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Division des partis : Bazoum, se moque t-il de Albadé et Ladan ?
Publié le samedi 11 janvier 2014   |  nigerdiaspora


Omar
© Autre presse par DR
Omar Hamidou Tchiana, alias Ladan, Secrétaire Général du Lumana FA.


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A priori, le message du tout nouveau président du parti au pouvoir s’adresse aux leaders de l’opposition qui accusent le régime de diviser leurs partis politiques. Mais à y regarder de plus près, Bazoum Mohamed s’adresse aussi indirectement à ceux et celles qui ont accepté de livrer leurs formations politiques à la vindicte du Guri system. Lorsque le président imposé du parti rose disait « nous sommes restés seuls dans l’opposition en 2004 jusqu’en 2009.

Pourquoi eux qui étaient forts, puissants, qui avaient de l’argent, ne nous avaient-ils pas divisés ? Vous pensez qu’ils ne voulaient pas avoir des militants du PNDS, vous pensez qu’ils n’avaient pas tenté ? Ils avaient tout essayé mais sans réussite simplement parce que le PNDS n’était pas à leur portée, n’était pas un parti que eux ils pouvaient diviser » il n’y a pas de doute, il met en avant la responsabilité des brebis galeuses. Donc si les Sala Habi, Ladan Tchiana, Albadé Abouba et tous les autres ont accepté de jouer le jeu de la division de leurs partis respectifs, ce n’est pas le problème de Bazoum Mohamed.


Et il n’a pas tout à fait tort. Si les leaders de l’opposition ne se donnent pas les moyens d’entretenir leurs militants comme le faisait Issoufou Mahamadou pendant qu’il était à l’opposition, ce n’est pas la faute du PNDSTarayya. Si certains militants de l’opposition ont le ventre fragile, ce n’est pas non plus la faute de Bazoum encore moins du président Issoufou. Si les partis de l’opposition contiennent des militants dont les yeux écarquillent d’ambition prématurée et dont les intestins sont fragiles, ce n’est pas non plus la faute du parti socialiste. En tout cas, Issoufou Mahamadou a su rester seul maître à bord du PNDS et les Massaoudou, Bazoum, Foumakoye et autres l’ont suivi tête baissée. On a vu le sort des Bagalam et autres Souley Oumarou qui avaient osé lever la tête pendant que parlait le Guide. A l’époque, on se rappelle la tristement célèbre phrase de Bazoum : « je n’ai que du mépris pour les Bagalam ». Maître Souley lui, a dû quitter le PNDS pour former un autre parti politique.



En vérité, le président du parti au pouvoir porte des lunettes en bois pour refuser de poser le vrai débat. Le débauchage de militants est une pratique aussi vieille que la démocratie au Niger. On parle de débauchage lorsque le militant, pour des raisons propres à lui, décide de prendre ses cliques et claques pour rejoindre un autre parti politique. C’est le cas de Brigi Rafini qui a quitté le MNSD-Nassara pour le PNDS-Tarayya. C’est également ainsi de Mohamed Ben Omar qui quitta le PNDS pour le RDP-Jama’a où il est actuellement. D’autres, on fait plusieurs partis politiques. On parle là de nomadisme. En revanche, il y en a qui, non contents de ceci ou de cela, décident tout simplement de quitter leur formation politique pour en créer une autre.

On retrouve dans ce lot, Sanoussi Tambari Jackou qui quitta son bien-aimé CDS-Rahama pour créer son PNA Al’oumat. On a également Hama Amadou et ses partisans qui quittèrent le MNSD-Nassara pour former le MODEN FA. Toutes ces pratiques politiques bonnes ou mauvaises sont bien connues des Nigériens. Par contre, la division made in Guri system est tout autre. Là, le militant qui rejoint la renaissance ne rallie pas le parti au pouvoir ni un autre de la majorité, il y va au nom de son parti politique et contre le gré de celui-ci. Le paradoxe est tout simplement fascinant. C’est justement le cas des Albadé Abouba, Sala Habi, Ladan Tchiana et tous les autres.

Comment peut-on ne pas être d’accord d’une décision prise à l’issue d’un vote, par le bureau politique national de son parti et prétendre être démocrate ? La démocratie, c’est le règne de la majorité sur la minorité. Alors, lorsqu’une majorité se dégage sur un sujet donné, la minorité n’a de choix que de suivre la volonté du vote c’est-à-dire celle de la majorité. En bon démocrate, le choix n’est pas difficile. Et lorsqu’on ne peut se plier derrière le choix de cette majorité, sans être un bon démocrate, la plus élégante formule est de démissionner.

Après quoi, on peut soit rallier le camp que l’on estime être sur la bonne voie ou alors créer sa propre formation politique et poursuivre se idéaux. Rien de compliqué à cela, le Niger étant dans une démocratie multipartite. Tout citoyen ou groupe de citoyen peut créer un parti politique. Mais comment expliquer qu’un militant dise « je ne suis pas d’accord avec la décision prise par mon bureau politique à une large majorité et par conséquent je ne la suivrai pas. Mieux, je passe du côté de nos adversaires et je ne quitte pas mon parti politique » ? Dans un tel cas de figure, on ne peut parler de débauchage ni même de crise au sein des partis politiques, on dira simplement : déstabilisation des partis politiques. Et c’est exactement ce qui a cours depuis l’avènement du Guri système.

Ibrahim AMADOU

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