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Mme Gogé Maimouna : Juriste de roc, épouse de cœur

Publié le jeudi 26 janvier 2023  |  Agence Nigerienne de Presse
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© Autre presse par DR
Mme Gogé Maimouna Gazibo DG de l`Agence Nigérienne de Lutte contre la Traite des Personnes
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Mme Gogé Maimouna Gazibo est une magistrate nigérienne, Coordinatrice de l’ONG ‘’Chronique Judiciaire’’, une organisation qu’elle a fondée avec d’autres cadres nigériens, principalement des juristes, pour défendre les droits des citoyens marginalisés, mais aussi pour vulgariser le Droit nigérien auprès des populations.

Cette organisation est co-animée avec des magistrats, des huissiers, des avocats, des notaires, des spécialistes en communication, des journalistes, Selon cette femme de droit qui est en passe d’être une égérie de la culture nigérienne avec ses tenues d’inspirations nationales.

La création de cette association est motivée par la vision patriotique de ses membres, celle d’aider les citoyens marginalisés dans leur besoin d’assistance judiciaire, explique la fondatrice.

‘’On s’est dit qu’il faut, à un moment, que les Nigériens qui ont réussi, qui ont eu la chance d’être éduqués et de travailler, apportent leur contribution aux autres. Et c’est comme ça que l’idée est partie et nous avons réuni nos forces’’, raconte Mme Gogé.

‘’Il n’appartient pas seulement aux ONGs internationales et aux Ambassades d’apporter leur concours dans le cadre de la promotion des droits humains et le combat contre les inégalités’’, ajoute-t-elle.

Avant de créer cette ONG, poursuit-elle, ‘’je n’étais tellement pas contente des procédures judiciaires, des inégalités dans les différents textes du Niger. Il y’a beaucoup d’inégalité par exemple dans la lutte contre la violence basée sur le genre et aussi sur les violences faites aux femmes’’.

Selon elle, les textes législatifs nigériens sont ‘’ des textes qui ont été pris ailleurs, ce sont des textes qui ont été transposés dans le code qui ne cadre pas avec la réalité, des textes qui ne sont tellement pas en harmonie avec nos cultures, avec les réalités et qui n’apportent rien pour les femmes dans le cadre de la promotion des droits humains’’, a-t-elle constaté.

C’est pourquoi, a-t-elle souligné, ‘’J’ai commencé à dénoncer en faisant des petits articles pour expliquer, par exemple, les insuffisances de la loi sur le harcèlement sexuel, voilà là où il faut corriger dans la loi sur le viol’’.

‘’J’ai vu qu’il y’ avait aussi tellement d’inégalité en matière de divorce, de répudiation, de garde d’enfant, parce que les gens ne comprennent pas la différence entre le divorce et la répudiation et comment on fait la garde d’enfant’’, fait observer l’ancienne juge des enfants’’.

Retraçant toujours le processus de création de l’ONG, Mme Gogé indique que de ‘’façon informelle sur les réseaux sociaux, j’ai commencé à expliquer le basique du droit que les gens ne connaissent pas, et un jour les médias ont commencé à m’appeler pour avoir des entretiens sur le droit de la famille, sur le droit pénal’’.

Par la suite, raconte-t-elle, ‘’je me suis mise dans la vulgarisation du droit en langue facile, il y a 5 ans de cela. J’ai aussi formalisé ‘’Chronique Judiciaire’’ sur les réseaux sociaux, cela fait 3 ans, mais pour l’arrêté de la création, il a fallu 2022 quand tout le monde a été persuadé qu’il faut ériger chronique en une ONG, parce que un jour je peux partir et il ne faudrait pas que tout ce que nous avons commencé s’arrête’’.

A ses débuts, ‘’le champ d’intervention de l’ONG était d’expliquer le droit en français facile sur les réseaux sociaux et quand les besoins se sont faits sentir, nous avons élargi le champ d’intervention’’, avant de commencer à intervenir sur les médias.

‘’Actuellement nous sommes en train même de signer des conventions avec certains médias pour avoir des chroniques hebdomadaires sur le droit’’ a-t-elle fait savoir.

‘’La différence entre nous et les autres, c’est que nous aidons tout le monde, hommes, femmes, enfants. Nous intervenons dans les problèmes de famille, et aussi dans les procédures’’, a-t-elle fait remarquer.

‘’L’association islamique même nous réfère des cas quand elle ne peut pas gérer. La gendarmerie nous réfère des situations qui ne sont pas pénales mais qui sont graves et on accompagne. La police nous envoie des personnes. En fait, même les justices des communes souvent quand elles ont des cas de faits sociaux qui ne sont pas prévus par la loi, ils nous réfèrent ces personnes et on essaye de retrouver des solutions’’, cite-t-elle en exemple.

‘’La plupart des personnes qui viennent vers nous, nous repèrent par les réseaux sociaux car notre premier canal de communication reste et demeure les réseaux sociaux, à savoir Facebook, WhatsApp, twitter’’ sans oublier ‘’les médias Nigériens’’ et ‘’de plus en plus souvent les médias internationaux tels que RFI, BBC et d’autres aussi s’intéressent à nous ‘’, fait-elle savoir.

Selon elle, l’impact des activités de son organisation se mesure par le nombre de personnes qui sollicitent leur aide.

‘’ Par le nombre de personnes qui frappent à notre porte, il arrive des moments où on commence les écoutes à 7h30 et on termine à 20h. Les week-ends, on est obligé d’éteindre la ligne du numéro qui a été mis à la disposition de la population’’, affirme la coordinatrice de ‘’Chronique Judiciaire’’.

‘’Le fait que notre agenda soit plein 7/7, déjà ça nous dit l’impact, le fait que les institutions nationales comme la gendarmerie, la police, la justice nous réfèrent des cas cela veut dire que nous sommes rigoureux, et ensuite le fait que les médias internationaux, et locaux font tous appel à Chronique Juridiciaire, cela veut dire tout simplement que le message passe et on a beaucoup de retour’’.

‘’Même les partenaires qui ont choisi de nous financer, nous les avons pas sollicités, ce sont eux qui sont venus vers nous après avoir vu ce que nous faisons sur les réseaux sociaux’’, s’est réjouie Mme Gogé.

Mme Gogé Maimouna est diplômée du Cycle international de l’ENA de Strasbourg (France), après avoir obtenu son diplôme de magistrat à l’Ecole de magistrature du Niger. Elle est titulaire d’une maitrise en droit obtenue au Mali après son baccalauréat au Lycée Korombé de Niamey.

Avant la création officielle de l’ONG ‘’Chronique Judiciaire’’, Mme Gogé était précédemment Directrice générale de l’agence nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants (ANLTP/TIM), où elle a fait d’énormes réalisations, dit-elle.

‘’Quand j’étais nommée directrice générale de l’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes et le Trafic Illicite des Migrants (ANLTP/TIM), c’était une agence qui n’avait pas de local, pas de personnel, qui n’avait pratiquement rien, même le logo de l’agence vient de moi, quand j’ai quitté là-bas, j’ai laissé une équipe de plus de 20 personnes, j’ai laissé une agence nationale, 10 bureaux régionaux, j’ai laissé du mobilier et surtout j’ai laissé des prix’’, a-t-elle révélé.

En outre, a-t-elle ajouté, ‘’à mon arrivée, l’agence n’avait pas de budget mais quand j’ai quitté, l’agence était subventionnée par l’Union européenne, l’OIM, l’ONU/DC, par le centre international de développement pour les politiques migratoires, l’agence avait plus de 10 partenaires. Alors je peux fièrement dire que j’ai laissé une agence bien structurée, une agence bien visible, et surtout l’agence était l’institution publique la plus visible au Niger », a-t-elle fait valoir avant d’ajouter avoir ‘’remporté le prix de l’entreprise publique à vocation sociale de l’année 2018’’.

‘’La première chose que je sais est que j’ai reformé le regard du fonctionnaire par rapport à l’administration publique, quand je suis venue je ne me suis pas contentée de dire c’est une agence de l’Etat, l’Etat doit tout me donner, et me contenter de m’assoir sur ma chaise. Je me suis battue pour imposer l’agence, je me suis battue pour faire connaitre l’agence, j’ai communiqué, je suis allée vers les autres, j’ai fait connaitre l’agence et le ministère de la justice’’, se réjouit-elle.

Mariée et mère de 4 enfants, Mme Gogé Maimouna comptabilise aujourd’hui 17 années de mariage.

C’est cette femme pleine de responsabilité familiale qui mène un combat acharné pour la promotion de droits humains et dans l’éducation populaire sur le Droit au Niger.

Entre la vie conjugale et la vie professionnelle, ‘’j’équilibre’’, dit-elle.

‘’ Durant 17 ans de mariage, personne n’a jamais cuisiné pour moi et ma famille, en 17ans de mariage je ne suis jamais sortie laisser mon mari un dimanche, même si c’est pour une cérémonie dans ma famille. J’arrête d’être la DG à la porte en rentrant à la maison, pour prendre le rôle de la femme mariée et mère que je suis’’, fait-elle savoir.

Selon la juriste, les femmes ont non seulement le droit de fonder une famille, mais aussi d’être ambitieuses dans la vie.

Cette ambition, dira-t-elle, ‘’ne peut pas nous empêcher d’avoir le droit à une vie de famille équilibrée. Il faut juste savoir situer les choses, personnellement, je n’ai jamais montré à mon époux que mon boulot est meilleur que lui, je ne lui ai jamais montré que s’il me répudie, j’ai la possibilité d’avoir une maison, d’avoir plus que lui, je lui ai toujours montré que c’est d’abord lui, les autres puis le boulot, après’’.

HER/CA/ANP 0136 Janvier 2023
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