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Mission de facilitation : La délégation de la CEDEAO humiliée à Ouagadougou

Publié le lundi 10 octobre 2022  |  nigerdiaspora
Cérémonie
© Présidence de CI par DR
Cérémonie d`ouverture du Sommet extraordinaire de la CEDEAO à Accra
Cérémonie d`ouverture du Sommet extraordinaire de la CEDEAO en présence du Président de la République, ce samedi 04 juin 2022, à Accra.
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La CEDEAO, trop pressée d’agir dans les événements qui se déroulaient en fin de semaine dernière au Burkina Faso, voulait, dès le lendemain du coup d’Etat, envoyer une mission dans le pays, peut-être sous l’instigation de la France qui a peur que cet autre pays ne tombe dans les démarches du Mali pour lui échapper. Mais, le Burkina, finit par décliner la première annonce avant d’être acceptée le mardi 04 septembre 2022. Mais, même là, ce fut un échec cuisant pour la mission d’information qui se rendait à Ouagadougou pour un premier contact avec les nouvelles autorités du pays, et notamment avec le nouvel homme fort du pays qui chassait du pouvoir le Colonel Damiba dans un Burkina Faso qui va mal, très mal. Vraiment.

Indésirable CEDEAO…

Arrivée par l’aéroport de la capitale, la délégation n’eut pas la possibilité d’aller au Palais de Koysam, bloquée au niveau de l’aéroport par une foule qui s’y était amassée, la dissuadant de rentrer dans la ville, pendant que d’autres manifestants dans les artères de la ville, se rassemblaient, hostiles à la venue des messagers indésirables de la CEDEAO. La détermination du peuple burkinabé, remontée contre la CEDEAO, était si forte que la délégation, craignant le pire, dut se contenter de rencontrer à l’aéroport la mission déclarée persona non grata. Presque humiliée, la délégation, avec l’ex-président nigérien à sa tête, pouvait positiver pour dissimuler sa déconvenue, exprimant sa satisfaction à Rfi à qui il se confiait. Dans un article, sur le site de la radio mondiale, intitulé « Mahamadou Issoufou, médiateur de la CEDEAO au Burkina, satisfait de la visite de la CEDEAO », cache sans doute la réalité et le sentiment de déception qui animent les voyageurs de la CEDEAO face à un peuple qui s’est mis debout, culturellement et habituellement hospitalier, mais qui refuse, pour une fois, de leur ouvrir les portes du pays, les gardant à l’entrée de la ville, pour les laisser parler là à leurs autorités. On comprend que dans la déconvenue, sinon dans la frustration même, la délégation humiliée, par la voix du médiateur nigérien, déjà récusé par certains Burkinabé depuis sa nomination, positive en se contentant de commentaires trop généraux lorsqu’écrit Rfi, « Les risques d’affrontements au sein de l’armée étaient très aigus. Si ces affrontements avaient eu lieu, « l’armée se serait divisée [...], l’insécurité se serait aggravée, le chaos se serait installé », d’après les analyses de l’ex-président nigérien Issoufou, cherchant, confus, une porte de sortie après la douche froide que leur réservait le peuple burkinabé révolté contre l’organisation communautaire.

Lot de consolation ?

Pour montrer que la mission, malgré tout, aura été utile, Mahamadou Issoufou, rapportant les assurances qui seraient données par le capitaine Ibrahim Traoré, annonce que la mise en oeuvre de l’accord de juillet 2022 sera poursuivie. Pourtant, tout le monde peut reconnaitre que face au discours que tenaient les nouvelles autorités qui annonçaient leur volonté de diversifier leurs partenaires, notamment dans la lutte contre le terrorisme, mettant tout sur la table, et face à cette hostilité exprimée contre la CEDEAO, ceux qui se rendaient dans le pays des hommes intègres ne pouvaient pas ne pas avoir compris qu’ils s’engageaient dans une mission impossible lorsque le peuple auquel ils proposaient leurs bons offices, ne croient plus en eux et à l’institution qu’ils représentent. Tous les auditeurs peuvent avoir observé que derrière les mots du médiateur, se cachait une amertume à peine voilée. Quand on l’entend dire : « Nous repartons confiants et je peux vous assurer que la Cedeao va continuer à accompagner le peuple burkinabè dans cette épreuve très difficile qu’il traverse », qui ne peut avoir compris la déception d’un médiateur au nez duquel le peuple burkinabé fermait la porte, lui refusant de rentrer dans le pays ? Tout le monde a entendu, et la France surtout, que le Burkina Faso est désormais dans une nouvelle dynamique, et c’est d’autant sérieux que le peuple est désormais debout pour veiller sur la conduite du pays.

Comment peut-il vouloir, « continuer à accompagner le peuple burkinabé dans cette épreuve difficile » quand ce dernier lui a clairement dit qu’il n’a plus besoin de son accompagnement ? Les burkinabé ne peuvent pas comprendre cette CEDEAO qui ne vient que pour les coups d’Etat, jamais quand des attaques meurtrières sont perpétrées dans le pays, endeuillant le pays. Quand on peut voir des hommes d’un certain âge se mobiliser pour une telle cause, il va sans dire qu’on ne peut pas dire que les événements qui se passent dans le pays ne sont que le fait de manipulations de la part notamment des Russes qui, comme la France, ont le droit de proposer leurs services aux Africains, surtout quand, les Français ne peuvent pas donner des résultats. Il y a de quoi pour que la France s’agite et envoie ses supplétifs de la CEDEAIO pour venir défendre et plaider sa cause au Burkina Faso. Un autre pays, le Burkina Faso est aussi en passe de lui échapper pour ne lui laisser que le Niger, le pays plus fragile de l’espace que la presse française depuis des années considérait comme le maillon faible de la lutte contre le terrorisme. Les drapeaux de la Russie qu’on peut désormais voir dans les différentes manifestations, flottant partout, l’appel des populations à aller vers la Russie, et le discours même de ceux qui prenaient le pouvoir, sont des signes qui ne trompent pas. Et la contagion, tant que rapidement le problème n’est pas réglé, risque de se propager.

Et la Russie est à la porte…

Exprimant les appréhensions de la France, Rfi, dans son article « Burkina Faso: le chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, «soutient» le capitaine Traoré », confirme des rapprochements redoutés entre le Burkina et la Russie. Et pour diaboliser le nouveau partenariat que les Burkinabé ambitionnent de nouer, la Radio France Internationale, presque préoccupée mais sans doute à tort, écrit : Le Burkina attise les appétits de la Russie, et spécialement du groupe Wagner. Le nouvel homme fort du Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré, a ouvertement fait part de son intention de se rapprocher de « nouveaux partenaires ». Il cite notamment la Russie. Evgueni Prigojine, créateur du groupe Wagner et proche de Vladimir Poutine », la bête noire de l’Occident.

Quand Prigojine, s’exprimant par rapport aux événements qui se déroulent au Burkina, dit que

« Jusqu’en janvier dernier, le peuple du Burkina Faso était sous le joug des colonialistes qui pillaient le peuple », appréciant au passage le changement opéré à la tête de l’Etat dans le pays, peut ajouter qu’ils « ont fait ce qui était nécessaire », la France sait que ses jours au Burkina sont comptés.

Tant pis pour la France. Tant pis pour la CEDEAO.

Mairiga
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