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Terrorisme à Tillabéri : Le ras-le-bol des populations!

Publié le mercredi 27 juillet 2022  |  nigerdiaspora.net
L`interdiction
© Autre presse par DR
L`interdiction de circuler à moto rétablie dans une partie du Tillabéri
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Les Nigériens, dans leur écrasante majorité, sont hostiles à la venue annoncée et imposée de Barkhane au Niger, et plus généralement à toute installation militaire étrangère, en l’occurrence française dans le pays. Mais alors que l’opinion nationale en est largement hostile, Emmanuel Macron, ayant encore ses pions aux commandes du pays, peut compter sur les complicités inconscientes de députés godillots instrumentalisés, réglés sur un système d’automatisme et de mécaniques politiques, pour avoir en eux des ouvriers-objets au service d’une Françafrique qui survit au Niger et pour la domination et l’exploitation éternelle que le pays de Sarkozy aspire à exercer sur nos pays. Les Nigériens, tant qu’on pouvait donner les moyens adéquats à leur armée et leurs soldats et qu’on pouvait les gérer sans discrimination, croient en eux et pour ce, n’éprouvent qu’aversion, vis-à-vis de ceux qui ont la prétention de venir nous protéger d’agressions extérieures et qui nous considèrent comme des peuples-enfants, pour venir nous bousculer sur notre territoire et notre souveraineté que rien ne devra remettre en cause. En principe. Mais sans compter avec les servilités du socialisme tropical nigérien…

La société civile et le citoyen lambda n’ont jamais fait mystère de cette position, et pouvaient dire toute l’aversion qu’ils éprouvent à l’encontre des forces étrangères qui se font impotentes dans le pays et qui, nonobstant leur puissance et leurs moyens énormes, ne peuvent pas régler les problèmes sécuritaires pour lesquels elles trouvaient le prétexte de recoloniser les terres sahéliennes riches mais à dessein appauvries pour justifier une assistance intéressée. Alors qu’elles sont présentes avec tout leur armada, les forces du mal continuent de tuer, de semer partout la psychose et la terreur, ne donnant pas à croire à leur capacité à pouvoir assurer la sécurité des populations et de leurs biens. La situation dans le pays et notamment dans la région de Tillabéri ne fait que se dégrader de jour en jour face à un Etat décidemment débordé et incapable, presque invisible et à bout de stratégies. C’est au moment où l’on a cru voir une accalmie sur le front que les attaques reviennent, violentes et meurtrières. On enlève des gens, on emporte du bétail, on prélève l’impôt, on extorque les biens des populations, et l’argent de quelques fortunés des villages. Silencieusement, la région s’appauvrit et se meurt lentement. Les marchés se meurent, le cheptel est enlevé, les cultures deviennent impossibles. Bref, toute l’activité économique est prise en otage par l’insécurité. Pire, de nombreuses écoles sont fermées dans la région de Tillabéri où, depuis des années, des enseignants et des élèves ne peuvent plus aller à l’école et tout le monde se tait, coupable. Terrible destin que celui de cette région où après maints efforts d’une société civile qui a pris sur elle la responsabilité d’agir pour la « paix et la cohésion sociale », et qui a fini par se ramollir quand la mobilisation indispensable des populations pour laquelle elle s’investissait ne suit pas du fait des extrémismes politiques qui la traversent, les uns et les autres se morfondant dans une passivité outrageante et une indolence qui frise l’indifférence compromettante pour l’Histoire et suspicieuse pour leur réputation.
Cependant, l’on ne peut pas ne pas reconnaitre les efforts déployés par Bazoum Mohamed, depuis qu’il a été placé à la tête de l’Etat, ne se donnant jamais de répit à aller à la rencontre des soldats au front et des populations meurtries pour leur remonter le moral et se battant à doter les forces nationales de moyens adéquats pour mener leur mission dans des conditions acceptables. L’approche présidentielle, louable à tout point de vue, depuis plus d’un an, avait donné quelques espoirs vite dissipés, car en dépit du discours qu’on a entendu et des moyens que l’on a dit consentir, la situation sécuritaire ne fait que se tasser et depuis des jours, l’on observe un regain de violence dans les régions de Diffa et surtout Tillabéri.

La situation est très inquiétante. Ces derniers jours, sans que les médias n’en parlent, alors que Barkhane, à la faveur du régime et de ses députés godillots, s’installe sans qu’on ne sache pour quelles actions et pour quels résultats et surtout pour quelle durée vient-elle nous encombrer de ses bruits d’avion inutiles et de ses passages meurtrier sur nos routes. Faut-il que le pays garde cette armée envahissante même lorsque, comme au Mali, elle ne donne pas de résultats tangibles ? La question est primordiale. Désormais, les réseaux sociaux, sont presque les seules sources d’information et cela peut témoigner de ce que la situation embarrasse beaucoup un régime qui croit qu’il fait assez et qui peut ne pas voir les résultats escomptés de son investissement dans l’effort de sécurisation du pays et des populations. Les autorités, elles-mêmes, peuvent-elles ne pas être gênées de voir le mal progresser, alors qu’elles accueillent et hébergent des soldats qui n’arrivent pas à convaincre sur le terrain ?

La région de Tillabéri vit le martyr. Les populations ne savent plus à quel saint se vouer tant la situation est intenable, très fragile. Qui de Torodi, de Tamou, de Téra, de Dargol, de Gothèye, de Méhanna, de Bankilaré, d’Inastes, du Zarmaganda, du Gorouol, peut aujourd’hui, peuvent aller tranquillement chez lui tranquillet, y passer des nuits sereines de partage et de communion avec les siens. Ils sont nombreux à ne plus se rendre dans leurs villages, inquiets de se retrouver au mauvais moment et au mauvais endroit.

Des populations traumatisées…
Les populations de la région de Tillabéri, comme hier celles de Diffa, sont désemparées, traumatisées par une situation qui perdure et se complexifie. L’Etat parle beaucoup et sa parole presque paresseuse et futile ne change rien à la situation. Et on s’inquiète. A juste titre. Les derniers événements qui se sont passés à Adabdab dans la région du Zarmaganda, à Méhanna, à Wabon, à Boura et à Komabangou, dans le département de Gothèye, quand une accalmie précaire s’observe sur Torodi et dans la Gorouol, ne peuvent que davantage ajouter au climat délétère actuel et à la psychose généralisée de l’insécurité dans toute la région. On tue et notamment des chefs traditionnels, rappelant le triste souvenir de ces débuts du terrorisme dans la région où, tous les leaders qui coopèrent avec le pouvoir central pour donner les informations en leur possession, sont systématiquement éliminés au point où, à l’époque, et aujourd’hui sans doute, ces chefs, ne pouvaient avoir de choix que de s’en aller loin de ces attaques et de ces ciblages meurtriers. Mais on ne fait que tuer. La région a été dépouillée de son riche cheptel, et ruinés par « des impôts imposés » par ces forces du mal qu’elle est contrainte de nourrir ainsi par la dîme pour revenir la terroriser et la tuer. Et l’extérieur peut se servir de cette situation importées et « fabriquée » pour nous envahir avec ces organisations humanitaires qui n’ont jamais été un bon signe pour le pays, surtout quand, l’Occident s’en sert aussi pour récupérer l’argent qu’elle prétend donner pour faire face à la situation à travers des grands fonctionnaires expatriés qu’il impose à nos Etats pour réduire le chômage les pays occidentaux.

Combien de fois ces populations ont crié le mal qui les ronge, informant souvent de présences suspectes autour d’elles, sans qu’elles ne voient venir les secours escomptés, les réactions espérées de la part des forces régulières rééquipées et renforcées ? Comment comprendre que plusieurs fois, des populations informent de la présence de préleveurs d’impôt et de racketeurs de bétail sans que jamais, elles ne voient la réaction prompte attendue pour les protéger, eux et leurs biens ? Une telle situation, peut-elle continuer sans mettre à mal la confiance trop mince aujourd’hui entre ces populations et l’Etat impotent devenu absent dans leur vie alors qu’il a, constitutionnellement, le DROIT de les protéger ? On a même appris, selon un acteur de la société civile de la région, que pendant près de dix jours, autour de Méhanna et notamment de Wabon, les populations signalaient à qui de droit des présences suspectes mais la réaction ne vint pas jusqu’à ce qu’elles assistent, impuissantes, au dernier drame qui a coûté la vie au chef de village de Wabon. Dans quel état d’esprit se trouvent aujourd’hui ces populations abandonnées à leur triste sort ? La situation est grave et sérieuse. Bazoum doit encore revoir son système de sécurisation des populations de Tillabéri en particulier et du pays en général car il faut craindre une expansion du mal quand l‘Etat n’arrive plus à s’affirmer sur l’ensemble du territoire.

Les populations, par la recrudescence de la violence, n’en peuvent plus et ne peuvent plus faire confiance à quelque autre discours. Elles en ont ras-le-bol et crient indéfiniment leurs colères et leur mal-être. C’est à juste titre qu’à chaque matin, quand un nouveau soleil se lève, elles se demandent à qui le tour ?
Cette situation ne doit pas continuer et il y a urgence à agir. Il est dommage qu’on n’entende plus ce discours qui prétendait qu’aucun terroriste n’occupe aucune portion du territoire national. Le discours est aujourd’hui caduc car, dans les marchés, dans les villages, dans les brousses de la région, sur les routes, c’est eux qui règnent en maîtres, presque inattaquables comme si quelqu’un aurait signé avec eux, un pacte de non agression alors même qu’elles peuvent, elles, continuer à agresser les populations, les tuer et les dépouiller. C’est grave et triste.

On ne peut donc pas continuer à se lamenter, à laisser verser des larmes inutiles autant qu’humiliantes dans nos régions. L’heure est venue pour notre peuple de se déterminer pour aller au-delà de l’indignation peureuse.
C’est assez !

Waz-ZA
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