique, des opportunités pour les Nigériens et les Nigériennes.

Par le passé, nous avons soutenu par exemple un certain nombre de banques nigériennes avec des lignes de partage des risques qui sont destinées aux petites et moyennes entreprises (PME). Grâce à ces opérations nous avons pu soutenir presque 400 PME nigériennes qui ont bénéficié de nos appuis. Nous avons également déployé de l’assistance technique par exemple dans le secteur de l’irrigation pour aider les agriculteurs à mieux exploiter leurs terres et donc à améliorer la productivité de leurs cultures. Nous avons aussi soutenu le gouvernement au niveau des réformes du climat des affaires pour encourager à avoir un secteur privé qui peut se déployer de façon plus performante dans le pays.

Vous avez inauguré, le mardi dernier, votre bureau au Niamey. Qu’est-ce qui a motivé le choix de la SFI à ouvrir une représentation permanente au Niger et qu’est ce qui va changer dans vos interventions ?

Un des points clés de ma visite au Niger était effectivement l’ouverture de notre bureau permanent ici à Niamey. J’étais très heureux d’être là pour cette opportunité. Le bureau de Niamey est dirigé par Mme Awa Coulibaly qui est notre représentante ici. A travers ce bureau, nous voulons avoir une présence sur place. Cela va permettre de faciliter le dialogue avec les entreprises privées. De par le passé les entreprises privées qui voulaient travailler avec nous étaient contraintes de prendre contact à Dakar, à Accra ou dans d’autres capitales où nous sommes présents parce que justement il n’y avait de représentation à Niamey.

C’est dire donc qu’avec un guichet ouvert ici à Niamey, il sera plus facile pour ces entreprises nigériennes d’entrer en contact avec nous. Cela va permettre également d’accroître le dialogue avec les autorités, avec les partenaires de développement, avec la société civile de manière à ce qu’on puisse être justement plus présent, plus proche de nos opérations. Et je pense quel’ouverture de notre bureau permanent à Niamey va fortement augmenter notre présence en termes d’opérations, en termes d’impacts et en termes de créations d’emplois qui constituent nos priorités ici au Niger.

Au Niger comme partout en Afrique, le secteur privé a été durement impacté par la pandémie à Covid 19. Existe-t-il au niveau de la SFI des initiatives particulières qui ont été prises pour aider au relèvement de ce secteur ?

Comme on le sait, cette pandémie a eu des impacts, non seulement au niveau sanitaire, mais également des impacts économiques directs et indirects. Il y’a eu des impacts au niveau de la chaine de distribution, sur les importations, sur les accès aux produits et matières premières, etc. Et ces impacts ont été considérables. A la SFI nous avons, dès mars 2020, déployé un certain nombre d’outils pour répondre à cette crise. Le premier outil que nous avons déployé était une facilité de 8 milliards de dollars américains pour apporter immédiatement de la liquidité à nos partenaires existants en vue de les aider à répondre à cette crise. Le deuxième outil que nous avons déployé était une réponse de stabilisation pour aider les entreprises à se stabiliser. Nous avons ensuite beaucoup travaillé sur ce que nous appelons une phase de reconstruction, donc une phase de redémarrage pour aider les économies africaines à se redéployer.

J’aimerai citer ici deux axes qui sont extrêmement importants. Il ya la santé où nous avons investi, pendant l’année fiscale dernière, un (1) milliard de dollars américains en Afrique, y compris pour le soutien au développement de vaccin sur le continent africain. Nous avons également fourni de gros efforts dans le développement de l’économie numérique où nous avons investi plus d’un (1) milliard de dollars dans le secteur des télécommunications et des industries des nouvelles technologies. Cela parce que c’est une grosse nécessité pour les entreprises d’avoir accès à une économie numérique dans un contexte où les gens sont obligés de rester plus chez eux et ont moins la possibilité de se rencontrer.

Quels sont les critères d’éligibilité aux appuis de la SFI ?

Le premier critère pour une entreprise, c’est qu’il faut être du secteur privé. Elle peut être nationale, régionale, ou étrangère. Nous sommes ouverts à différents types de sociétés. Ensuite, les entreprises doivent avoir des projets d’investissement, de développement qui soient des projets qui répondent aux critères financiers. Il faut qu’elles soient des entreprises qui ont une vision d’être stables dans la durée, mais également qui soient prêtes à se conformer aux questions environnementales et sociales. Bref des entreprises qui remplissent nos critères de qualité.

Nous savons très bien que ces critères ne sont pas toujours faciles à atteindre. Donc nous travaillons avec les entreprises pour qu’elles se développent et qu’elles atteignent ces critères là. Il ne faut donc pas attendre que tout soit selon les critères exigés, mais on peut commencer un dialogue et on peut aider les entreprises à développer leurs critères environnementaux, sociaux, leur gouvernance, la tenue de leurs comptes, etc. Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir des entrepreneurs qui soient dynamiques et motivés, qui veulent créer des emplois et qui veulent créer de l’activité économique. Si c’est cela leurs intentions, nous sommes là pour les soutenir.

Comment voyez-vous l’évolution du secteur privé nigérien et comment la SFI entrevoit les perspectives dudit secteur?

Dans des pays comme le Niger, je vois de grandes opportunités de développement et en particulier celui du secteur privé. Le Niger est un pays qui a de nombreuses ressources et qui a une capacité de se développer. Nous savons pertinemment qu’il y a des grands besoins. Mais je sais qu’il ya de réelles opportunités et je pense qu’avec le bon climat des affaires, avec le développement d’un dialogue fort entre le secteur public et le secteur privé, on peut transformer ces opportunités. Nous venons par exemple de lancer un appel d’offre pour un projet Scaling Solar qui va apporter de l’énergie renouvelable au Niger à un coût très bas. Ces genres de projets d’amélioration des infrastructures vont permettre un meilleur développement du secteur privé nigérien. Donc je vois des opportunités et la SFI est là pour soutenir les entreprises privées nigériennes.

Les objectifs de développement dans les pays du Sahel sont contrariés par la situation sécuritaire actuelle. Quelle réponse la SFI compte-elle apporter au regard de ce contexte difficile ?

Un aspect important justement de nos engagements ici, c’est la dimension régionale. Nous voyons que les défis que le Niger rencontre sont semblables à ceux des autres pays du G5 Sahel. C’est pourquoi nous avons entamé, avec nos collègues de la Banque mondiale, un effort particulier pour soutenir les pays du Sahel. Nous connaissons la situation sécuritaire et nous croyons qu’un développement économique et social fort va permettre de créer des opportunités pour que les populations du Sahel puissent avoir une qualité de vie qui continue à s’améliorer et qui soit un bon résultat du développement. Nous nous focalisons sur l’aspect du développement économique pour contribuer à répondre à la problématique sécuritaire du moment.

Réalisée par Assane Soumana et Siradji Sanda(onep)
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