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Rétrospective 2021 dans le secteur de l’Education : Un ambitieux programme, des réformes déjà amorcées pour améliorer la qualité du système éducatif

Publié le lundi 10 janvier 2022  |  Le Sahel
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© Autre presse par DR
Au Conseil des Ministres : Adoption d’importants projets de textes, dont projet pe loi portant loi de finances pour l’année budgétaire 2022, Et De plusieurs mesures nominatives
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Suite à un report, les élèves des cycles préscolaire, primaire, secondaire et ceux de l’enseignement technique et professionnel ont repris le chemin de l’école, le lundi 4 octobre 2021, sur l’ensemble du territoire National. Cette année scolaire 2021-2022 a aussi été marquée par quelques importants évènements comme l’engagement pris par les nouvelles autorités pour des réformes du secteur éducatif national, les rencontres d’échanges des acteurs dudit secteur avec les plus hautes autorités, la participation du Niger au Sommet Mondial de l’Education, à Londres, les incendies des classes en paillotes, la fermeture de certaines écoles dans les zones d’insécurité, etc. En dépit de ces nombreux défis, l’année scolaire écoulée s’est déroulée dans un climat social apaisé, malgré les effets néfastes de la crise sanitaire liée la Covid-19 et celle sécuritaire. Ainsi, selon le Ministère en charge de l’éducation, ce sont environ 4.400.000 élèves et apprenants, encadrés par près de 105.000 enseignants, qui ont repris le chemin des 18.100 établissements scolaires, tant publics que privés, répartis sur l’ensemble du territoire national. Au niveau de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, 116.379 élèves et apprenants des cycles formels publics et privés de formation ont fait leur rentrée dans 487 établissements et centres de formation. Les enseignants et formateurs étaient au nombre de 5.500.

C’est de notoriété publique, l’école nigérienne est très malade malgré tous les efforts consentis par les différents régimes qui se sont succédé depuis 3 décennies. Mauvaise gouvernance, infrastructures inadéquates, baisse de niveau et de qualité de l’enseignement, tels sont entre autres les maux qui minent l’école nigérienne. Au niveau du Ministère de l’Education nationale, l’un des faits marquants de l’année scolaire précédente a été la faiblesse des taux de réussite aux examens du BEPC et du Baccalauréat qui sont respectivement de 20,51% et de 22,75%, contre 30% et 25% en 2019. Selon les responsables du secteur, ces taux sont, en deçà des attentes car en net recul par rapport aux précédentes années. «Ces résultats somme toute insuffisants au regard des énormes efforts que déploient l’Etat et ses partenaires, sont révélateurs de la contre-performance de notre système éducatif», a relevé le ministre de l’Education nationale, Dr Rabiou Ousman.

Par contre, il s’est réjoui des taux de réussite aux examens techniques et professionnels. Ainsi, dit–il, au niveau du Certificat de Qualification Professionnelle, diplôme qui sanctionne la fin du cycle au niveau des Centres de Formation aux Métiers (CFM), le taux de réussite est de 89,57%. «Le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) a quant à lui réalisé un taux de réussite de 82,74% pendant que le Brevet d’Etudes Professionnelles (BEP) réalisait un taux de réussite de 54,56 %. Le taux de réussite au Certificat d’Aptitude Professionnelle aux Métiers des Arts et de la Culture, session de 2021 est de 89,23%», a-t-il souligné. En somme qu’il s’agisse du Brevet, du Bac ou encore d’autres examens les résultats du système scolaire nigérien invitent à la réflexion et à l’action.

Le Président Bazoum s’engage à ‘‘s’occuper personnellement’’ du secteur de l’Education

Enseignant de formation, le Président de la République Mohamed Bazoum fait de la refondation du système éducatif nigérien sa priorité. A l’occasion de la commémoration du 61ème anniversaire de l’accession du Niger à son indépendance où fête du 3 août, il a indiqué que: « L’éducation est notre plus grand défi. Ses faiblesses paralysent nos possibilités de constituer un véritable capital humain, capable de prendre en charge les défis de développement de notre pays». Le Chef de l’Etat s’est ensuite engagé personnellement dans ce chantier. « Conformément à mon engagement de suivre personnellement les réformes engagées dans ce secteur, j’ai eu à consulter les partenaires de l’éducation sur les principaux axes de ces réformes afin de les sensibiliser et de requérir leurs opinions et leur soutien », a-t-il ajouté. Aussi, le gouvernement aurait engagé immédiatement des actions, à l’issue de ces concertations, en vue de mettre au point ‘‘une grande politique de réforme du système éducatif’’.

Entre autres dispositions prises, pour redresser ce secteur, il est prévu des mesures incitatives spéciales dont le recrutement des professeurs dans les disciplines scientifiques et la construction des internats pour jeunes filles pour leur donner de réelles chances de promotion sociale. Le chef de l’Etat a aussi promis que le système de formation professionnelle sera rationalisé pour lui permettre de produire les cadres techniques indispensables à l’économie nationale. Pour ce qui est de l’enseignement supérieur, il s’est engagé à faire en sorte que tous les besoins des Universités en enseignants-chercheurs soient satisfaits d’ici fin 2023. L’éducation figure parmi les priorités du mandat de Bazoum, rappelle-t-on. Le 2 avril 2021, lors de son investiture comme Président de la République, Mohamed Bazoum faisait un diagnostic, sans complaisance, du secteur éducatif nigérien. «Le plus grand défi (du Niger) réside, depuis son indépendance, dans les faiblesses de son système éducatif. Si je considère le défi de l’éducation comme notre plus grand défi, c’est parce que je sais que le faible taux de scolarité et le taux élevé des échecs scolaires ont pour effet de priver des contingents très nombreux d’enfants et de jeunes de réelle chance d’éducation. C’est cette situation qui explique les mariages précoces des jeunes filles (77% sont mariées avant 18 ans, 28% avant 15 ans), la forte prévalence de la polygamie ainsi que la faible prévalence de l’utilisation des contraceptifs. Avec un taux de fécondité synthétique de presque 7 enfants par femme, nous battons le record mondial en la matière», alertait le Chef de l’Etat.

Il a ajouté qu’avec un taux de croissance démographique de 3,9% par an, le Niger est le pays où la population croît le plus vite au monde. «Nous sommes du coup dans un cercle vicieux : plus nous faisons d’enfants, moins nous sommes capables de les éduquer, moins nous les éduquons, plus ils feront des enfants à leur tour, facteurs dans notre contexte socioéconomique de retard de développement et de croissance», s’inquiétait le Président de la République. Liant la bonne gouvernance à l’Education, le Président Mohamed Bazoum a estimé que «pour que l’amélioration de la gouvernance revête tout son sens, elle a besoin d’être soutenue par un grand projet de réforme de notre système éducatif qui est en proie à une crise très grave». Selon lui, notre système éducatif souffre de capacités d’accueil insuffisantes, de capacités d’acquisition dérisoires et des taux de scolarisation, d’achèvement et de réussite aux examens très faibles. Nul n’ignore désormais que l’éducation constitue après la sécurité la deuxième priorité du président Mohamed Bazoum, qui a pris l’engagement de redresser l’école nigérienne. «Je ferai de l’éducation un domaine dont je m’occuperai personnellement», avait garanti le Président de la République. Cependant, comme le Chef de l’Etat l’a toujours cru et dit : «L’éducation ne doit pas être une affaire des enseignants et de l’Etat», invitant, par-là, tous les Nigériens à mettre la main dans la patte pour sauver l’école nigérienne.

Notons que la situation d’insécurité que connaissent certaines régions de notre pays, particulièrement celles de Diffa et de Tillabéry, a occasionné, entre autres, la fermeture de plus de 600 écoles dont 15 établissements secondaires, d’importants dégâts matériels et mêmes des pertes en vies humaines, compromettant ainsi l’avenir de plus de 36.500 élèves. Ainsi, la volonté et l’engagement politique exprimés par les plus hautes autorités politiques, restent à relever les nombreux défis auxquels fait face cette école. Parmi lesquels la contractualisation, l’insuffisance des infrastructures, qualité de l’enseignement dispensé, niveau des élèves, sous-financement chronique, l’insécurité, etc. Certes l’amélioration des conditions de vie et la formation du personnel enseignant sont nécessaires, tout comme le sont la construction des classes et leurs équipements, cependant, il faut examiner et prévoir d’autres mesures.

D’abord, il faut reconnaitre que l’école nigérienne, comme l’administration, est fortement politisée. Les responsables sont nommés non pas sur la base des critères techniques ou de compétences, mais plutôt sur des bases politiques et politiciennes. Ce qui a, sans doute, fortement contribué à la déliquescence du système éducatif national. Rappelons que de l’indépendance à la décennie 90, le système éducatif nigérien était performant. Mais avec l’avènement de certaines politiques, imposées par le PTF, comme le Programme d’Ajustement Structurel (PAS), à travers lequel de nombreux enseignants expérimentés ont été, prématurément, mis à la retraite au profit des volontaires et plus tard des contractuels, l’école nigérienne a connu une descente aux enfers, sans précédent. Donc les résultats scolaires de ces dernières années ne sont que des conséquences logiques de cette situation. Si certains observateurs estiment que le redressement de cette situation de déliquescence dudit système éducatif parait utopique, la forte volonté politique, clairement affichée des plus hautes autorités nigériennes, soutenue par des investissements conséquents et une mobilisation de tous les acteurs, dont la population, on peut espérer que des changements notoires soient opérés dans cet important secteur social.

La Politique Educative du Programme de Renaissance Acte III présentée aux PTF

Le 30 avril 2021, lors de la

rencontre de présentation de la Politique Educative aux Partenaires Techniques et Financiers et aux Partenaires Sociaux, le Président Mohamed Bazoum les a tous invités à prendre la mesure de ces défis, à se mobiliser afin que le Niger puisse réaliser des avancées significatives dans le sens de l’objectif N° 4 des ODD consistant à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité sur un pied d’égalité et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. Il a aussi décliné les grands axes de sa Politique Educative, pour une action inclusive et participative de tous. Devant ces nombreux acteurs, le président Bazoum a décliné de façon synthétique ses ambitions pour le système éducatif nigérien. Les grands axes de cette politique éducative se résument à l’accroissement des capacités d’accueil des établissements scolaires, des centres de formation professionnelle et des Universités. Cinq (5) actions sont prévues au niveau de cet axe, parmi lesquelles l’objectif à terme sur 5 ans : 0 classe paillote.

Le second axe est relatif à la scolarisation de la jeune fille. Il compte deux (2) actions : l’ouverture d’internats pour jeunes filles du cycle secondaire et renforcement de la participation des filles dans les filières scientifiques, techniques et professionnelles. Le 3ème axe s’intitule le développement du capital humain. Les trois (3) actions prévues à ce niveau sont la professionnalisation des enseignants pour mettre fin au contrat ; la restructuration des écoles normales (passer au Bac et non le brevet pour intégrer l’école normale d’instituteurs) ; la généralisation de la réforme curriculaire avec l’introduction des langues maternelles dans 5 000 écoles expérimentales. Le 4ème axe porte sur la gouvernance du secteur de l’éducation. Six (6) actions sont prévues telles que le budget de l’éducation qui va passer à 22%, la gestion rationnelle du personnel, avec une adéquation poste-profil pour les nominations ; la formation des enseignants afin qu’ils fassent le profilage des établissements ; la redevabilité et l’imputabilité avec les contrats de performance. «L’éducation ne doit pas être une affaire des enseignants et de l’Etat. C’est une affaire de toute la société. Et nous devons trouver les formules qui nous permettent de mettre en place les modalités d’une implication encore plus consistante des communautés», a déclaré Mohamed Bazoum, qui a annoncé par ailleurs que des consultations et des réflexions seront engagées afin de rétablir l’enseignant dans son autorité et ses prérogatives.

En retour, celui-ci devra faire preuve d’exemplarité et de déontologie afin que le système éducatif soit efficace dans ses objectifs et dans ses résultats, a prévenu le chef de l’Etat. Sur la question de la crédibilité du système d’enseignement, le Chef de l’Etat s’est voulu on ne peut plus clair : « J’ai demandé à Monsieur le Premier Ministre de veiller à ce que l’organisation des examens et concours fasse l’objet d’attention et de soins très particuliers afin de renforcer la crédibilité des diplômes. Sur cette question, nous prendrons des mesures qui ne laisseront pas place à quelque aléa que ce soit ». En plus, pour lui une attention particulière doit être accordée aux infrastructures, aux internats pour jeunes filles, à la formation des enseignants, à la disponibilité en manuels scolaires, et à la gouvernance axée sur les résultats. Les PTF ont salué l’initiative du chef de l’Etat et affirmé leur engagement à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de sa politique de l’éducation. Quant aux partenaires sociaux, ils ont dit avoir apprécié positivement l’approche du Président Mohamed Bazoum et la pertinence des réformes envisagées. Ceux-ci proposent toutefois un état des lieux du secteur éducatif pour un nouveau départ.

D’importants engagements pris par les pays et les donateurs au Sommet Mondial de L’Education

Du 28 au 29 juillet 2021, le Président de la République, Mohamed Bazoum, a participé au Sommet mondial de l’Education. Selon un article publié dans Sahel Dimanche, du 30 juillet 2021, au cours de cette rencontre, le Président Mohamed Bazoum, a présenté son programme ambitieux pour booster le secteur de l’éducation au Niger, en mettant notamment un accent particulier sur la scolarisation de la jeune fille. Ce fut aussi l’occasion pour les deux hommes d’Etat de faire le point des actions entreprises dans le cadre de la coopération bilatérale nigéro-britannique. Organisé à l’initiative du Président kényan, Uhuru Kenyatta et du Premier Ministre britannique, Boris Johnson, le Sommet mondial du Partenariat Global de l’Education (PGE), a été rehaussé par la présence de sept autres chefs d’Etat dont : les présidents français Emmanuel Macron, Mohamed Buhari du Nigeria, Nana Akufo Addo du Ghana, Faure Gnassingbé du Togo et aussi des jeunes leaders venus des quatre coins du monde. L’objectif visé à travers l’organisation de ce sommet, indique la même source, était de réunir 5 milliards de dollars US (environ 2.762 milliards FCFA) de promesses de contributions pour financer des projets pour une éducation de qualité dans près de 90 pays en développement pendant les 5 prochaines années (2021-2025). ‘‘Ce Sommet témoigne de l’engagement de la communauté internationale à travailler en partenariat, à travers le GPE, pour mettre fin à la crise de l’apprentissage, et un signe d’approbation du nouveau plan stratégique du GPE 2025. En effet, des pays se sont engagés à financer l’éducation à hauteur de près de 192 milliards de dollars US (près de 106.073 milliards FCFA) au cours des cinq prochaines années’’, précise le journal. Il a ajouté que, pour leur part, 23 donateurs ont annoncé des contributions au fonds du GPE d’un montant total record de 4 milliards de dollars (près de 2209 milliards FCFA). Quant aux pays du G7, l’Union européenne, les Émirats arabes unis, le Koweït, l’Arabie saoudite, la Fondation LEGO, ils se sont unanimement engagés à contribuer à la réussite du nouveau plan stratégique du GPE à travers des promesses d’importants dons. De même, les partenaires du secteur privé ont également lancé deux nouveaux partenariats public-privé majeurs pour soutenir les pays partenaires du GPE.

Des incendies de classes en paillotte meurtriers à Niamey et à Maradi

La question des classes en paillote constitue un véritable problème dans le cadre de l’apprentissage et de la sécurisation des écoliers, des élèves et de leurs enseignants. En témoigne l’incendie du, mardi 13 avril 2021, qui a fait une vingtaine d’écoliers morts et de nombreux blessés, au niveau du quartier Pays-bas de Niamey, où 25 classes en paillote ont brûlé. Au cours du même mois d’avril 2021, d’autres salles de classes en paillotte sont aussi parties en fumée dans certains quartiers de la capitale, comme celles de l’école Niamey 2000, de l’école Kouadio I, d’une école du quartier Talladjé. Le 8 novembre 2021, un autre incendie à l’école AFN Maradi fait plusieurs victimes parmi les écoliers.

Lors de la rencontre du, 30 avril 2021, avec les acteurs de l’éducation, le Président Bazoum, a promis de faire de l’éducation une priorité et de poursuivre ‘‘la construction et la réhabilitation des infrastructures scolaires ». «L’idée est de disposer de modèles de construction de classes qui allient faiblesse de coûts et qualité de façon que nous en terminions avec les situations éprouvantes comme ces incendies qui sont provoqués sur les classes paillotes et qui ont débouché sur le drame du quartier Pays Bas de Niamey », a-t-il affirmé devant des partenaires techniques et financiers. Les partenaires techniques et financiers avec à leur tête l’UNICEF ont pris l’engagement d’accompagner le Niger dans sa politique de réforme du système éducatif nigérien qui fait aussi une place de choix à la scolarisation de la jeune fille et son maintien à l’école. L’UNICEF a par ailleurs pris l’engagement de reconstruire en matériaux définitifs les classes en paillote de l’école pays bas ravagé par un incendie le 13 avril dernier qui a malheureusement fait une vingtaine d’élèves du préscolaire tués. Déjà plusieurs réformes sont amorcées au cours de 2021, la poursuite de la concrétisation des autres promesses et engagements ouvrira, sans nul doute, des lendemains meilleurs au système éducatif, tant et trop longtemps éprouvé. «L’homme est le capital le plus précieux. Investir dans l’éducation, c’est investir dans ce capital», dixit SEM Mohamed Bazoum.

Mahamadou Diallo
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