Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

A propos du document confidentiel AREVA/Etat du Niger : l’éclairage du directeur de cabinet du président Issoufou
Publié le samedi 18 janvier 2014   |  Republicain-Niger


Massaoudou
© Autre presse par DR
Massaoudou Hassoumi, ministre de l`Intérieur du Niger


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le directeur de cabinet du président de la République, Massaoudou Hassoumi, a convoqué, le samedi 12 janvier dernier, à la villa Verte, une conférence de presse pour apporter un éclairage sur le fameux document portant "accords secrets" entre le groupe Areva et l'Etat du Niger qu'il a représenté lors des négociations.

Signé en novembre 2012, le contenu dudit document, qui porte essentiellement "sur le planning d'exécution du projet Imouraren ", a fait l'objet d'une publication intégrale accompagnée de commentaires par des confrères de la place. Cette situation a choqué le directeur de cabinet qui n'a pas admis l'ébruitement d'un document hyper-confidentiel détenu, selon lui, par seulement "deux autres personnes".

Se sentant personnellement interpellé dans l'affaire, il a tenu expliquer la nature et les contours des clauses du document qu'il a présenté comme un compte rendu de "minutes de discussions" entre des responsables d'Areva et lui.

De prime abord, il a estimé devoir répondre à deux questions, notamment le caractère confidentiel du document et sa qualité pour signer des accords avec Areva, qui constituent les deux points sur lesquels il était attaqué. Concernant le premier aspect, le document ne pré-sente pas à première vue des informations sensibles à cacher.

Pour le directeur de cabinet, qui s'est livré à une explication de texte, lors des discussions, il y a eu des échanges qui renvoient à la stratégie commerciale d'Areva qui est acteur majeur sur le marché mondial du nucléaire.

"Les considérations sur l'évolution du marché de l'uranium et la stratégie d'Areva dans le futur se trouvent dans ce document", a-t-il indiqué. D'où la demande faite par Areva de ne pas le divulguer. A travers ces discussions, il s'agit simplement, selon lui, "d'amener Areva à s'engager dans un délai raisonnable sur Imouraren.

Abordant la deuxième question relative à ses attributions, Hassoumi Massaoudou a expliqué que le président de la République peut confier des missions ponctuelles à n'importe quel citoyen nigérien. C'est une pratique courante dans tous les pays du monde, selon lui, citant au passage le cas de Maï Maigana qui a eu à négocier à et signer dans la décennie 90 les accords de paix avec la rébellion armée au nom de l'Etat, sans être ministre du gouvernement à l'époque des faits.

La clandestinité et le caractère solitaire qui ont émaillé la démarche sont aussi incriminés. A ce propos, le directeur de cabinet a indiqué qu'il y avait dans le cadre de cette mission un partage de rôles : sa mission à lui était de discuter avec les responsables d'Areva sur le projet Imouraren tandis que le ministre des Mines devait rencontrer son homologue français. Une rencontre qu'il n'a malheureusement pas pu obtenir, selon lui, en dépit des démarches entreprises dans ce sens par l'ambassadeur du Niger à Paris.

"Mais dès que je suis rentré, j'ai envoyé le document au ministre pour attributions parce que ce sont ses attributions et qu'il ne pouvait pas ne pas être informé", a-t-il affirmé, précisant qu'il ne s'agit pas véritablement "d'accords".

"Ce sont des échanges sur un certain nombre de questions" qui donnent lieu à l'élaboration d'un compte rendu par l'Etat du Niger sur le partenariat avec Areva et en particulier sur le planning d'exécution du projet Imouraren. Pourquoi des discussions autour de ce projet qui devait en principe débuter sa production depuis 2012 ?

Le ministre directeur de cabinet a d'abord décliné la nature du gisement et le mode d'exploitation envisagé par Areva pour souligner le risque d'abandon auquel il était exposé dans le contexte actuel, pour notamment justifier l'importance des discussions qu'il a eues avec les responsables du groupe nucléaire.

Auparavant, il a expliqué les raisons pour lesquelles le groupe n'a pas pu tenir l'échéance 2012, qu'il a imputées principalement à un retard de la signature de la convention d'exploitation du gisement aggravé par l'enlèvement des six employés expatriés à Arlit en septembre 2012. Ces deux cas de force majeure, qui ne sont pas le fait d'Areva selon lui, ont entraîné le report de la date butoir à 2014.

Au demeurant, la reprise des activités du groupe après le malheureux événement est intervenue, d'après lui, à l'issue d'âpres négociations avec les plus hautes autorités françaises dont le président Sarkozy en personne et le renforcement du dispositif de sécurité sur les sites d'exploitation par le Niger.

Malheureusement, l'accident de Fukushima (Japon) est survenu pour faire planer des incertitudes sur l'avenir d'Imouraren selon Massaoudou Hassoumi, qui a énuméré un certain nombre de projets de cette nature abandon-nés par Areva à la suite de cet événement.

Surtout qu'après ce drame, le mar-ché de l'uranium s'est considérablement dégradé au point de conduire éventuelement l'opérateur à renoncer à l'exploitation du gisement dont la rentabilité financière est limite-limite. A ce facteur viennent s'ajouter des contraintes techniques pour compromettre sa mise en valeur à court terme.

Sur la base de ces considérations, Areva a envisagé au cours des discussions le scenario 2020 pour ne pas perturber le marché, mais a dû revoir sa position à la suite de l'argumentaire développé par Massaoudou Hassoumi. C'est ainsi que 2014 a été retenue comme date de référence, après la mise à l'écart des arguments du marché.

Le plus important pour Hassoumi, c'est surtout la réalisation des investissements dans le domaine minier, "car quand l'investissement est fait, il est difficile pour un opérateur de revenir en arrière. Lorsqu'on qu'on investit 3 milliards de dollars, on essaie toujours de récupérer ce qu'on peut récupérer ; mais si ce n'est pas fait, évidemment on ne le fera pas", a-t-il souligné.

La deuxième manche des discussions a porté sur les arguments techniques et a permis de poser les difficultés du point de vue de la conduite de certains travaux délicats à cause notamment du refus des grandes entreprises capables de le faire de s'engager. Un terrain d'entente a été trouvé sur ces préoccupations pour parvenir à la phase de mise en tas du minerai à mi-2015, selon lui.

"Mais après ça, ils ne voulaient pas signer, parce que pour eux, c'est une décision faite d'incertitudes ; ils voulaient reporter la signature à leur conseil de surveillance prévu le 15 décembre. J'ai beaucoup insisté car pour moi le plus important, c'est que cet engagement soit consigné dans un document avec leur signature pour qu'il n'y ait pas de retour en arrière", a-t-il indiqué le directeur de cabinet du président Issoufou.

Mais toutes les questions contenues dans le document renvoient à des discussions avec les autorités compétentes, notamment avec le ministère des Mines et certains points font l'objet de conventions prises en conseil des ministres.

O. Issa

 Commentaires