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RCA: la démission de Djotodia officialisée à Ndjamena
Publié le samedi 11 janvier 2014   |  actuniger


Le
© Autre presse par DR
Le président centrafricain Michel Djotodia


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Attendue depuis plusieurs jours, la démission du président centrafricain Michel Djotodia a été annoncée ce vendredi 10 janvier 2014 en fin de matinée, tout comme celle de son Premier ministre Nicolas Tiangaye. Un événement qui a mis fin au sommet de la CEEAC à Ndjamena consacré à la Centrafrique.

Désormais, les membres du CNT, le Parlement provisoire centrafricain, doivent se rencontrer pour organiser la suite du pouvoir dans le pays. Derrière cette démission, le Tchad de Déby et la France, plus discrètement.

Le sommet de la CEEAC s’est donc terminé sur la démission de Djotodia. Une démission, pressentie depuis quelques jours, qui est désormais actée. Il faut dire que ce sommet marathon s'était ouvert sur un discours virulent du président tchadien, Idriss Déby, réclamant que les répressions exercées sur les civils, les exécutions sommaires, la haine contre les étrangers cessent en Centrafrique. Mais déjà le président tchadien indiquait « toute solution aux problèmes centrafricains ne peut provenir que des Centrafricains eux-mêmes ».

Et ça à été le leitmotiv de la journée de jeudi. Le sommet des chefs d'Etat a voulu prouver qu'il n'imposerait rien. Il a donc décidé sans autre forme de préavis de faire venir à Ndjamena le Parlement de transition, le CNT. Un avion a été dépêché à Bangui. Il est arrivé à N'Djamena en début de soirée avec à son bord les 135 membres, ainsi que différentes personnalités. Et les travaux ont repris pour durer jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi.

La feuille de route donnée par Déby a été on ne peut plus claire « Les autorités qui ont eu la charge de mener cette transition n'ont pas su répondre aux attentes des Centrafricains. Il vous appartient de prendre la mesure de la gravité de la situation en choisissant librement vos dirigeants ». La démission de Djotodia actée, les 135 membres du Conseil national de transition vont prendre le chemin du retour.

Gervais Lakosso : membre du CNT centrafricain

« Je suis soulagé. »

Poursuite des discussions à Bangui

Le CNT va poursuivre ses discussions à Bangui et tourner la page Djotodia. Selon la procédure, inscrite dans ce qu'on appelle la Charte constitutionnelle de transition, la démission de Michel Djotodia doit être formellement remise à Alexandre Ferdinand Nguendet, le président du Conseil. Il doit ensuite faire constater la vacance du pouvoir par le président de la Cour constitutionnelle de transition. Un président qui était resté dans la capitale centrafricaine.

Session extraordinaire du CNT

Ensuite, Alexandre Ferdinand Nguendet a quinze jour pour convoquer une session extraordinaire du CNT en vue d'élire un successeur. Cette étape avait d’abord était envisagée à Ndjamena, avant que les membres du CNT ne rentrent finalement à Bangui. La charte précise que « Les candidatures suscitées feront l'objet d'une large consultation entre les forces vives de la nation ».

■ Le Tchad de Déby et la France aux manettes

La démission du président Djotodia et de son Premier ministre Nicolas Tiangaye est le fruit d'une action résolue du Tchad, de son président Idriss Déby mais aussi de façon plus discrète de la France.

A la manœuvre, il y a eu un Idriss Déby bien décidé à sceller par tous les moyens le sort des dirigeants centrafricains. Il convoque Michel Djotodia et son Premier ministre pour un sommet régional qu'il a lui-même initié. Il fait transférer le CNT, le Parlement de transition, par avion jusqu'à Ndjamena. Il dresse à la tribune un réquisitoire sans appel de l'action des dirigeants centrafricains.

Rarement son poids dans les affaires de RCA n'aura été à ce point étalé au grand jour. Idriss Déby, qui avait lâché François Bozizé en mars 2013 change aujourd'hui son fusil d'épaule. Mais Idriss Déby n'agit pas seul. Et le sort de Michel Djotodia fut aussi largement scellé par la France.

La phrase de Hollande

Le 8 décembre sur RFI le président français lâche une phrase qui résonnera longtemps à Bangui : « On ne peut pas laisser en place un président qui n'a rien pu faire, qui a laissé faire ». Dès le 1er janvier, Paris sonde les pays de la région. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian se rend à Ndjamena puis effectue une mini-tournée auprès de Denis Sassou Nguesso et d'Ali Bongo.

Le 3 janvier, Jean-Yves Le Drian retourne voir Idriss Déby. Tout le monde est sur la même ligne. Les heures de Michel Djotodia sont dès lors comptées. Il restait à mettre en scène son départ. Idriss Déby s'en est chargé, sans le moindre état d'âme.

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