Le mardi 16 avril dernier, les membres de la Haute Autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées ont animé un point de presse, en vue d’informer l’opinion sur les actions menées par leur institution depuis son installation il y a de cela plus d’un an. Et le moins qu’on puisse dire est que le tableau de chasse du magistrat Issoufou Boureïma et de ses collègues est bien garni. En effet, ce sont plus de 100 dossiers de corruption et d’autres infractions assimilées que la HALCIA a bouclés à la date du 31 mars 2013.
A tort ou à raison, de nombreux Nigériens accusaient la HALCIA d’être une institution somnolente depuis sa mise en place par le Président de la République Issoufou Mahamadou en vue de mener l’opération d’assainissement économique et financier. Mais depuis leur fracassante sortie de ce mardi 16 avril, le magistrat Issoufou Boureïma et ses collègues ont donné la preuve qu’ils n’étaient pas en train de sommeiller, mais de travailler dans une certaine discrétion. Ainsi donc selon son président, ce sont 105 dossiers de corruption et d’autres infractions assimilées que la HALCIA a bouclés au soir du 31 mars 2013. D’entrée de jeu, Issoufou Boureïma a tenu à préciser que son institution ne fait que des investigations et transmet ses rapports au Président de la République et à la justice. S’agissant des 105 dossiers traités par son institution, le président de la HALCIA a indiqué qu’ils portent sur des opérations douanières ; les fraudes et trafics dans les examens et concours ; le favoritisme ; la corruption dans les marchés publics ; la concussion dans l’administration publique ; la corruption en milieu judiciaire ; les malversations dans les opérations d’assistance aux sinistrés, dans la distribution gratuite et de vente à prix modérés de vivres. Selon les détails donnés par le président Issoufou Boureïma, parmi les 105 dossiers traités par la HALCIA on retrouve 19 cas de détournement des deniers publics ; 18 cas de corruption ; 9 cas de concussion ; 5 cas de fraudes douanières ; 4 cas de délit de favoritisme ; 2 cas de trafics d’influences et plusieurs cas de faux diplômes. Les personnes mises en cause dans les différents dossiers sont soit des fonctionnaires de l’administration publique, soit des personnalités politiques.
Une stratégie nationale de prévention de la corruption
Ainsi que l’a rappelé son président, la HALCIA ne fait pas que de la répression dans le cadre de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Elle fait aussi de la prévention. C’est dans ce cadre, a indiqué M. Issoufou Boureïma, que la HALCIA a décidé d’élaborer une stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLC). Cette stratégie, devait préciser le président de la HALCIA, consistera à créer un véritable changement de comportement de la part des acteurs à tous les niveaux, afin de favoriser l’émergence des attitudes défavorables à la corruption au sein de l’opinion. Dans ce cadre, la HALCIA compte entreprendre une vaste campagne de sensibilisation à travers les médias nationaux. En outre, l’institution du magistrat Issoufou Boureïma entend collaborer avec les différentes structures nationales et internationales de détection de la corruption et des autres infractions assimilées.
