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Communication du Ministère des Finances devant les Conseillers du CESOC : Les Conseillers édifiés sur la problématique de l’accès des PME/PMI aux crédits bancaires et aux financements

Publié le mercredi 23 mars 2022  |  Le Sahel
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© Autre presse par Dr
Une banque algérienne
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Les travaux de la 1ère session ordinaire du CESOC au titre de l’année 2022 se poursuivent au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi de Niamey. Dans ce cadre le Ministère des Finances a présenté, le 21 mars dernier devant les conseillers de l’institution, une communication sur le thème ‘‘Financement des Petites et Moyennes Entreprises (PME) au Niger’’. C’est une forte délégation conduite par le ministre de tutelle Ahmat Jidoud, qui a répondu à l’invitation du CESOC. Après le mot introductif du ministre des Finances, la parole fut donnée à M. Issaka Haddi, Secrétaire Exécutif du Fonds National d’Appui aux PME (FONAP), pour présenter un exposé sur ledit thème. Des échanges ont par la suite eu lieu entre les Conseillers et les membres de la délégation ministérielle.

Dans son mot introductif, le ministre Ahmat Jidoud a indiqué que le thème choisi pour cette communication occupe une place stratégique dans toutes les actions mises en œuvre par le gouvernement, dans le cadre des différentes réformes macroéconomiques et financières. «La transformation de l’économie, le développement, nécessitent un certain nombre de préalables comme la création de la croissance, l’accès aux crédits, la création d’emploi, la rentabilité des entreprises, l’accès au financement des PME», a-t-il souligné.

Présentant sa communication, le Secrétaire exécutif du FONAP a, d’entrée de jeu, affirmé que la difficulté d’accès au financement par les institutions financières dans la zone UEMOA est considérée, à juste titre, comme un obstacle majeur à la création de nouvelles entreprises et au développement des entreprises déjà en activité. «Aujourd’hui, seule 20% des PME ont accès au prêt bancaire et 87% des start-ups n’ont accès à aucun financement», a déclaré M. Issaka Haddi. Afin d’obtenir des informations précises sur l’origine des obstacles rencontrés par les PME/PMI pour accéder au financement, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a, selon le Secrétaire exécutif du FONAP, réalisé une enquête en 2014 auprès des établissements de crédit de l’UEMOA. Et, selon les résultats de cette enquête, les principales difficultés citées par les établissements de crédit portent sur la faible qualité de l’information les concernant (97,3% des établissements) ; les insuffisances dans la gestion et la gouvernance (87,3%) ; les insuffisances de l’environnement juridique et judiciaire (70,0%) ; le taux de défaut élevé sur les petites et moyennes entreprises (69,1%) et l’insuffisance ou la faiblesse des mécanismes de partage des risques (68,2%).

Faisant l’état des lieux du financement des PME/PMI au Niger, le Secrétaire exécutif du FONAP a souligné que, les systèmes financiers dans les pays de la zone franc, ont été construits sur la base de spécialisation en s’inspirant des lois d’organisation bancaire françaises de 1941 et de 1945. «Les banques nationales de développement, bénéficiaient de lignes de crédits extérieurs pour financer la création et le développement des entreprises généralement publiques ainsi que les infrastructures économiques et sociales nécessaires à tout Etat.

Les banques commerciales n’échapperont pas à la crise. Beaucoup ont fermé, d’autres ont été profondément restructurées. Le secteur financier du Niger a souffert de graves difficultés à la fin des années 80 et dans les années 90. Les banques et les institutions de micro finance sont passées par une crise financière», a déclaré M. Issaka Haddi. Il a ajouté que, la faillite de la BDRN, et de la CNCA, a laissé les banques commerciales seules face aux besoins croissants et diversifiés de financement des entreprises. «Au Niger, à partir de 2000, le nombre de banques et de succursales bancaires a rapidement progressé. Le portefeuille de prêts est concentré sur un petit nombre de diverses grosses entreprises. À la fin de 2021, on compte au Niger 12 banques et 3 Etablissements financiers», a noté M. Haddi.

Par la suite, le Secrétaire Exécutif du FONAP, s’est appesanti sur les problèmes liés aux crédits des PME/PMI du point de vue des Banques et des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD). Ces contraintes ont pour noms, l’existence d’un niveau de capitalisation très faible, une vétusté des installations techniques, un taux d’endettement élevé et une rentabilité faible ; l’inexistence de garanties réelles ou de cautions de l’Etat ou d’Institutions financières comme indiquées par la BCEAO dans le cadre de l’instruction n° 94-05 relative à̀ la comptabilisation et au provisionnement des engagements en souffrance; le non-respect par les PME des critères d’éligibilité de la BCEAO liés aux accords de classement des signatures; l’inéligibilité de certains secteurs d’activité au secteur bancaire et financier ; l’exigence de la garantie, souvent citée comme la raison principale d’un rejet de demande de crédit.

Evoquant les problèmes liés aux crédits PME/PMI du point de vue des promoteurs de PME/PMI, l’intervenant indique que les PME jugent les institutions de financement, notamment les banques peu accessibles de par leur mode de fonctionnement. Il y a aussi l’exigence par les banques des états financiers de l’entreprise pour les exercices précédents. Généralement, les entrepreneurs éprouvent d’énormes difficultés à respecter cette condition de la banque parce que beaucoup ne tiennent pas de comptabilité minimale et n’ont pas une organisation comptable. Les PME/PMI trouvent également le coût du financement trop élevé; les coûts cachés qui en définitive pèsent lourdement sur la trésorerie des entreprises qui ont bénéficié de concours bancaires et des SFD. L’exigence par rapport aux formes et sources de financement des PME/PMI en est aussi un autre obstacle.

Toutefois, M. Haddi a souligné que la question de financement des PME/PMI est au centre des préoccupations des autorités du Niger avec la mise en place au niveau national de plusieurs dispositifs de financement dont le Fonds National d’Appui aux PME/PMI (FONAP) ; le Fonds d’Appui aux Petites et Moyennes Entreprises et aux Petites et Moyennes Industries (PME/PMI). Le FONAP a pour mission la promotion et le

financement des Petites et Moyennes Entreprises et des Petites et Moyennes Industries (PME/PMI).

En conclusion, le Secrétaire exécutif du FONAP a indiqué que, le premier obstacle à l’accès au financement réside dans le niveau de rentabilité des activités des PME/PMI. Pour les institutions financières, la décision d’octroyer un crédit dépend avant tout de la viabilité du projet à financer. «L’exigence de la garantie, souvent citée comme la raison principale de rejet de demande de crédit, ne serait pas le déterminant principal, mais répond à la nécessité de se prémunir contre le risque d’insolvabilité lorsque la viabilité du projet n’est pas démontrée. Ce constat confirme l’approche selon laquelle la question de l’amélioration de l’accès au financement des PME/PMI nécessite une intervention conjuguée sur l’offre et la demande. L’absence d’une offre spécifique pour le segment PME explique pour une part la faiblesse des concours bancaires aux PME/PMI. Dans la majorité des cas, les banques ne disposent pas de produits, ni de systèmes d’analyse de risques et d’organisation dédiés à la clientèle PME/PMI», a conclu M. Issaka Haddi.

Mahamadou Diallo
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