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Lancement par le Chef de l’Etat des travaux de construction de la ligne Haute Tension Kandadji-Niamey : «Nous pensons qu’en 2025 nous disposerons du barrage et de la centrale électrique», a déclaré le Président Mohamed Bazoum

Publié le mercredi 26 octobre 2022  |  Le Sahel
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© Présidence par DR
Lancement des travaux de construction d`une centrale électrique de 22 mw à Zinder
Mardi 03 aout 2021. Zinder. Le Président de la République, Mohamed Bazoum, a procédé au lancement des travaux de construction d’une centrale électrique de 22 mw.
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Les travaux du méga chantier du barrage de Kandadji, d’un coût de 740 milliards de francs CFA (1,1 milliard d’euros) avancent bien, suscitant un espoir justifié chez les Nigériens qui attendent sa réalisation depuis des décennies. En effet, l’un des volets de ce complexe hydro-agro-électrique, celui de la production d’énergie hydroélectrique est à une étape importante avec le lancement, hier par le Président de la République, M. Mohamed Bazoum, des travaux de construction de la ligne de transport d’énergie Haute Tension 132 KV double terne Kandadji-Niamey.
L’idée du projet du barrage de Kandadji, situé à environ 188 km de Niamey, date des années 1970. Mais ce n’est qu’à partir de 2008 qu’aura lieu une cérémonie de pose de la première pierre des travaux. Ayant connu plusieurs interruptions, c’est en 2019 sous le mandat du président Issoufou Mahamadou avec le programme de renaissance II que les travaux du barrage ont véritablement redémarré. Ils se déroulent sous la conduite du maitre d’œuvre, la China Gezhouba Group Company (CGGC).
Dans le cadre du programme de renaissance III consistant à consolider les acquis obtenus par son prédécesseur, et à avancer, le Président Mohamed Bazoum a pris à bras le corps ce chantier. Il tient à ce que le délai pour son achèvement fixé à 2025 soit strictement respecté. Déjà, le 10 septembre 2021, le Chef de l’Etat était sur le site. Il y est revenu ce 25 octobre 2022 au moment où le taux d’exécution des travaux a atteint 25%.
Pour ce deuxième déplacement sur le chantier, le Chef de l’Etat est allé procéder au lancement des travaux de construction de la ligne Haute Tension de transport de Kandadji à Niamey de l’électricité qui sera produite par le barrage, soit une puissance de 130 MW. Cette infrastructure d’un coût de 55,6 milliards de FCFA (83,8 millions $) qui est supportée par la Banque Islamique de Développement, vise à sécuriser l’alimentation électrique du Niger à travers la fourniture par an d’environ 600 GWh d’énergie propre, renouvelable, à faible coût de la région du Fleuve (avec renforcement de la station de Gorou Banda).
Visitant le chantier après la cérémonie de lancement des travaux, le Chef de l’État a apprécié l’évolution de l’ensemble du projet du barrage Kandadji. «Je suis venu ici il y a plus d’une année; aujourd’hui j’ai posé la première pierre de la construction de la ligne haute tension qui va transporter le courant qui sera produit sur ce barrage jusqu’à la ville de Niamey. Entre temps, vous aurez constaté en même temps que moi,que la configuration de ce terrain a totalement changé. Le travail est avancé de façon remarquable, parce que nous avons exigé des autorités chinoises que la société qui fait ce barrage, mette toute la volonté, toute l’énergie nécessaire à cet effet. Nous avons eu une réponse positive aussitôt, et depuis lors la cadence du travail a changé», a déclaré le président de la République.
L’infrastructure est en train de prendre forme, s’est réjoui le Chef de l’Etat en constatant qu’une partie de l’eau du fleuve a été dérivée dans le processus de la construction du barrage. C’est là que sera justement érigée la centrale électrique. «Nous sommes déterminés à tenir le délai que nous nous sommes donné en concertation avec les parties qui exécutent ce travail et nous pensons qu’en 2025 nous disposerons du barrage et de la centrale électrique et nous serons par conséquent en mesure de produire l’énergie électrique et de la transporter. Nous disposerons également des quantités d’eau qui seront régulées et qui permettront le travail agricole qui est prévu dans le cadre de l’autre dimension de ce projet», a ajouté M. Mohamed Bazoum. Toutefois, il a relevé les grands défis que le programme Kandadji soulève, notamment le déplacement des populations dont les lieux d’habitation sont l’espace de construction des infrastructures. «C’est une dimension du projet que nous comptons prendre en charge avec la même volonté en rapport avec nos partenaires. L’Etat du Niger dépense beaucoup d’argent pour que ce travail se fasse et les partenaires qui sont engagés avec nous savent que nous sommes crédibles et eux aussi croient au projet; aujourd’hui tous sont enthousiastes, à nos côtés», a assuré le Chef de l’Etat.
«Une nouvelle ère pour la filière énergie au Niger»
Auparavant, le président du conseil d’administration de l’Agence du Barrage de Kandadji, Pr Issoufou Katambé, a salué l’engagement du président Mohamed Bazoum pour la concrétisation de ce projet, un rêve vieux de plusieurs décennies pour les Nigériens. Pour la ligne haute tension, le délai des travaux exécutés par l’entreprise Kalpataru Power Transmission sous la supervision et le contrôle du Groupement PT Feedback –IntraG-TAHest de 30 mois. «Nous réaffirmons notre engagement à tout mettre en œuvre pour le parachèvement des travaux de génie civil du barrage et de la ligne haute tension», a dit Pr IssoufouKatambé. La réalisation de cette infrastructure hydro-agro-électrique est d’une grande contribution face aux défis de l’électricité et de la quête de l’indépendance énergétique du Niger, a-t-il ajouté. Après sa construction, le poste de départ doit permettre l’évacuation de toute la puissance produite par la centrale hydroélectrique Kandadji, soit 130MW, a souligné leprésident du conseil d’administration de l’ABK. «C’est une nouvelle ère pour la filière énergie au Niger avec des impacts pour la production agricole, l’industrie et le commerce», a lancé, Pr Issoufou Katambé.
Le gouverneur de la région de Tillaberi, M. Harouna Yayé, s’est aussi réjoui de l’avancement des travaux du barrage dont les retombées, a-t-il indiqué sont inestimables pour le développement socio-économique des populations de la zone.
Pour M. Habibou Djibo, le représentant du groupe de la Banque Islamique de Développement (BID), institution avec laquelle le Niger a une coopération depuis 1974, le lancement des travaux de la construction de la ligne haute tension Kandadji-Niamey, est l’aboutissement des efforts fournis par l’Etat du Niger avec les partenaires pour répondre au besoin sans cesse croissant de l’énergie électrique dans le pays. «Ma présence parmi vous témoigne de l’engagement du groupe de la BID à toujours être présent à vos côtés pour la mise en œuvre des programmes et projets qui ont été financés et qui visent de manière substantielle le développement social et économique du Niger», a affirmé M. Habibou Djibo.
Autres éléments sur le programme Kandadji
Dans le cadre des reformes visant à relancer et renforcer le programme Kandadji l’Agence du Barrage Kandadji (ABK), a été crééeen 2016 à la place du Haut-commissariat à l’Aménagement de la Vallée du Niger. L’objectif assigné à l’ABK est de mettre en œuvre le Programme Kandadji et de gérer ultérieurement son patrimoine, notamment le barrage et la centrale hydro-électrique. Aussi, l’ABK est chargée entre autres de la mise en œuvre des études techniques, économiques et financières, de la conception et de la réalisation des ouvrages, des équipements hydroélectriques, des aménagements hydro-agricoles et piscicoles, ainsi que des opérations de reconstruction des infrastructures et de réinstallation des populations affectées par le Programme. Figurent également au nombre des attributions de l’ABK, le plan de développement local et le pôle de croissance des systèmes d’irrigation prévus durant la phase d’investissement du Programme.
Globalement les objectifs du Programme Kandadji de régénération des écosystèmes et de mise en valeur du fleuve Niger visent entre autres à assurer la préservation et la revitalisation des écosystèmes fluviaux, l’augmentation des productions agricoles et énergétiques mais aussi à stimuler les emplois et ouvrir des perspectives économiques. Ils consistent aussi à assurer un débit d’étiage de 120 m3/s sur le fleuve Niger ; à sécuriser l’alimentation en eau potable de l’agglomération de Niamey ; à mettre en valeur par l’irrigation sur environ 45.000 ha; à accroitre l’accès à l’eau pour le développement agricole, l’amélioration de la sécurité alimentaire et des conditions de vie des populations à travers la mise en valeur du potentiel de terres irrigables et de la pisciculture ; àappuyer les initiatives de développement locale pour l’amélioration des conditions de vie, et l’accès aux services d’éducation et de santé, la promotion des activités génératrices de revenus et le renforcement de la résilience des populations aux événements extrêmes (sécheresses et inondations) ; à produire de l’électricité avec une puissance de 130 MW pour une production annuelle de 629 GWh (soit un bond de 55% de la production nationale), permettant de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations d’électricité depuis le Nigeria, dont le taux de couverture nationale en électricité n’est que de 19%.
Relativement aux travaux du barrage kandadji, «la déclaration d’utilité publique (DUP) a abouti à un plan d’aménagement en cours d’un nouveau site de réinstallation de la population de la deuxième vague (50.000 personnes) pour les vingt-quatre villages administratifs à déplacer, le financement étant déjà mobilisé. En effet, deux vagues étaient prévues : la première vague concernait la population installée sur le site du barrage et celle qui est impactée par la réalisation du barrage. Le programme de réinstallation de 9.000 personnes sur le site du barrage, puis la reconstruction prévue d’Ayérou et la réinstallation de 50.000 habitants dans la zone de la retenue représentent de nombreuses opportunités de développement pour les communautés locales, notamment à travers: la construction de routes, le raccordement à l’électricité et à l’eau potable et le déploiement d’infrastructures et de services collectifs comme les écoles, les dispensaires et les marchés ; la création de 8.000 hectares de périmètres irrigués pour les agriculteurs déplacés ; la construction de plus de 10.000 nouveaux logements, etc.


Souley Moutari
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