Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Économie

Analyse approfondie des marchés et de la sécurité alimentaire au Niger Quasi-stabilité des prix des céréales sur les marchés
Publié le mardi 31 decembre 2013   |  Le Sahel




 Vos outils




La première réunion technique annuelle du Dispositif National de Prévention et de Gestion de Catastrophes et Crises Alimentaires (DNPGCCA) au titre de l’Année 2013, s’est tenue à Maradi du 25 au 29 novembre. Il ressort de l’analyse des conclusions de cette assise, que sur le plan national, 4.648 villages de 232 zones sont vulnérables, totalisant une population de 4.294.986 habitants.

Les experts ont cependant tenu à préciser ici qu’il ne s’agit pas de populations vulnérables, en annonçant que celles-ci seront déterminées avec les taux de l’Enquête sur la Vulnérabilité à l’Insécurité Alimentaire dont le traitement des données est en cours.

Dans cette analyse approfondie des marchés et de la sécurité alimentaire au Niger, revélé par le bulletin Albichir N°49 du mois de novembre 2013, il ressort entre autres points saillants pour le mois de novembre 2013, une bonne animation des marchés née de la plus forte affluence des producteurs, des consommateurs, des commerçants et des éleveurs sur les marchés et de la disponibilité des nouvelles productions ; un ralentissement des importations de mil en provenance de Jibia, de Maï Adua et de Maïgatari au Nigéria, du fait des différentiels de prix peu incitatifs pour les commerçants nigériens à transporter ce produit sur les marchés locaux de consommation ; des prix nominaux et constants quasi-stables par rapport au mois passé mais demeurant élevés par rapport à la moyenne quinquennale, à celles de la même période de 2012 et par rapport à la moyenne de novembre calculée sur 20 ans (1992-2012), mais aussi une poursuite de l’amélioration des termes de l’échange bouc et oignon contre mil en faveur des éleveurs et des producteurs.

De l’analyse de la disponibilité alimentaire, il est apparu, comme mentionné dans le Bulleti, que sur les 232 zones, 98 zones sont extrêmement vulnérables, avec 2.194 totalisant une population de 1.770. 054 habitants ; 106 zones qui sont moyennement vulnérables avec 2.100 villages totalisant une population 2.122 876 habitants ; 28 zones qui sont faiblement vulnérables avec 354 villages totalisant une population 452.056 habitants.

« La situation de l’offre sur les marchés céréaliers nationaux est relativement stable du fait de la confrontation entre l’amélioration de la disponibilité des céréales suite à l’effectivité des récoltes et l’importance de la demande (parfois atypique dans certaines zones) des acteurs notamment sur les principaux marchés de collecte de zones de production (cas des marchés du sud-centre des régions de Maradi et Zinder). Ainsi cette situation a entrainé une qua-stabilité des prix des céréales sur la plupart de marchés intérieurs de consommation », souligne la même source.

Le Bulletin poursuit en indiquant que « sur les marchés transfrontaliers, les prix sont en augmentation par rapport à ceux du mois d’octobre 2013.Conséquemment à cette évolution, le flux d’approvisionnement en mil en provenance de ces marchés s’est globalement tassé depuis la fin du mois de septembre 2013. Cependant, on note toutefois des opportunités potentielles d’approvisionnement en maïs à partir de Malanville/Benin, de Namounou/Burkina Faso et de Damassak/Nigeria en raison de la très bonne disponibilité de ce produit dans ces pays voisins du Niger ».

Par ailleurs, relève-t-on, sur les axes Maradi/Niger–Jibia/ Nigeria, Magaria/ Niger, Matamey/ Nigéria et Matamèye/ Niger–Mai Adua/Nigeria l’incitation à l’importation vers le Niger reste relativement faible. De l’avis des agents de terrain, les produits de rente (poivron, gombo, niébé) et du bétail nigériens sont beaucoup plus exportés vers ces marchés.

Pour ce qui est de la situation des flux via le corridor Malanville/Bénin-Gaya/Niger, il est également confirmée par ‘’l’analyse de prix de parité à l’importation du maïs’’. « Les résultats de cette analyse montre qu’au cours de ce mois de novembre 2013, le kilogramme de maïs payé à 135 F CFA sur le marché de Malanville, devrait se vendre à 191 F CFA le kilogramme toutes charges comprises, alors que le niveau moyen pratiqué au cours de la même période sur les marchés de Niamey s’établit à 199 F CFA/Kg. Ceci illustre ainsi l’incitation potentielle des commerçants nigériens et étrangers à continuer à transférer cette denrée de Malanville vers les marchés nigériens de consommation », souligne le Bulletin.

En ce qui concerne l’analyse de l’accessibilité alimentaire, elle fait apparaître que le prix moyen du maïs est en baisse de 4% par rapport au mois passé tandis que celui du mil reste stable. Cependant, les prix notamment ceux du mil demeurent très élevés pour faciliter l’accessibilité alimentaire des ménages vulnérables.

Le Bulletin précise à ce niveau que l’évolution détaillée fait ressortir pour le mil, les augmentations significatives ciaprès :Keïta (+28%), Birni N’Konni (+21%), Abalak (+17%), Gaya (+14%), Ballaya (+12%), Koundoumaoua/Takiéta (+11%) et SabonMachi/ Dakoro et Tahoua Commune (+10% chacun) en raison la forte demande de ce produit sur ces marchés. Toutefois, il est observé pour le même produit des baisses suivantes : Garhanga/Keïta (-23%), Diffa Commune (-13%), N Guelkolo/Diffa (12%) du fait de l’amélioration de l’offre sur ces marchés.

Comparé aux prix nominaux, ajoute la même source, les prix constants du mil, sont à des niveaux plus hauts en novembre 2013 par rapport à la moyenne des cinq dernières années (2008-2012), à la même période de 2010 et 2012.

« La situation détaillée de l’évolution des prix constants montre que les marchés de la plupart des chefs-lieux des régions enregistrent au cours du mois de novembre 2013, des niveaux supérieurs à ceux observés à la même période de 2010 et à la moyenne de novembre calculée sur 20 ans (19922012). Comparé à la même période de 2012, les prix constants actuels sont à des niveaux plus élevés dans presque tous les chefslieux des régions, excepté ceux d’Agadez et de Maradi », souligne le document.

Les prix constants du mil les plus élevés sont enregistrés à Agadez (257 FCFA/kg) et Diffa (251 FCFA/kg), régions structurellement déficitaires, tributaires des importations en provenance soit des zones agricoles du pays, soit des marchés extérieurs d’approvisionnement. A l’opposé, Maradi (195 F CFA/Kg) et Dosso pratiquent les prix constants les plus bas.

En termes de l’échange Bouc/Mil et Oignon/Mil, l’analyse de l’accessibilité alimentaire des ménages pastoraux ou agro-pastoraux peut être appréciée par l’indicateur ‘’termes de l’échange’’ (TDE) qui permet d’évaluer les capacités d’accès aux céréales des éleveurs et producteurs vendeurs du bétail et des produits de rente.

Prenant l’exemple du marché d’Abalak/Tahoua situé dans la zone pastorale, l’analyse du terme de l’échange en novembre 2013 indique qu’un bouc vendu permet à un éleveur de se procurer 129 Kg de mil contre 117Kg le mois passé. Cette situation est liée d’une part à la forte demande de caprins consécutive aux préparatifs des fêtes de fin d’année et d’autre part à leurs embonpoints satisfaisants. Les termes de l’échange sont cependant inférieurs à ceux de la même période de 2010 mais supérieurs à la moyenne des cinq dernières années.

Pour ce qui est de l’analyse des termes de l’échange niébé contre mil sur le marché de Birni N’Gaouré, elle fait ressortir une diminution de 8%. Au cours du mois de novembre 2013, lorsqu’un producteur de cette localité, vend un sac de 100 kilogrammes de niébé, il peut acquérir 116 kg de mil contre 127 kg en octobre 2013. « Cette amélioration des termes de l’échange est due à la baisse de prix du niébé du fait de l’amélioration de son offre, en dépit de la stabilité du prix du mil. Le rapport niébé/mil reste tout de même supérieur à ceux de la même période de 2012 et de la moyenne des cinq dernières années », notent les experts.

En conclusions et perspectives, les participants à la réunion de Maradi, notent qu’au cours du mois de novembre 2013, les marchés nationaux céréaliers sont marqués par une très bonne animation émanant de la présence des acteurs (consommateurs, commerçants, producteurs et éleveurs) sur les marchés. Les prix des céréales sont restés quasi-stables en raison d’une part de l’amélioration de la disponibilité sur les marchés et de l’autre part de la stratégie des paysans consistant à vendre les produits de rente pour la satisfaction de leurs besoins en espèce.

« Les prix des céréales (mil) ont cependant augmenté sur la plupart des marchés transfrontaliers entrainant une dégradation des différentiels de prix des céréales (mil). Cette hausse se justifie par une forte demande locale sur ces marchés. Cependant, pour le maïs, les incitations à l’importation sont perceptibles sur certains marchés étrangers d’approvisionnement notamment ceux de Malanville au Benin, de Namouno au Burkina Faso et de Damassak au Nigeria », souligne le bulletin.

Pour les experts, la poursuite de l’amélioration des termes de l’échange bouc, et oignon/mil observée en faveur des éleveurs et producteurs d’oignon contribue à l’amélioration significative de leurs capacités d’accès aux céréales. De même le démarrage des achats (institutionnels et privés) pourrait accroître la demande des céréales ainsi que l’augmentation des prix des céréales sur tous les marchés.

Il ressort des recommandations des experts que sur le plan du suivi, avec le démarrage des achats (institutionnels et privés); il serait important de suivre et évaluer leurs impacts sur l’évolution des prix sur les marchés, les stratégies des acteurs et les directions des flux des céréales. D’autre part, avec l’afflux massif de réfugiés nigérians dans la région de Diffa et la présence de réfugiés maliens dans la région de Tillabéry; il serait nécessaire de suivre leurs impacts sur le fonctionnement des marchés et sur la sécurité alimentaire des populations hôtes.

Pour ce qui est des opérations à mener, les experts ont souligné qu’avec les niveaux de prix très élevés des céréales en dépit de la disponibilité des nouvelles récoltes, des mesures d’atténuation en direction des populations vulnérables demeurent encore nécessaires. Ce qui pourrait sans doute réduire leurs difficultés d’accès aux aliments qui restent encore une préoccupation majeure pour ces couches. Ils recommandent également une planification et l’amorce des achats (institutionnels et privés) dans les zones agricoles excédentaires du pays afin que les petits producteurs puissent bénéficier de l’opération.

Assane Soumana (Source : Bulletin Albichir )

 Commentaires