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Conférence annuelle des Barreaux africains (AFBA) : la promotion de la bonne gouvernance en Afrique au cœur de l’édition 2021 de Niamey

Publié le mardi 5 octobre 2021  |  actuniger.com
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© Autre presse par dr
Conférence annuelle des Barreaux africains (AFBA) : la promotion de la bonne gouvernance en Afrique au cœur de l’édition 2021 de Niamey
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Les assises de l’édition 2021 de la Conférence annuelle des Barreaux Africains (AFBA 2021) se sont ouvertes lundi 04 octobre 2021 au Centre international des conférences Mahatma Ghandi de Niamey. Près de 1.000 participants parmi lesquels des avocats, des juristes, des magistrats et d’éminents experts ainsi que des personnalités venues de divers horizons prennent part à cet évènement qui se tient sous le thème de la bonne gouvernance, comme facteur d’atténuation des conflits en Afrique : rôle et contribution des barreaux.

C’est le Président de la République du Niger, SEM. Mohamed Bazoum, qui a présidé la cérémonie officielle d’ouverture de la Conférence annuelle de l’Association des Barreaux Africains (AFBA), une cérémonie qui a été rehaussée par la présence des anciens chefs d’Etat du Niger, SEM Mahamadou Issoufou, du Nigeria SEM Goodluck Elebe Jonathan, de la Sierra Leone SEM Ernest Bai Koroma. On notait aussi la présence à l’évènement de plusieurs personnalités notamment le Président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre, les membres du gouvernement et des corps constitués du Niger ainsi que les représentants du corps diplomatique et plusieurs invités de marque venus de différents pays du continent mais aussi d’Europe et d’Amérique.

La bonne gouvernance comme réponse aux crises et conflits en Afrique

Dans l’allocution de bienvenue qu’il a prononcée à cette occasion, le Bâtonnier à l’Ordre des avocats du Niger, Me Boubacar Oumarou Yayé, a tenu tout d’abord à souhaiter un bon séjour à tous les participants à cet évènement d’envergure internationale qui se tient pour la première fois dans la capitale nigérienne mais aussi dans un pays francophone depuis la Conférence d’Abidjan en Côte D’ivoire en 1997. Le Président du Conseil de l’ordre des avocats a ensuite exprimer toute la gratitude de ses pairs aux autorités nigériennes et aux partenaires pour leur soutien déterminant à la réussite de cette grande messe des avocats du continent. Abordant le thème retenu pour la Conférence annuelle de Niamey, Me Boubacar Oumarou Yayé a dressé un tableau sombre de la situation actuelle qui prévaut dans la majorité des pays africains notamment les crises politiques et les conflits de tout genre. «L’Afrique est-elle un continent maudit ? Cette question, nous rappelant la triste réalité de notre continent, est posée par les médias nationaux et internationaux, au regard des défis qui sont si nombreux qu’on peut légitimement se demander s’il y a encore de petites raisons d’espérer», a déploré le Bâtonnier Boubacar Yayé, qui s’est en plus inquieté du fait que «l’Afrique assiste aussi impuissante au dévoiement, à la perversion de la démocratie par des Chefs d’Etat qui pensent qu’il n’y a plus de vie après le palais présidentiel et qui se permettent de triturer la constitution, compromettant ainsi toute chance d’alternance démocratique au pouvoir ».

«Nous sommes aussi témoins de changement de pouvoir par des coups de force et des assassinats politiques. Nous vivons les impacts sévères des changements climatiques qui font des milliers de victimes, sans compter les inondations qui font des milliers de sans-abris et de démunis, ainsi que les sècheresses qui engendrent des famines, provoquant de nombreuses victimes, dont des enfants malnutris», a poursuivi Me Boubacar Yayé qui n’a pas manqué d’égrener d’autres défis qui assaillent le continent, notamment, le manque de perspectives pour une jeunesse désœuvrée et dépitée, poussée à l’ultime voyage parsemé d’embuches et de danger, à la recherche d’horizons plus cléments. «Nous reprochons aux gouvernements de maintenir les travailleurs dans une situation de précarité sociale, les obligeant parfois à violer l’éthique professionnelle et la loi, pour se maintenir à flot, alors que certains profitent des avantages indus. Nous condamnons aussi l’exploitation des jeunes enfants, surtout les jeunes filles, obligés d’abandonner l’école pour des travaux souvent au-delà de leurs capacités et dont ils ne profitent même pas des retombées financières», a ajouté le Président du Conseil de l’ordre des avocats du Niger qui a, par la même occasion, dénoncé « la mise sous tutelle du pouvoir judiciaire, utilisé pour des règlements de comptes politiques ou pour museler les droits des défenseurs des droits de l’homme et la presse ».

Selon Me Boubacar Oumarou Yayé, c’est pour apporter sa contribution à l’atténuation de ces maux que l’Association des Barreaux Africains, dont l’un des objectifs est de promouvoir l’Etat de droit, a choisi de placer le thème de cette Conférence annuelle sous le thème de la bonne gouvernance afin de susciter les échanges entre les avocats et les professionnels du droit sur la nécessité de la bonne gouvernance sur le continent.

« Je ne puis égrainer tous les maux qui assaillent le continent africain et dont la principale cause réside dans la mal gouvernance. Cette triste situation que je viens de décrire doit interpeller chaque africain et chaque africaine. C’est pourquoi l’Association des Barreaux d’Afrique, dont l’un des objectifs est de promouvoir l’Etat de droit a choisi le thème de cette conférence afin de susciter des échanges entre les avocats et les professionnels du droit sur la nécessité de promouvoir la bonne gouvernance sur le continent. De notre point de vue, en effet, la solution à tous les maux et les multiples défis du continent passe nécessairement par l’instauration d’une culture de la bonne gouvernance (…). La mise en place d’institutions démocratiques doit s’accompagner d’une application équitable et universelle de la règle du droit. Les gouvernants doivent alors donner un repère et un modèle aux citoyens car, selon un proverbe français : les gouvernements sont les premiers gardiens de la morale des peuples ». Le Bâtonnier Me Boubacar Oumarou Yayé, Président de l’Ordre des avocats du Niger.

En échos lors de son intervention, le Président de l’Association des barreaux africains, Me Hannibal Uwaifo Esq a saisi l’occasion pour inviter ses confrères et consœurs à participer activement et à mener de profondes réflexions durant tout le déroulement de cette assemblée, « afin que les conclusions qui en sortiront puissent inspirer les dirigeants africains à une culture de bonne gouvernance plus soutenue sur le continent africain ».

Des démocraties solides et une justice équitable pour le développement du continent

En procédant à l’ouverture officielle de la Conférence, le Président de la République Bazoum Mohamed a tenu également a souhaité la bienvenue à tous les participants en terre nigérienne. Il s’est par la même occasion félicité de la présence à l’évènement des anciens chefs d’Etat invités pour le service rendu à leur pays et à l’Afrique. « Leur présence parmi nous témoigne de leur attachement à la démocratie et à la justice dans nos pays et à son corollaire, la promotion de la bonne gouvernance », a estimé le chef de l’Etat nigérien qui a aussi relevé avec satisfaction, le choix du thème de la Conférence qui est relatif à la bonne gouvernance comme facteur d’atténuation des conflits armés en Afrique et notamment sur le rôle et la contribution des Barreaux dans la bonne gouvernance. « C’est assurément un sujet important dont les conclusions contribueront, je n’en doute pas, à l’adoption de politiques publiques marquées au sceau de la bonne gouvernance », a déclaré le président nigérien.

« La solution aux différentes crises qui obèrent les efforts de développement économique et social de nos Etats passe par l’instauration de démocraties solides, dynamiques, fondées sur des textes non malléables à souhait. La bonne gouvernance qui est une exigence démocratique nous commande d’œuvrer inlassablement pour le renforcement des institutions républicaines. Les carences en matière de gouvernance sont génératrices de crises et conflits. Or, la bonne gouvernance c’est avant tout une justice pour tous, rendue dans la célérité, l’efficacité, la transparence et l’équité. C’est conscient de cette réalité que j’ai inscrit au cœur de mon engagement politique la lutte contre l’impunité et la corruption comme moyens de renforcement de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit au Niger. Dans notre démarche, les barreaux jouent un rôle important dans l’édification de l’Etat de droit à travers le renforcement de l’appareil judiciaire, dans toutes ses composantes. C’est pourquoi, lors de ma rencontre récente avec les avocats, je leur ai indiqué toute l’importance que j’accorde à leurs activités pour combattre la corruption, l’impunité et le déni de justice, afin de contribuer au renforcement de l’Etat de droit ». SEM. Bazoum Mohamed

Dans son intervention, le Président Bazoum n’a pas manqué de souligner qu’à l’heure ou certains pays africains sont confrontés à l’insécurité, au terrorisme et aux violations des droits humains même inaliénables, « une réflexion approfondie des professionnels est opportune et mérite d’être saluée et encouragée ». C’est, selon SEM Bazoum Mohamed, le sens de sa présence aux cotés des membres des Barreaux africains et en ce sens, il a ajouté qu’il ne doute point que les échanges qui se dérouleront durant cette conférence, déboucheront sur des mesures et recommandations pour la prévention et la gestion des crises en Afrique. Le Président Bazoum a également saisi l’opportunité de ces assises pour « exhorter fortement les juges, les avocats, les huissiers, les greffiers, bref tous les acteurs et animateurs de l’appareil judiciaire au Niger et en Afrique, au respect scrupuleux des textes et procédures et à résister aux tentations et autres dérives qui déshonorent leurs différentes professions ».

En terminant son allocution, le chef de l’Etat a souligné que les thèmes qui seront abordés au cours de cette conférence, notamment ceux relatif à l’accès à la justice, aux irrégularités électorales, à la lutte contre le terrorisme, aux défis de l’immigration illégale et à la criminalité transnationale organisée sont très importants. « En effet, ils touchent à des questions essentielles qui figurent au rang des priorités de mon programme politique. Je serai par conséquent attentif aux conclusions de votre conférence », a adressé le chef de l’Etat aux participants à qui il a, d’ailleurs donné l’assurance que « le gouvernement nigérien reste à votre écoute pour toutes les dispositions utiles à prendre pour la réussite de vos programmes pour la paix et la bonne gouvernance en Afrique ».

Celebrer le leadership pour encourager les meilleures pratiques

Il faut noter que plusieurs activités ont marqué cette cérémonie d’ouverture riche en couleurs qui s’est déroulée au somptueux Centre international des conférences Mahatma Ghandi de Niamey. En plus de l’allocution de bienvenue du Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Niger et le discours d’ouverture du Président de la République, plusieurs personnalités ont été invitées à livrer des messages de bonne volonté à la tribune de la Conférence. Il s’agit notamment de celle de la Cheffe de mission EUCAP-Sahel Niger, Antje Pittelkau, du Président de l’Association du Barreau Africain, M. Hannibal Uwaifo et de l’ancien Président du Nigeria, Dr Goodluck Ebele Jonathan. L’un des moments phares de la cérémonie, c’est la remise des Prix du Leadership de l’Association des Barreaux Africains qui ont été attribués pour la première fois aux anciens Présidents Goodluck Jonathan du Nigéria, Ernest Bai Koroma de la Sierra Leone, Ellen Johnson-Sirleaf du Libéria et Mahamadou Issoufou du Niger. Ils ont ainsi été honorés pour leur contribution à l’ancrage de la démocratie en Afrique en favorisant, notamment, l’alternance démocratique dans leurs pays respectifs. La même distinction a été aussi attribuée à Dr Abdul Samad Rabiu du Nigéria et au juge Nevanathem Pillay d’Afrique du Sud pour leur contribution à la promotion de la bonne gouvernance sur le continent. Aussi, treize (13) autres personnalités du Niger et d’ailleurs se sont vues décernées des témoignages de satisfaction et d’encouragements pour les mêmes motifs.

La Conférence annuelle des Barreaux africains qui enregistre la participation des centaines d’avocats, de magistrats, d’huissiers, de notaires et de greffiers ainsi que d’éminents juristes et experts en droits venus de plusieurs pays africains mais aussi d’Europe et d’Amérique, se poursuit jusqu’au 07 octobre prochain. Des panels et des échanges sur les différentes thématiques, des travaux en commissions ainsi que des signatures de partenariats sont prévus au cours des quatre (4) journées de travaux.
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