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Lettre au président de la République (BM) Monsieur le Président, J’ignore si c’est pour vous une bonne nouvelle ou pas, mais je vous informe que le capitaine Issa Amadou Kountché est mort en détention.

Publié le lundi 5 decembre 2022  |  nigerdiaspora.net
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© Présidence par dr
Conseil des Ministres du Mercredi 30 Novembre 2022
Le Conseil des Ministres s’est réuni, ce Mercredi 30 Novembre 2022, sous la Présidence de S.E.M Mohamed Bazoum, Président de la République, Chef de l`État
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Celui dont vous êtes resté insensible aux cris de détresse est enfin, je vous lapprends, mort le vendredi 25 novembre 2022, là où il a été conduit et laissé à son sort . Le capitaine Issa Amadou Kountché, que vous avez fait arrêter en 2015 pour une tentative de coup d’Etat, avez-vous fait savoir, fait désormais partie des victimes expiatoires de votre régime, mort dans des conditions qui frisent l’assassinat. Je suis choqué par cette absence d’humanisme dont vous avez fait montre en restant froids et insensibles à tant d’appels de détresse à son propos, tant de supplications pour son évacuation urgente. Je suis choqué car je ne pensais pas que vous ayez pu être aussi sensible au cas Soumeylou Boubé Maïga, l’ancien Premier ministre malien décédé en détention, et rester insensible au cas d’un officier nigérien, quelle que soit par ailleurs la faute qu’il a pu commettre. Vous souvenez-vous de ce que vous avez publié sur votre page Twitter au lendemain de la disparition de feu Soumeylou Boubé ? Voici ce que vous avez publié et qui, ma foi, vous lacère aujourd’hui comme une lame de rasoir : « « Je viens d’apprendre avec consternation la mort de Soumeylou Boubeye Maiga, ancien Premier ministre malien. Sa mort en prison rappelle celle du Président Modibo Keita en 1977. Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère ». Vous êtes le chef suprême des armées du Niger et je ne m’attendais pas à moins que ça pour le capitaine Issa Amadou Kountché : « Je viens d’apprendre avec consternation la mort du capitaine Issa Amadou Kountché, officier des Forces armées nigériennes arrêté pour tentative de coup d’Etat en 2015. Sa mort en prison rappelle celle de tant d’autres soldats envoyés au front sans le minimum pour se défendre et défendre la patrie, souvent avec des armes et des munitions défectueuses parce que les fonds devant servir à les équiper sont détournés par des individus sans foi ni loi qui sont restés à ce jour impunis. Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère ». Je rigole, car je sais qu’on ne peut partie et juge.

Monsieur le “Président”

De tels assassinats ne relèvent guère d’une autre ère, encore moins que du Mali ou d’ailleurs. Ils sont légion aussi chez nous. Le capitaine Issa Amadou a été laissé à son sort, que dis-je, condamné à mourir à petit feu, parce que votre pouvoir a refusé catégoriquement d’autoriser son évacuation sanitaire ailleurs pour recevoir les soins adéquats requis par son état de santé. Certes, c’est un prisonnier, mais c’est un être humain et le droit humanitaire vous condamne pour non-assistance à personne en danger. Je me fais l’obligation de vous rappeler qu’à la fin du premier semestre de 2020, le capitaine Issa Amadou Kountché bénéficiait, par décret présidentiel, d’une remise grâcieuse de peine pour son âge. Curieusement, alors que la levée d’écrou était signée et que sa famille pensait qu’il sortirait de prison, des instructions furent données pour surseoir à sa libération. 48 heures après, soit le lundi suivant le premier décret qui le libérait, un autre décret fut signé pour modifier le critère d’âge et le maintenir en prison. Vous avez, donc, fait fi de tout, son âge et son état de santé, deux critères qui le prédisposaient à une grâce présidentielle, pour que le capitaine Issa Amadou Kountché garde prison. Pire, vous avez poussé les choses plus loin, trop loin, tels des Pol pot, en refusant jusqu’à la la proposition de la famille de supporter les charges afférentes à l’évacuation et à ses soins.

Monsieur le “Président”

J’ai la nette impression que vous aussi, comme l’autre, vous n’avez pas compris que nous ne sommes que de misérables petites moisissures de la terre et que la toute puissance dont nous nous prévalons en situation de pouvoir peut s’envoler du jour au lendemain, d’un instant à l’autre. Souvenez-vous du sort de tant de chefs d’Etat qui se sont montrés si vaniteux, si méchants et si insensibles aux douleurs des autres. Souvenez- vous que seul Dieu est puissant et qu’au nom de la mort à laquelle toute âme goûtera, nous devons faire preuve d’humilité et de condescendance, particulièrement lorsque nous sommes puissants et/ou riches. Il y a trois décennies, vous n’aviez pratiquement rien, vous étiez de l’autre côté de la barrière, vous battant pour un mieux-être pour vous, pour nous, pour tous les Nigériens. Aujourd’hui, vous avez tout eu, y compris l’argent qui vous faisait défaut et le pouvoir d’État. Seulement, vous avez changé de dogme, devenant un autre homme, quelqu’un pour qui l’on fait ce que l’on veut lorsqu’on a le rapport des forces en sa faveur.

Avec la mort du capitaine Issa Amadou Kouncthé, tout ce que vous essayez de construire tombe à l’eau. L’image que vous vous échinez laborieusement à construire est déjà par terre, complètement compromise par vos tâtonnements, vos atermoiements et vos indécisions. Je ne parle pas encore des graves contradictions dans lesquelles vous baignez continuellement.

En toute sincérité, vous avez failli, dans ce dossier comme dans tant d’autres sur lesquels vos compatriotes vous attendaient. Un de mes amis m’a d’ailleurs expliqué que tout ce qui vous préoccupe, c’est de trouver les voies et moyens de conserver le pouvoir audelà de ce mandat ; une perspective que vous savez fortement hypothétique, sinon déjà compromise par qui vous savez, au nom d’un projet révoltant. Pourquoi ne vous battez- vous pour des choses qui valent la peine puisque, selon mon ami, c’est déjà plié au sein du Pnds Tarayya et vous le savez de toute évidence. Vous excuserez volontiers l’audace de votre conseiller informel en vous apprenant que selon mon ami, votre avenir est derrière vous au Pnds Tarayya. En attendant l’épilogue de cette affaire, sachez que toute âme goûtera à la mort et que personne ne sait à l’avance comment il quitterait.

Mallami Boucar
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