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Affaire de coup d’état du 31 mars 2021 : Des révélations susceptibles de changer la relation d’Issoufou et Bazoum

Publié le jeudi 2 fevrier 2023  |  nigerdiaspora.net
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© Autre presse par DR
Le Président Issoufou Mahamadou
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Comme vous le savez, le procès des auteurs de la tentative de coup d’Etat du 31 mars 2021 s’est ouvert il y a quelques jours, devant le Tribunal militaire de Niamey et se poursuit toujours. Faut-il le rappeler, dans la nuit du 30 au 31 mars 2021, un groupe d’officiers et de sous-officiers de l’armée avait tenté de renverser le régime de la Septième République qui était sur le point de consacrer la première alternance politique au pouvoir au Niger. Malheureusement, pour eux peu organisé, car trahi, probablement par certains acteurs de départ ayant retourné casaque par la suite, ce groupe d’aventuriers téméraires avait peu de chances de parvenir à ses fins face à la puissance de feu dont disposait la garde prétorienne de l’époque. Ils étaient une cinquantaine de prévenus, officiers, sousofficiers et civils à comparaître devant le Tribunal militaire de Niamey pour des faits de tentative de coup d’Etat. D’après les premières auditions, l’on aurait l’impression d’assister à un numéro théâtral de la troupe légendaire nigérienne du trio magique, Hima Dama Dama, ‘’Chef Koutikali’’ et ‘’Alpha Zazi’’ au sommet de son art, d’une soirée dominicale. A côté, en Guinée, c’est le même triste spectacle qui se livre avec comme acteur principal Toumba, l’ancien Aide de camp du Capitaine Dadis Camara.

Au Niger, c’est le Lieutenant Morou Abdourahamane qui y joue, cette fois-ci, la vedette, voire surjoue, à la limite, par de révélations aussi abracadabrantes les unes plus que les autres. Pour s’illustrer davantage, il aura multiplié les revirements, mené souvent en bateau les enquêteurs sur des faits qui n’étaient que les fruits de son imagination, devait-il souvent reconnaître devant ce tribunal. Son manque de cohérence face à la constance de son codétenu, le Lieutenant Gourouza de l’Escadrille militaire, aura fini par semer le doute sur la réalité de cette affaire de coup d’Etat qui n’en était pas un, en fait. Alors, pour les observateurs avertis, lorsqu’un prévenu- clé de l’affaire devient peu constant dans ses dépositions préliminaires et dans ses déclarations à la barre, quel crédit final faudrait-il, dans ce cas, accorder à la parole d’une telle personne qui avait balancé plusieurs noms dans l’affaire ? Après près deux ans de privation de liberté sous la base des déclarations de cet individu, de potentiels innocents sont toujours détenus injustement. En fait, les gens doués de sens critique s’étaient, à l’époque, beaucoup interrogés sur le timing même de cette tentative de coup d’Etat, qui intervenait à la veille de l’investiture dans ses fonctions du candidat déclaré élu à l’issue du second tour de l’élection présidentielle du 21 février 2021. Pourquoi faire un coup d’Etat à ce moment précis, dans ce moment de vide constitutionnel de quelques heures de la passation officielle du témoin ? A qui profite le crime, serait- on tenté de se poser la question ? N’aurait-il pas été plus indiqué de le faire après l’installation du nouvel élu pour que cela soit qualifié de coup d’Etat ? Ou même avant la proclamation des résultats du scrutin en question ?

Voilà, en fait, ce qui semblait le plus troublant dans cette affaire qui contribua à alimenter les scénarii les plus plausibles, possibles sur un complot général digne des plus grandes affaires d’Etat dont le principal acteur serait l’ancien Président de la République, Issoufou Mahamadou lui-même. Après coup, l’on peut se rendre compte de la grande capacité du personnage dans la conception et la réalisation des coups politiques fourrés dont il sera passé comme l’un des maîtres les plus incontestés et incontestables, dans ce Niger contemporain. Fervent lecteur du célèbre ouvrage de stratégie militaire de Sun Tzu de la Chine du VI ème siècle avant Jésus-Christ, ‘’L’Art de la guerre’’, et d’ailleurs de tous les ouvrages d’inspiration complotiste ayant jalonné l’histoire des jeux de pouvoir et d’influence dans le monde, Issoufou Mahamadou est un dramaturge consommé et un fin stratège de la duplicité politique, prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Tous les siècles produisent ce genre d’hommes, assoiffés de pouvoir et poursuivis par un éternel complexe de supériorité, auquel vient s’ajouter une phobie existentielle de persécution permanente de l’âme.

Pour ce genre d’individus, la recherche du pouvoir et sa conservation demeurent un enjeu permanent qui ne prendra fin qu’une fois dans la tombe. Le Niger contemporain aura eu le malheur d’avoir eu à sa tête un homme comme Issoufou Mahamadou pour diriger les destinées du pays. En une décennie, à la place d’un pouvoir démocratique et républicain qu’il promettait pourtant aux Nigériens, lorsqu’il quémandait leurs suffrages, au final, ce fut l’exercice d’un pouvoir personnel, clanique et dynastique qui avait été mis en oeuvre. C’était pour préserver cette hégémonie politique, et en fin réaliste politique, qu’il avait renoncé à briguer un troisième mandat présidentiel hypothétique pour concevoir une succession en douceur présentée et vendue comme une alternance politique. La tentative du 31 mars 2021 participeraitelle aussi du scénario machiavélique de conserver le pouvoir par d’autres moyens ? Cette éventualité ressortait de certaines déclarations du Lieutenant Morou. En tout état de cause, d’après certaines indiscrétions, le Président Mohamed Bazoum ne serait pas resté de marbre devant de telles révélations qui risqueraient de réévaluer, à terme, les relations entre ce dernier et son ancien mentor politique. Le coup semblerait mal être accusé par l’enfant de Tesker qui découvrirait une autre facette de l’enfant de Dandadji qu’il croyait si bien connaître comme les dix doigts de ses mains. Si le Lieutenant Morou arrivait, véritablement, à être véridique dans ses déclarations livrées à la justice militaire, incontestablement que le regard du Président Bazoum changerait à l’égard de l’ex-président de la République. Certains observateurs avancent que le Chef de l’Etat n’affiche pas, ces derniers temps, une mine excellente que l’on lui connaît d’ordinaire. Ils supposeraient que les révélations faites à cette audience du Tribunal militaire auraient commencé à produire leurs effets sur le personnage présidentiel, sans doute dépassé par les événements. Ces fins analystes prédisent alors de lendemains incertains dans les rapports entre les deux hommes jusque-là marqués du coin du respect mutuel de l’un envers l’autre. Est-ce, enfin le début du clash tant attendu et tant proclamé, depuis des mois, entre les deux hommes ? Tout dépendrait, dans ce cas, de l’issue de ce procès ?

Wait and see, dirait le grand dramaturge anglais du XVIème siècle, William Shakespeare !

Adamou Maiga
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