Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Afrique
Article
Afrique

Burkina: le médiateur de la Cédéao de retour à Ouagadougou ce jeudi 1er juillet pour un probable compromis avec les autorités de la transition

Publié le vendredi 1 juillet 2022  |  actuniger.com
Burkina:
© Autre presse par DR
Burkina: le médiateur de la Cédéao de retour à Ouagadougou ce jeudi 1er juillet pour un probable compromis avec les autorités de la transition
Comment


En prélude au sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de la Cédéao prévu le dimanche prochain à Accra, le médiateur de l'organisation pour le Burkina Faso, l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, sera de retour à Ouagadougou ce vendredi 1er juillet 2022. Après sa première visite de prise de contact des 17 et 18 juin dernier, cette fois, la médiation va entrer dans les choses sérieuses avec la présentation d'un nouveau chronogramme acceptable pour un retour à l'ordre constitutionnel par les autorités de transition. Et vraisemblablement, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et son gouvernement sont enclins à faire des concessions pour satisfaire à certaines exigences de la Cédéao comme la réduction de la durée de la transition.

Comme lors de sa première visite, le médiateur de la Cédéao va rencontrer les principales autorités du pays notamment le Président de la transition, Paul-Henri Sandaogo Damiba, certains membres du gouvernement ainsi que les représentants des partenaires régionaux et internationaux ainsi que ceux du corps diplomatique. Le Médiateur va également rencontrer les leaders des partis politiques et de la société civile ainsi que certains acteurs qui pèsent sur la vie politique du pays.

C'est surtout avec les autorités de la transition que les échanges avec le médiateur sont très attendus et seront décisifs. Il est, en effet, attendu qu'elles présentent un nouveau chronogramme pour un retour à l'ordre constitutionnel normal qui puisse être "acceptable" par la Cédéao. En français facile cela veut dire tout simplement d'écourter le délai que la junte a déjà fixé et qui est de trente-six (36) mois. C'est de toute évidence le seul point qui coince encore car sur les autres exigences, les autorités de transition n'ont cessé de donner des gages de bonne fois comme l'amorce du dialogue et des concertations avec l'ensemble des forces vives du pays. C'est en ce sens que le Président de la transition s'est même entretenu avec les anciens chefs d'Etat dont l'ancien Président Roch Kaboré qu'il a renversé le 24 janvier dernier.

Vers une probable réduction de la durée de la transition

Lors de son dernier séjour à Ouagadougou, le médiateur a déclaré avoir noté "la nécessité d’œuvrer à un compromis dynamique dans l’élaboration d’un chronogramme acceptable en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel". C'est donc le principal menu à l'ordre du jour de cette seconde mission au cours de laquelle un nouveau chronogramme sur la durée de la transition sera certainement remis au médiateur Issoufou Mahamadou.

Dans la capitale burkinabé, et à la veille du séjour du médiateur, plusieurs sources rapportent que l'on s'achemine vers une réduction de la durée de la transition pour se rapprocher de ce que peut accepter les chefs d'Etat de la Cédéao. Autrement, moins que les 36 mois envisagés même s'il va falloir encore un peu tergiverser pour que le compromis n'apparaisse pas comme une reculade à l'une ou l'autre des deux parties. C'est en tout cas ce qui ressort des différentes rencontres entre les autorités de transition avec certains acteurs politiques ou religieux du pays dans le cadre du processus de réconciliation nationale engagé par le Président Damiba.

Pour beaucoup d'observateurs, d'autres facteurs plaident aussi à cette fin... heureuse. La situation sécuritaire du pays ne cesse de se dégrader ces derniers temps avec la multiplication des attaques terroristes et désormais, c'est à découvert que des voix s'élèvent pour manifester leurs inquiétudes sur la capacité des militaires au pouvoir à gérer la situation. La pression devient de plus en plus forte sur Damiba et les autorités de la transition et elle risque de s'amplifier davantage avec des sanctions que la Cédéao pourrait éventuellement imposer au pays au cas ou un accord n'est pas trouvé. Au sein de l'opinion, la grogne est de plus en plus perceptible et même au sein de l'armée, la colère monte comme peut l'illustrer le dernier rappel à l'ordre adressé par les ministres de la Défense et celui de la Sécurité publique à la grande muette.

Cette mission du médiateur de la Cédéao est donc assez décisive puisque c'est du rapport que Mahamadou Issoufou présentera sur la base des discussions qu'il aura avec les autorités de la transition que les Chefs d'Etat de la Cédéao décideront de la suite des évènements. Il faut reconnaitre que pour le moment, et surtout comparé au Mali, la junte au pouvoir à Ouaga peut s'estimer logée à meilleure enseigne. Bien que, par principe, le pays soit suspendu de l'organisation communautaire le Burkina n'a pas été véritablement sanctionné. Et en la matière comme ils l'ont démontré pour le Mali, les chef d'Etat de la Cédéao savent utiliser avec rigueur le bâton au cas ou la carotte ne marche pas... Avis au colonel Damiba!

A.Y.Barma (actuniger.com)

Commentaires