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Classes en paillotes : Issoufou Mahamadou rattrapé par la réalité !

Publié le jeudi 14 juillet 2022  |  nigerdiasporat.com
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© Autre presse par DR
Classes en paillotes : Issoufou Mahamadou rattrapé par la réalité !
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Le mensonge a beau courir, il finit toujours par être rattrapé par la vérité », enseigne un adage populaire ! Pourtant, lorsqu’il était à l’opposition politique, Issoufou Mahamadou aimait professer les vertus de la vérité, de la sincérité et du respect de la parole donnée. Il s’était forgé alors, auprès des Nigériens, une réputation de droiture intellectuelle, d’homme de principes et de valeurs. En effet, il faisait, régulièrement, des diagnostics et des constats assez lucides sur la gestion politique et publique du Niger post-Conférence nationale, dont il avait été un des acteurs majeurs pour avoir fait partie de toutes les compositions et recompositions politiques qu’aura connues le Niger de l’ère démocratique. De sensibilité de Gauche, plus par idéologie que par conviction, il se dissimulait derrière l’image trompeuse de progressiste consommé pour aller à l’assaut de ses proies politiques et électorales. D’ailleurs, sa réputation avait précédé le personnage lui-même, lorsqu’on le surnommait, du temps de sa fougue de la crise de la quarantaine, ‘’Zaki’’, (Lion en langue haoussa), le plus grand prédateur terrestre, au tempérament félin et au goût prononcé pour la domination. L’on se souviendra encore longtemps de la plus longue grève de travail jamais organisée au Niger (52 jours, avance-t-on souvent !), décrétée par l’unique centrale syndicale de l’époque, l’USTN, contre le premier Gouvernement de la Troisième République dirigé par Issoufou Mahamadou. Malheureusement pour le Niger, les promesses démocratiques suscitées par l’arrivée au pouvoir de ce que l’on avait appelé, à cette époque, les forces vives de la nation, vont être bientôt hypothéquées par la grande ruse politique d’un vendeur de rêves, qui aura su allier à merveille la démagogie politique avec l’imposture démocratique, juste pour parvenir à ses fins personnelles et claniques.

On dit souvent que les merveilleuses pyramides d’Egypte paraissent immortelles, mais face au temps, elles-mêmes confessent leur vulnérabilité qui les expose à la ruine. Il en est ainsi des lois de la nature, tout comme de la destinée humaine. Ainsi, perpétuellement, inexorablement et inéluctablement, le temps fera son oeuvre, celle de juger de la valeur d’une chose, d’évaluer la richesse d’un héritage, de saluer l’action privée ou publique d’un homme ou d’une communauté d’hommes, ou encore d’immortaliser dans la mémoire collective des héros de toutes sortes. C’est cela l’heure de vérité, « Voici venu le règne de la vérité. Et quant au mensonge, il est à jamais révolu », enseigne le Noble Coran, dans la Sourate 34, verset 49 !

Après les tragiques incendies qui s’étaient produits au niveau de certains établissements scolaires construits en paillotes, et qui avaient profondément ému l’opinion publique nationale, en leur temps, le Gouvernement de Mohamed Bazoum a pris l’engagement solennel, récemment, au cours d’un Conseil des ministres hebdomadaire, d’inscrire au titre des priorités de ce quinquennat l’éradication pure et simple des classes en paillotes au Niger. Sauf que dix ans plus tôt, son prédécesseur et mentor politique, Issoufou Mahamadou, avait pris le même engagement, en promettant de construire, chaque année, 3000 classes dans le pays, soit 15.000 en cinq (5) ans, et 30.000, en deux mandats. L’on se rappelle que, dès son premier bilan annuel, le président Issoufou Mahamadou, lors de ce show télévisé à son palais, avait donné des chiffres sur le nombre de classes qu’il avait construites en une année, chiffres effarants qui avaient fait perdre son sang-froid au chef de file de l’opposition de l’époque, Seini Oumarou, qui était allé jusqu’à traiter le président Issoufou de ‘’menteur’’ ! A vrai dire, l’on ne savait pas d’où le président Issoufou Mahamadou sortait de tels chiffres, sinon de sa propre imagination, car lesdites classes étaient tout simplement de pures inventions de statistiques mensongères pour étoffer un bilan mitigé face à l’échec de l’opération, en prétendant consacrer 15% du budget de l’Etat à l’éducation. La vérité, c’est que l’on découvre que si ces chiffres étaient réels et sincères (30.000 classes en dix ans), la question des classes en paillottes ne se poserait pas, aujourd’hui, avec autant d’acuité au point de susciter une mobilisation générale dans tout le pays en organisant un téléthon pour demander des contributions volontaires aux efforts de la lutte contre les classes en paillottes. Pourtant, dans son programme dénommé ‘’renaissance du Niger’’, il avait fait de la construction de classes en matériaux définitifs l’un des axes majeurs de son mandat à la tête pays, et pourfendait à ce sujet les précédents régimes qui avaient, souvent, recours à ce type de classes. Il trouvait, en ce 21ème siècle, inadmissible l’existence de tels abris scolaires précaires et surtout dangereux, aussi bien dans la capitale qu’à l’intérieur du pays, et qui sont indignes d’un Etat responsable. Il avait alors juré, la main sur le coeur, de conjurer ce mal scolaire par une politique volontariste de construction de calasses en matériaux définitifs dans une sorte de frénésie et sans une vision d’ensemble de la question éducative, qui n’était pas seulement confrontée à des difficultés liées aux infrastructures scolaires, mais également à tout un tas de problèmes relatifs à la baisse du niveau de l’enseignement public dans le pays, d’une manière générale. Très tôt, face à la réalité, il se rendit compte de la difficulté énorme de relever un tel défi avec autant de désinvolture et de légèreté, et n’eut d’autre choix que de recourir à des manipulations des chiffres pour gonfler les statistiques en cette matière, pour une consommation internationale, car Issoufou Mahamadou n’en a cure de l’opinion publique nationale, seule l’internationale comptant à ses yeux ! Quand on a pu construire les classes, dans le meilleur des cas, les enseignants à y envoyer ont souvent fait défaut, faute de recrutements massifs pour accompagner ces créations. Parfois, lesdites classes sont restées, tout simplement, inachevées, les entreprises adjudicataires des marchés de construction s’étant montrées défaillantes dans l’exécution des travaux en question, après avoir empoché les avances de démarrage.

Voilà, Issoufou Mahamadou vite rattrapé par le passé, celui de la démagogie à son stade le plus achevé, de l’imposture politique suprême, qui prétendait, par le biais d’un catalogue de voeux pieux, dénommé ‘’Programme de la renaissance du Niger’’, qui aurait dû s’appeler, plutôt, ‘’Programme de la décadence du Niger’’, sans exagération aucune, et cela se démontre au quotidien ! Il est évident que le pouvoir actuel n’est pas le responsable de ce drame national qui se joue dans le destin de l’école publique nigérienne, mais que, tout cela n’est que la suite logique de la gouvernance politique d’Issoufou Mahamadou. Lui et lui seul en porte la responsabilité, pour n’avoir pas fait ce qu’il avait promis de faire, à savoir 30.000 classes en dix (10) ans ! Et c’est bien triste de la part du dernier récipiendaire du prix Mo Ibrahim récompensant le meilleur leadership politique sur le continent africain !
Sanda

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