Guinée : la junte militaire oppose une fin de non-recevoir aux exigences de la Cédéao

Publié le lundi 20 septembre 2021 | actuniger.com

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Visite de travail d`une délégation de haut niveau de la CEDEAO en Guinée
Une délégation de haut niveau de la CEDEAO conduite par le président ghanéen Nana Akufo-Addo effectue une visite de travail à Conakry (Guinée), ce vendredi 17 septembre 2021, relativement la situation sociopolitique dans le pays.

La junte militaire du Conseil national pour le rassemblement et le développement (CNRD), qui a renversé le régime d’Alpha Condé le 05 septembre dernier, a opposé une fin de non-recevoir aux exigences de la Cédéao sur la libération immédiate du président déchu et une transition de six (6) mois. Elle l’a fait savoir au lendemain d’une visite d’émissaires de l’organisation communautaire conduite à Conakry par les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et l'ivoirien Alassane Ouattara.

C’est au cours d’une conférence de presse animée ce samedi à Conakry, que la junte militaire a fait savoir ses positions, au lendemain de la visite des présidents Akufo-Addo et Ouattara dans la capitale guinéenne. Les deux chefs d’Etat étaient allés rencontrés le CNRD et son président, le colonel Mamady Doumbouya, pour leur faire part des exigences de l’organisation communautaire sous-régionale prises lors du sommet extraordinaire du jeudi 16 septembre 2021 à Accra au Ghana.

Face aux exigences de la Cédéao notamment sur la libération immédiate d’Alpha Condé et une transition limitée à six (6) mois, le CNRD a renvoyé sa position aux futures conclusions de la « concertation nationale » en cours et à « la volonté du peuple ».

« Il a été rappelé par le président de la République à ses hôtes qu'il était important que la Cédéao écoute les aspirations légitimes du peuple de Guinée », a fait savoir le porte-parole de la junte, le colonel Amara Camara, lors de la première conférence de presse du CNRD au sujet du délai de six mois exigé par la Cédéao pour la durée de la transition. Selon lui, le colonel Doumbouya a mis en avant aux émissaires de la Cédéao, qu’il est nécessaire de ne pas rééditer les « erreurs du passé », et que « seul le peuple souverain de Guinée décidera de son destin ».

Pour ce qui est du cas de l’ancien président, le colonel Amara a rappelé la teneur d’un communiqué publié la veille et dans lequel la junte affirme « qu’il est en lieu sûr ». « L'ancien président de la République, le professeur Alpha Condé est et demeurera en Guinée. Il bénéficiera d'un traitement humain digne de son rang dans son pays », avait indiqué le CNRD dans un communiqué lu à la télévision publique. Ce samedi lors de la conférence de presse, le porte-parole de la junte a ajouté « il est aussi clair pour toutes les parties que l'ancien président demeurera en Guinée au lieu du choix du CNRD ».

« Nous ne céderons à aucune pression », a assuré la junte et par rapport aux sanctions prises par les dirigeants de la Cédéao avec l’interdiction de voyage et le gel des avoirs des membres de la junte, le porte-parole du CNRD a déclaré « qu’il n'y rien à geler sur nos comptes » et « qu’ils n’ont pas besoin de voyager ».

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