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Gouvernance politique et économique : Vers une ‘’OPA’’ de ‘’Tahirou Mangal’’ sur Niger Air Ways ?

Publié le samedi 4 fevrier 2023  |  nigerdiaspora.net
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Décidément, l’on se demandera sur les véritables limites que le régime de la renaissance compte se fixer dans le sens de la prévarication dans la gestion des affaires publiques, tant il apparaît impossible, aujourd’hui, de dresser des bornes sur l’ampleur du désastre commis durant une décennie. L’heure du bilan global a sonné, inexorablement, il n’est guère enthousiasmant au regard des promesses faites, au départ, aux Nigériens de connaître le bonheur éternel sous le règne de sa majesté, ‘’Issoufou 1er du Niger’’. Au titre de ce bonheur terrestre figurait sans doute la question de la souveraineté aérienne, c’est-àdire celle de réduire considérablement l’enclavement géographique du pays face à l’immensité de son territoire. Dans ce monde moderne, la voie aérienne demeure le principal enjeu de la mobilité humaine dans les plus brefs délais et dans les meilleures conditions de sécurité. Dans ce Niger enclavé et très peu desservi par les compagnies aériennes du monde, il fallait réfléchir et mettre en place une compagnie aérienne nationale pour effectuer des vols commerciaux, domestiques et le Hadj et la Oumra au lieu Saint de l’Islam. La création, en 2012, de ‘’Niger Air Ways’’ procédait sans doute de cette nécessité vitale de rompre l’isolement géographique du pays. Surtout, l’épineuse question de l’organisation du Hadj, chaque année, avec son lot de désolations enregistrées dans l’acheminement des pèlerins sur les lieux Saints de l’Islam. C’était donc face à tous ces défis que l’Etat du Niger avait, souverainement, décidé de la mise sur pied d’une compagnie aérienne nationale, en l’occurrence ‘’Niger Air Ways’’, dont le capital social est détenu à plus de 90% par l’Etat luimême et le reste par du privé national.

Cependant, la création d’une compagnie aérienne n’est pas un jeu d’enfants où il suffirait seulement de se rendre dans un magasin ordinaire de gadgets pour bambins, comme ‘’Tout pour la femme et l’enfant’’ de Niamey. En effet, créer une compagnie aérienne suppose disposer d’abord d’une flotte de navigation disponible, ou à défaut, de moyens d’affrètement, du personnel pour cela. Or, depuis sa création, ‘’Niger Air Ways’’ sera demeurée au stade de la simple déclaration d’intention ou de manifestation d’intérêt, sans jamais passer à la vitesse supérieure de disposer d’une flotte personnelle nécessaire à l’accomplissement de ses opérations de vols. Même les opérations de vols du Hadj, qui étaient une de ses missions principales, sont effectuées en soustraitance avec d’autres compagnies aériennes étrangères. Aujourd’hui, ‘’Niger Air Ways’’ n’affiche guère une meilleure santé financière et économique, car la gestion pratiquée au sein de cette Boîte, durant des années, était aux antipodes d’une administration responsable, compétente et profondément patriotique. Ainsi, pendant plusieurs années, le régime de la renaissance n’aura jamais semblé faire de cette compagnie nationale un exemple de réussite économique et stratégique, en y envoyant, généralement, de dirigeants sociaux sur la base de coloration politique. Les opérations de Hadj s’y déroulent dans la plus grande opacité de gestion centrée autour du Directeur Général qui peut se permettre de commander, aux frais de la princesse, une grosse ‘’V8’’ de plus d’une soixantaine de millions, pendant que la compagnie ne disposait même pas d’un simple cerf-volant dans son escadrille ! Voilà, comment, sciemment, le régime de la renaissance aura durablement hypothéqué les chances de succès de ‘’Niger Air Ways’’, sur le point, aujourd’hui, de déposer, tout simplement, le bilan, comme l’on dit en matière de droit de la faillite. Mais, avant de rendre l’âme, ‘’Niger Air Ways’’ devrait être vendue au sulfureux homme d’affaires nigérian, le tristement célèbre Tahirou Mangal, un des principaux bailleurs de fonds du parti rose. En effet, depuis quelques temps, l’affaire se goupille en secret, entre cet opérateur économique et le pouvoir politique en place, afin de céder les actions détenues par l’Etat du Niger. On parle d’une vente d’une valeur nominale de deux (2) milliards de francs CFA. Mais, d’après certaines sources proches du dossier, les actionnaires privés nationaux ne cautionneraient pas une telle cession et évoqueraient, à ce sujet, l’existence, dans les statuts de la compagnie, d’un droit de préférence au profit de ces derniers. Comme vous le savez, en matière de droit commercial, il existe ce genre de stipulations contractuelles émises au profit des parties contractantes, qu’en cas de changement dans la vie juridique de la société, ce soient les actionnaires qui seront privilégiés dans le processus de cette cession d’actions. C’est une manière de sécuriser la société en la gardant entre les mains déjà connues. Ainsi, le bon sens et le droit auraient recommandé de solliciter les offres de rachat de ces actionnaires privés nationaux d’abord. Ce serait en cas de nonsatisfaction dans cette direction, soit aucun privé ne désire racheter, soit l’offre proposée n’est pas intéressante, que l’Etat sera simplement autorisé à recourir à des offres extérieures. Or, apparemment, cette procédure n’a pas été subie, car directement, l’on fit appel à Mangal pour discuter avec lui du prix auquel il accepterait d’acquérir les actions détenues par l’Etat. Quelle inconséquence de la part du régime, si d’aventure cette cession venait à se concrétiser ! Remettre entre les mains d’un privé étranger la compagnie aérienne nationale est une remise en cause, tout simplement, de la souveraineté du Niger dans un domaine aussi stratégique que celui de l’aéronautique ! Même quand il s’agirait de privé national, la pilule serait toujours difficile à avaler, a fortiori, lorsque c’est à un privé étranger qu’est rétrocédée cette compagnie aérienne. Dans ces conditions, ‘’Niger Air Ways’’ ne devrait plus s’appeler de cette façon, car, désormais, elle battrait pavillon ‘’Max Air Ways’’ ! L’on ne serait plus, alors, en présence de la même compagnie aérienne, mais bien en face d’une nouvelle compagnie aérienne de droit privé étranger, dans la mesure où tous les aéronefs de ‘’Max Air’’ sont immatriculés en République fédérale du Nigeria, ainsi que la licence d’exploitation délivrée par les instances habilitées en la matière l’est au nom du Nigeria et non du Niger.

Voilà, aujourd’hui, le crime que le régime de la renaissance s’apprêterait à commettre en envisageant de brader ‘’Niger Air Ways’’ à Tahirou Mangal du Nigeria. Qui a déjà dit que l’antipatriotisme était aussi une autre facette du régime de la renaissance que les Nigériens découvrent, seulement, à la pratique du pouvoir !

Adamou Maiga
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