Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Discours du Président du PNDS-Tarayya Bazoum Mohamed
Publié le samedi 4 janvier 2014   |  tamtam.info


M.
© Autre presse par DR
M. Bazoum Mohamed ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l`Intégration Africaine et des Nigériens à l`Extérieur


 Vos outils




Camarades membres du Comité exécutif national,

Camarades représentants des partis amis,

Chers amis leaders des partis de la MRN et de l’ARC

Mesdames, Messieurs les représentants les organisations de la société civile,

Camarades congressistes,

Camarades militantes et militants du PNDS-Tarayya,

Chers invités, chers amis,

Vous devinez très certainement l'émotion que je ressens en cet instant, de m'adresser aux assises du congrès de notre parti à la place habituelle du camarade Issoufou.

Pour moi, comme pour vous, c'est tout un rêve que nous réalisons comme ça. Gloire à Dieu qui nous aura fait cette faveur rare ! Merci également à vous, chers camarades, qui avez cru à ce grand dessein dont Issoufou aura été la figure, deux décennies durant et que nous avons réalisé parce que nous avons été persévérants, mais aussi humbles et loyaux. Nous avons désormais devant nous le grand défi de poursuivre le travail que nous avons entrepris ensemble sous le leadership du camarade Issoufou. C'est un défi difficile, il ne servirait à rien de ne pas le reconnaitre.

C'est un défi difficile, parce qu'en tant que dirigeant, le camarade Issoufou a des qualités rares, comme taillées spécialement pour la fonction. On a, en effet parfois, des difficultés à imaginer qu'il soit fait de chair et de nerfs tant il est capable de subir et de supporter. Or diriger les hommes, mon expérience de la vie et de la politique me l’a définitivement enseigné, c'est avant tout l'art de la patience. Mais en plus de cette qualité cardinale liée au tempérament et au caractère, Issoufou est pétri de grandes qualités humaines et morales qui en font un homme intègre, honnête et loyal. C'est la rencontre en lui de ces deux ordres de qualités notamment, se bonifiant mutuellement qui en fait un dirigeant exceptionnel, grâce principalement à qui le parti plutôt des cadres que nous avons créé le 22 décembre 1990 est devenu le grand parti de masse qu'est le PNDS-Tarayya aujourd'hui.

Le défi est difficile aussi parce que nous sommes appelés désormais à assumer une position nouvelle de parti au pouvoir, nous, qui sommes si longtemps restés à l'opposition. Si cela ne commande pas toute une mutation en termes de gouvernance et de culture, cela requiert à tout le moins des adaptations nullement gagnées à l'avance.

Camarades congressistes, je viens à travers ces mots d'indiquer les enjeux des assises de notre 6eme Congrès, lui conférant sa spécificité à travers l'histoire de notre parti. Notre pari sera notamment, en tant que parti au pouvoir, de répondre aux attentes de notre peuple qui nous a fait l'honneur de nous porter à la tête du pays. Tant que nous étions dans l'opposition, certaines choses étaient simples pour nous en ce sens qu'il n'était pas impossible que nous suscitions l'admiration et l'adhésion, rien que par les effets d'une démonstration habile ou éloquente. C'était d'autant plus vrai en ce qui nous concerne que très tôt notre parti avait conquis dans l'opinion une réputation positive qui va progressivement lui ouvrir les portes de l'avenir et lui assurer un certain destin. Cette chance qui ne devait rien au hasard du reste, nous allons, en effet, la conforter par un comportement collectif d'une grande esthétique morale caractérisé par l'harmonie, la solidarité, la confiance mutuelle, le respect et l'estime réciproques en notre sein.

La problématique est toute autre aujourd'hui, où nous sommes soumis à un jugement sur pièce et où notre réputation de parti sérieux, loin de nous procurer une quelconque immunité nous expose, au contraire, à la plus implacable des rigueurs. Tout autre parti que le nôtre au Niger, tout autre Président que Issoufou, pourraient s'attendre à une quelconque complaisance des nigériens, tant il est vrai que si nous avons pu accéder au pouvoir, cela tenait principalement à la conviction qu'ont eue des nombreux nigériens de ce que, moralement au moins, nous avons de vrais avantages. Exercer le pouvoir, comporte dès lors pour nous, le pari redoutable de mériter ce crédit.

Chers camarades, nous avons aujourd’hui la responsabilité de tenir un pays, de gérer un État et de préparer, par conséquent, l'avenir des générations futures. Notre pays étant très pauvre, nous avons la mission de travailler à le sortir de cet état en mettant en valeur l'énorme potentiel de ses richesses naturelles et de la jeunesse de sa population. C’est dans cette perspective que nous avons formulé le programme de la Renaissance que le camarade Issoufou a soumis au verdict du peuple au cours de la campagne de l'élection présidentielle de l'année 2011 et qui lui a valu les suffrages majoritaires grâce auxquels il est aujourd'hui Président de la République.

Notre première priorité a été de consolider les fondements de notre démocratie, de raffermir les bases de l'unité nationale, d'assurer la paix et la sécurité et de promouvoir une gouvernance de qualité susceptible de faire évoluer notre pays dans le sens du développement économique et du progrès social.

Dans le contexte sous-régional de l'année 2011 de notre accession au pouvoir, notre premier défi était d'assurer l'intégrité de notre pays en le mettant à l'abri des menaces auxquelles il était exposé du fait d'un environnement sécuritaire profondément dégradé dans nombre des pays de notre voisinage immédiat. Nous y sommes parvenus, notamment parce que d'une part nous avons fait l'effort qu'il faut pour bien identifier la nature des menaces et d'autre part parce que nous avons investi les ressources nécessaires pour y apporter les réponses appropriées. Ainsi nous avons mis à la disposition de nos forces de défense et de sécurité tous les moyens que nous pouvions mobiliser pour leur permettre d'assurer leur mission de protection de notre territoire et d'y garantir la sécurité indispensable à la quiétude du pays.

Nous avons établi un dialogue permanent avec tous les acteurs politiques et sociaux, notamment avec les responsables des anciens mouvements des rébellions armées, à travers les forums organisés dans le cadre de la Haute autorité de consolidation de la paix en vue de favoriser une dynamique et une culture de la paix inédites. Nous avons à cet égard spécialement mis au point une stratégie pour la sécurité et le développement de la zone sahélo-saharienne qui concerne la plupart des régions du pays et autour de laquelle nous sommes en train de mobiliser tous nos partenaires financiers.

Chers camarades, nous ne sommes pas peu fiers de constater que notre pays vit dans une réelle quiétude en dépit des effets de la terrible instabilité qui prévaut en Libye, de la grave guerre qu’a connue le Mali et des impacts nocifs de la prévalence du fléau Boko haram sur la sécurité du Nigeria à notre frontière. Nous ne sommes pas davantage peu fiers des moyens d'équipements conséquents, notamment dans le domaine aérien, dont nous sommes en train de pourvoir notre armée. Le pari du Président Issoufou est qu'à court terme, nul acteur armé ne puisse entrer dans notre territoire, commettre un forfait et s'en aller en toute impunité. Je puis même dire que l'époque où certaines choses humiliantes avaient cours est désormais révolue. Mieux, nous nous efforcerons du mieux que nous le puissions de faire face au fléau du terrorisme par nous-mêmes et avec la coopération de nos partenaires.

Nous sommes également très fiers du rôle joué par notre pays dans la gestion internationale des situations de Libye et du Mali. Dans l'une comme dans l'autre situation qui concernent directement notre sécurité et notre avenir, notre pays a défini souverainement sa position et a fait entendre sa voix avec vigueur et compétence, ce qui lui a valu d'être écouté, consulté et respecté.

De façon générale, notre Président et notre pays jouissent aujourd'hui sur le plan international d'un grand prestige et d'une forte estime qui nous donnent accès à d'importantes ressources financières que nous nous devons de gérer de façon à conforter ce soutien précieux et à en tirer durablement les dividendes bienfaiteurs pour notre peuple.

Chers camarades, dois-je rappeler l'engagement personnel du Président Issoufou de conforter notre démocratie en mettant en place tous les instruments susceptibles d'y concourir ? L'un des premiers actes qu'il a posés à cet effet était de signer le Protocole de la table de la montagne par lequel il s'est engagé sur l'honneur de ne jamais mettre un journaliste en prison en plus d'avoir réitéré son adhésion aux prescriptions de la loi dépénalisant le délit de presse. Si j'invoque cette question c'est parce que j'ai l'intime conviction que la liberté d'expression est la base de toutes les libertés démocratiques.

Pour conforter la bonne gouvernance et lutter contre la corruption, nous avons mis en place la haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Mais malgré les efforts accomplis en la matière, tel que cela ressort a travers les différents rapports de Transparency international, notre volonté de lutter contre la corruption et l'impunité a été contrariée par certaines contingences politiques. Je me dois de le reconnaitre et de l'avouer. Les compromis que nous avons pu, par moments, passer au nom des impératifs de la stabilité politique se sont avérés préjudiciables à notre gouvernance. Aussi avons-nous décidé de réévaluer désormais les choses et les changements ne manqueront pas d'être notés à cet égard, très bientôt.

Chers camarades congressistes, en améliorant les recettes de l'Etat, notre gouvernance a eu à cœur de répondre aux aspirations des travailleurs du secteur public à jouir de conditions matérielles plus décentes. Ainsi au cours de l'année 2012 le gouvernement a-t-il conclu un accord avec l'intersyndicale des travailleurs améliorant de façon substantielle le traitement des fonctionnaires et instituant un régime généralisé de primes et d'indemnités particulièrement généreux. En plus de cela pour les années 2011 et 2012 ce sont 20039 jeunes qui ont été intégrés à la fonction publique. Pour bien comprendre la signification de ce chiffre il faut savoir que de 2000 à 2010, soit en 10ans, le nombre des recrutements à la fonction publique était à peine supérieur à 9000. Les recrutements se sont poursuivis au cours de l'année 2013. L'amélioration des traitements des fonctionnaires d'une part et les nouveaux recrutements des fonctionnaires d'autre part ont eu pour effet de faire passer la masse salariale annuelle de 80 milliards en 2010 à 210 milliards programmés par la loi des finances 2014. Vous vous souvenez que l’Opposition, inversant en cela les rôles, nous accusait d'irresponsabilité en prédisant et ce dès 2012 que nous serions incapables de payer régulièrement les salaires.

Camarades congressistes, en plus des engagements en matière de gouvernance, le programme de la Renaissance comporte des engagements à caractère économique. Ceux-ci sont notamment basés sur la construction de grandes infrastructures, dans les domaines de l'énergie, des transports et des communications. Ainsi en dépit des ratés liés à la construction du barrage hydro-électrique de Kandadji dus aux manquements de l'entreprise assurant l’ouvrage, ce qui a provoqué la rupture du contrat et l'arrêt total des travaux, le nouvel agenda négocié par le gouvernement avec les bailleurs des fonds prévoit la fin des travaux de génie civil pour l'année 2016.

Les travaux de construction de la centrale thermique de Gorou Banda, près de Niamey ont démarré pour une puissance installée de 100 mégawatt.

L'accord de prêt en vue du démarrage du grand projet industriel de production d'électricité à partir du charbon de Salka Damna sera quant à lui signé au cours du premier trimestre de l'année 2014.

Mais , dans ce registre, la grande révolution sera la construction du chemin de fer de ce qu'on appelle la boucle ferroviaire Entente, reliant le Togo, le Bénin, le Niger, le Burkina et la Côte d'Ivoire. Deux partenaires stratégiques sont déjà engagés avec notre pays sur les 2 axes qui l'intéressent en direction respectivement du Bénin et du Burkina. Les travaux de l'axe Niger-Benin sont prévus pour démarrer au mois de mars prochain. Ce projet aura un impact révolutionnaire sur la compétitivité de l’économie de notre pays. Son agenda remarquablement accéléré est le résultat d'un intrépide engagement personnel du Président Issoufou. S'agissant des communications, un projet de fibre optique est actuellement en cours d'exécution et un deuxième bien plus grand démarrera très bientôt. L'ensemble de ces projets mettra notre pays aux normes indispensables pour des télécommunications de qualité.

Quant aux routes bitumées, ils sont à ce jour plus de 10 chantiers totalisant plus de 1000km à l'œuvre sur l'ensemble du territoire national. Il s'agit de la route Diffa-Nguigmi- frontière du Tchad, la route Zinder-Guidimouni, la route Maradi-Madarounfa- Nigeria, la route Tsernaoua-Guidan Roumji, la route Bella-Gaya, la route Filingué-Tahoua, la route Niamey-Tondibia. Vont bientôt démarrer la route Zinder-magaria- Nigeria, la route Dosso-Bella et la route Balleyara-filingué.

Deux ponts, dont les financements sont acquis, sont prévus pour être construits très bientôt sur le fleuve Niger, l'un à Niamey et l'autre à Farié.

La ville de Niamey sera totalement transformée avec le programme Niamey Gnala, qui la dotera sous peu, en plus de l'échangeur Mali Bero déjà réalisé de 3 autres ainsi que de 70km supplémentaires de route bitumée.

Dans le domaine de l'agriculture, le Programme de la Renaissance, considérant l'insécurité alimentaire chronique qui affecte de nombreuses populations, a pris l'engagement de s'attaquer aux causes structurelles de cette situation à travers l'initiative 3N, " les Nigériens nourrissent les Nigériens".

Après 2 années de mise en œuvre de cette initiative, c'est une enveloppe de 400 milliards de francs qui a été investie dans des programmes d'irrigation, de nutrition, de réalisation de puits pastoraux, de création de réserve alimentaire et d'aliments pour bétail ainsi que de travaux à haute intensité de main-d'œuvre. La FAO vient de saluer les performances de notre pays pour avoir atteint de façon anticipée le premier objectif du Millénaire pour le développement consistant à réduire de moitié la proportion des personnes souffrant de faim d'ici à 2015.

Dans le secteur pétrolier, depuis la mise en exploitation de la raffinerie de Zinder en novembre 2011, l' amélioration de la gouvernance ainsi que la réduction des taxes perçues par l'Etat ont permis de procéder à des réductions des prix des produits finis faisant de notre carburant le moins cher à la pompe de l'Afrique de l'ouest, après celui du Nigeria.

S'agissant du secteur minier, nous sommes dans des discussions âpres avec Areva en vue de la signature de nouvelles conventions d'exploitation des gisements d'uranium de la Somair et de Cominak. L'objectif du Président de la République est en l'occurrence d'établir un partenariat plus conforme aux intérêts de notre pays.

Chers camarades, tous ces investissements à caractère économique visent à créer des richesses et concourir à l'amélioration des conditions sociales des populations. Le programme de la Renaissance met, à cet égard, un accent tout particulier sur l'amélioration du système scolaire, tant sur le plan des investissements en faveur des infrastructures que sur le plan de la formation des enseignants, de la formation professionnelle et technique, de l'octroi des bourses d'étude ainsi que de la recherche. Ainsi des milliers d'enseignants ont déjà été recrutés, de même que des milliers de salles de classe en matériau définitif ont été construites.

Dans le domaine de la santé, le programme fait le pari d'une amélioration substantielle de l'offre des services de santé de base tant en quantité qu'en qualité. Cela s'est déjà traduit par le recrutement immédiat de tous les médecins au chômage et des milliers d'infirmiers et de sages-femmes.

Le même engagement d'une amélioration conséquente de l'accès à l'eau potable est affirmé dans ce Programme. Le Président Issoufou qui a parcouru tous les villages du Niger sait mieux que quiconque combien sont pressants les besoins des populations en matière d'eau, tout comme il sait l'impact de la disponibilité de l'eau sur la qualité de la vie. Là également, un grand élan a déjà été pris à travers la construction de nombreux ouvrages, même si force est de reconnaître qu'il reste encore beaucoup à faire.

Chers camarades congressistes, Tous ces engagements n'auront de sens et les acquis déjà obtenus n'auront de valeur que dans la mesure où à l'épreuve du pouvoir nous resterons le parti auquel les nigériens ne se sont rallié que de façon progressive, en se détournant des autres partis pour lesquels était allée leur préférence spontanée. En passant de 15%de l'électorat en 1993 à 36% en 2011, aux premiers tours de l'élection présidentielle de ces 2 années, nous avons accompli un parcours remarquable, d'autant plus méritoire qu’il a été progressif et acquis pendant que nous sommes dans l'opposition. Les nigériens n'étaient pas, en effet, venus spontanément en masse à notre parti. Leur préférence avait d'abord porté sur des partis soit qui bénéficiaient de situations de rente, soit qui leur parlaient le langage simple et accessible de leurs communautés et de leurs régions.

Nous, nous n'étions héritiers d'aucune rente politique et nous avions spontanément mais très consciemment fait l'option délibérée de n'user d'aucune forme de populisme. Nous avons fait le choix d'un chemin escarpé, parce que en tant que dirigeants, nous avons été nourris depuis notre jeunesse militante aux valeurs de l'humanisme porté par des philosophies qui cultivent en l'homme la probité morale, la tolérance, l'amour de son prochain et l'exhortent à la solidarité et à la vertu, républicaine en l'occurrence. Si les nigériens ont progressivement fait mouvement vers nous, c'est parce que par notre pratique, au-delà de notre discours et de celui des autres, ils ont perçu en nous des qualités qui ont suscité chez eux une adhésion, pour le coup, réfléchie. Aujourd'hui que nous sommes au pouvoir, nous ne devons jamais oublier cela. Ce crédit que les nigériens nous ont fait après mûre et lente réflexion est lourd à porter. Le camarade Issoufou en a conscience. Je veux que nous tous en ayons conscience. Je veux, en particulier, que ceux d'entre nous qui occupent des positions qui leur confèrent des pouvoirs politiques et économiques ne perdent pas de vue ce grand défi moral qui est le nôtre. Il est toujours plus facile, en effet, de proclamer la vertu que de la pratiquer. Nous devons nous dire que le risque de dégénérescence moral n’est pas que l'affaire des autres.

Le contexte actuel de gestion des pouvoirs en Afrique comme ailleurs expose aux tentations corruptrices dans un monde où les valeurs de l'argent ont pris le dessus sur toutes les autres valeurs. Dans notre société où les raccourcis pour s'enrichir sont sinon valorisés au moins tolérés a certains égards, nous sommes tenus d'être vigilants et rigoureux. Je voudrais du haut de cette tribune réitérer notre soutien au camarade Issoufou dans tout ce qu'il entreprend et entreprendra pour faire prévaloir les règles de la morale et de la rigeur dans la gestion de l'Etat. JE voudrais, au nom du congrès, lui lancer un appel pour qu'il soit particulièrement intransigeant vis-à-vis de ceux de notre parti dont la cupidité, l'inconscience ou l'incompétence pourraient ternir image du parti. C'est dans cette mesure seulement que nous serons dignes du pari fait par nos compatriotes en misant sur nous et que nous continuerons de bénéficier de leur confiance.

Chers camarades congressistes, j'ai trop parlé tout au long de mon propos de morale et de loyauté pour que je ne consacre quelques mots ã la situation politique actuelle de notre pays telle qu'elle a résulté de la mise en place de l'actuel gouvernement au cours du mois d'août dernier. La rupture de notre alliance avec le MODEN-Lumana est une chose que nous n'avons ni souhaitée ni programmée. La preuve, c'est que pendant très longtemps nous avons, comme vous le savez, fortement privilégié notre relation avec ce parti au sein de l'alliance.

Même lorsque la campagne médiatique organisée par notre allié faisait rage contre nous, avec pour cible de prédilection le Président de la République, nous avons pendant longtemps feint de ne rien voir et de ne rien comprendre.

Quelques mois seulement, en effet, après la conquête du pouvoir nous avons perçu de nombreux indices préfigurant les difficultés auxquelles notre cohabitation sera progressivement confrontée, mais nous avons fait le pari de garder le cap, car notre dette vis-à-vis de notre allié commande que nous supportions les défauts d'un homme dont nous ne connaissons que trop le caractère et ce depuis très longtemps que nous nous fréquentons.

Même lorsque ses agissements sont devenus plus ostensibles et ses calculs ainsi que ses desseins on ne peut plus clairs et qu'il était devenu un secret de polichinelle qu'il se proposait de créer une nouvelle alliance en pactisant avec l'opposition, nous avons décidé de raison garder.

C'était dans ce contexte que le Président de la République avait émis son idée de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Il s'agit, dans son esprit de consolider la base politique du pouvoir et de conforter la stabilité du pays, par ces temps de menaces terroristes. Ainsi nous avons engagé des pourparlers avec le MNSD qui vont durer 2 mois et qui ont débouché sur un projet d'accord de gouvernement d'union nationale dont même le protocole de la signature a été défini dans les moindres détails. Grande fut notre surprise par la suite de voir le président de ce parti sortir, à la veille de la signature de l'Accord, une condition dont le principe n'avait pas été posé pendant les discussions et dont l'objet était manifestement de remettre tout en cause. Si donc le MNSD n'a pas pu prendre part au gouvernement dans son entièreté ce n'était nullement du fait d'une quelconque manœuvre de notre part mais plutôt à cause d'une volte-face de dernière minute de son président dont nous comprenons maintenant, avec le recul, les tenants et les aboutissants.

S'agissant du MODEN-Lumana, lorsque nous avons pris connaissance des griefs de ce parti relativement à la composition du gouvernement, nous avons engagé toutes sortes de contacts pour nouer un dialogue susceptible de déboucher sur une solution. Sur ordre du Président de la République, le Premier ministre a eu pas moins de 4 rencontres avec le président du MODEN-Lumana, lequel est resté inflexible sur sa position de voir le Président de la République rapporter son décret portant composition du gouvernement comme condition à tout dialogue.

En vérité, le Président du MODEN-Lumana s'est procuré le prétexte qu'il lui fallait pour consommer la rupture de l'Alliance et travailler ainsi à la mise en œuvre de son plan arrêté de longue date et dont l'échéance était la session de l'Assemblée nationale du mois d'octobre. Sa réconciliation historique avec son ami de 30 ans, réalisée quelques mois plutôt était un des moments forts de cette grande manœuvre devant déboucher selon ses calculs sur une motion de censure contre le gouvernement en octobre et visant à mettre le Président de la République en cohabitation. Ce plan a fait long feu et c'est cela qui explique le furieux discours du président du MODEN-Lumana à la clôture de la session de l'Assemblée nationale dans lequel il a traité les députés de l'opposition qui ont voté en faveur de la Motion de confiance déposée par le gouvernement d'hommes indignes, de basse extraction sociale, corrompus et ethno-régionalistes.

Chers camarades, si j'ai insisté sur cet épisode c'est pour principalement récuser le procès en déloyauté qu'instruit à longueur de déclarations contre nous notre ancien allié. S'il avait réussi son plan il nous aurait certainement traités d'amateurs et d'incompétents et se serait fait passer pour un grand stratège politique. Maintenant qu'il a échoué après avoir joué les apprentis sorciers, il se présente comme une victime ayant fait les frais de l'ingratitude de personnes qu'il a portées au pouvoir. En ce qui nous concerne nous n'aurions jamais souhaité rompre avec notre principal allié pour une question d'éthique et pour une question de crédibilité pour la classe politique et pour notre pays. Mais nous avons été totalement impuissants face à la détermination d'un homme dont l'agenda était implacable.

Camarades congressistes, je voudrais vous dire que l'intention du Président de la République de mettre en place un gouvernement d'union nationale avec les principaux partis politiques du pays était sincère et nous regrettons qu'elle ne se fût pas réalisée. Mais, grâce à Dieu notre situation actuelle ne comporte pas que des inconvénients. Nous avons un gouvernement caractérisé par une grande cohésion et justifiant d'une assise parlementaire confortable. Nous sommes dans les conditions idoines pour finir le mandat des institutions issues des élections de l'année 2011. C'est pour moi l'occasion de rendre un hommage appuyé aux partis membres de la Mouvance pour la Renaissance nationale(MRN), de l’Alliance pour la République et le changement (ARC) et à tous ceux qui sont impliqués dans la gestion du pouvoir. Devant vous, leaders des partis membres de la MRN et de l'ARC, je réitère au nom de tous les militants du PNDS notre engagement à cultiver les meilleures relations entre nous, à veiller aux intérêts légitimes de tous et à travailler à assurer à notre pays prospérité et progrès.

Camarades congressistes, permettez-moi, pour finir, de vous exposer quelques réflexions visant à introduire les réformes qui me paraissent s'imposer dans la gestion et le fonctionnement de notre parti. Nous avons, en effet, souvent reconnu que notre parti souffre d'une insuffisance d'encadrement et de formation des militants. Depuis l'accession au pouvoir de notre parti, un autre souci est venu s’ajouter ; je veux parler de l'insuffisance organisationnelle, dont la caractéristique dominante est l'absence d'une administration du parti digne de ce nom.

La restructuration du parti que je propose aux congressistes est conçue pour pallier ces insuffisances et garantir à notre parti la capacité et l'efficacité nécessaires à la réalisation de nos ambitions qui se résument en deux points :

- contribuer à la consolidation du pouvoir actuel avec le concours de nos alliés, pour créer un contexte favorable à la réalisation des promesses faites au peuple par le Président Issoufou ;

Être performants aux prochaines élections locales, législatives et présidentielles.

Dans le détail les principales innovations que je propose aux congressistes consistent à:

1. Élargir le Présidium du CEN en vue de renforcer ses capacités d'analyse, d'appréciation des événements et de prise de décision ;

2. Créer deux nouveaux secrétariats, l'un chargé de la politique du parti en matière de décentralisation et développement communautaire , l'autre chargé de la politique en matière d'environnement et de Cadre de Vie. Ce faisant, nous prendrions mieux en charge la modernisation de nos villes et l'assistance aux communautés de base pour l'accroissement de leurs revenus ;

3. Ré dynamiser le Comité Central en faisant une large place aux membres élus par le congrès afin qu'ils se sentent plus responsabilisés ;

4. Restructurer l'organisation du parti au niveau régional pour faire de la commune le principal centre d'animation et de mobilisation du parti. Ainsi désormais les communes seront érigées en sections et les départements seront des coordinations de sections ;

5. Rationnaliser l'organisation du parti à l'extérieur en définissant le nombre de militants à partir duquel les adhérents résidant dans un même pays peuvent s'ériger en section avec voix délibérative au congrès ;

6. Préciser à travers nos textes les tâches spécifiques confiées à chaque membre du CEN pour éviter les conflits de compétences et faciliter l'évaluation des performances de chacun ;

7. Doter le Parti d'une véritable administration dont l'ossature sera constituée par :

- Un département chargé de la comptabilité et du patrimoine

- Un département chargé de l'administration générale et du personnel.

En faisant de la sorte et en nommant un personnel à plein temps, nous amorçons une véritable rationalisation de la gestion du Parti. C'est une étape indispensable et urgente non seulement parce que le Parti a grandi, mais surtout parce que les responsables consacrent une bonne partie de leur temps aux tâches incontournables de gestion de l'Etat.

Chers camarades, je voudrais vous réitérer les remerciements du CEN pour votre mobilisation exemplaire et vous exhorter à entretenir pendant ce Congrès le climat d'harmonie qui est la marque de fabrique de notre parti afin que nous nous dotions d'une nouvelle direction, apte à faire face aux grands défis qui sont devant nous. C'est sur ce vœu que je déclare ouverts les travaux du 6eme

Congrès du PNDS-Tarayya.

Vive le PNDS-Tarayya

Vive la Démocratie

Vive le Niger.

Je vous remercie.

 Commentaires