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Niger: sommet crucial de la Cedeao après l’echec de l’ultimatum aux militaires

Publié le jeudi 10 aout 2023  |  AFP
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© Autre presse par dr
Embuscade d`Intagarmey : 17 militaires tués, 13 blessés et 12 portés disparus selon le bilan mis à jour par l`Etat-major
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Les dirigeants des pays d'Afrique de l'Ouest opposés au coup d'Etat au Niger se réunissent
jeudi à Abuja pour un sommet crucial, après l'échec de leur ultimatum aux militaires qui ont
pris le pouvoir.
"D'importantes décisions" sont attendues lors de ce sommet, a prévenu mardi la
Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qui a réafirmé privilégier
la voie diplomatique pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, tout en maintenant sa
menace d'un recours à la force.
La Cedeao, par la voix du Nigeria qui assure la présidence tournante de l'organisation,
s'exprimait pour la première fois depuis l'expiration dimanche soir d'un ultimatum de sept
jours lancé aux militaires pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Or les nouveaux maîtres du Niger ont semblé jusqu'ici fermés aux tentatives de négociations
de la Cedeao. Ce qui fait craindre que le sommet de jeudi matérialise la menace
d'intervention militaire, aussi redoutée que critiquée dans la région.
Mardi encore, une délégation conjointe de la Cedeao, de l'Union africaine (UA) et des Nations
unies avait tenté de se rendre à Niamey. En vain, les putschistes leur barrant la route en
invoquant des raisons de "sécurité".
- Gouvernement de transition ? -
L'échec de cette visite s'ajoutait à un autre signe de défiance des nouveaux dirigeants
nigériens: la nomination lundi d'un Premier ministre civil, Ali Mahaman Lamine Zeine, qui
semble être la première étape vers la désignation d'un gouvernement de transition.
Seule éclaircie à la veille du sommet, une rencontre mercredi soir à Niamey entre le nouvel
homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, et l'ex-émir de l'Etat nigérian de Kano
Sanusi Lamido Sanusi, un proche du président du Nigeria Bola Tinubu.
"Nous sommes venus en espérant que notre arrivée va ouvrir la voie à de vraies discussions
entre les dirigeants du Niger et ceux du Nigeria", a déclaré l'ex-émir, précisant cependant ne
pas être un "émissaire du gouvernement" nigérian.
En marge de ces tentatives diplomatiques, les chefs d'état-major de la Cedeao se sont réunis
vendredi à Abuja, où ils ont défini les contours d'une possible intervention militaire.
C'est donc un sommet crucial pour l'Afrique de l'Ouest qui s'ouvre jeudi matin à Abuja.
S'envolant pour la capitale nigériane mercredi soir, le président de Guinée-Bissau Umaro
Sissoco Embalo a afirmé que "le seul président" reconnu au Niger est le président Bazoum.
"Les coups d'Etat doivent être bannis", a-t-il ajouté, estimant que la Cedeao, dont son pays et
le Niger font partie, jouait son existence après les putsch dans trois autres Etats membres
(Mali, Guinée, Burkina Faso; suspendus de ses instances dirigeantes) depuis 2020.
De leur côté, le Mali et le Burkina Faso ont afiché leur solidarité avec les militaires du Niger.
Ils ont afirmé que si le pays était attaqué par la Cedeao, ce serait "une déclaration de guerre"
pour eux.
Mardi, ils ont adressé des lettres conjointes à l'ONU et à l'UA en appelant à leur
"responsabilité" pour empêcher "toute intervention militaire contre le Niger dont l'ampleur
des conséquences sécuritaires et humanitaires serait imprévisible".
- Soutiens occidentaux -
Dans ses eforts pour rétablir le président Bazoum, la Cedeao peut quant à elle compter sur le
soutien des puissances occidentales, en premier lieu les Etats-Unis et la France qui avaient
fait du Niger un pivot de leur dispositif antijihadiste au Sahel.
Les Etats-Unis ont exprimé mercredi leur inquiétude à propos des conditions de détention de
M. Bazoum, détenu depuis le coup d'Etat du 26 juillet dans sa résidence présidentielle.
La numéro deux de la diplomatie américaine était venue lundi à Niamey pour rencontrer les
auteurs du coup d'Etat, réunion à laquelle n'avait pas participé le général Tiani. Elle n'avait
pas non plus rencontré M. Bazoum.
Les discussions "ont été extrêmement franches et par moment assez dificiles", avait-t-elle
reconnu.
La France, ex-puissance coloniale régulièrement vilipendée lors de manifestations en Afrique
de l'Ouest, a fait savoir mardi de source diplomatique qu'elle appuyait "les eforts des pays
de la région pour restaurer la démocratie" au Niger.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui aussi dit sa préoccupation, exigeant la
libération de Mohamed Bazoum et dénonçant "les déplorables conditions dans lesquelles
vivraient le président Bazoum et sa famille".
Depuis l'arrivée des militaires au pouvoir, la France a suspendu les accords de coopération
militaire avec Niamey. Les militaires nigériens ont, eux, dénoncé la semaine dernière ces
accords, ce que Paris a rejeté, au motif que ceux-ci avaient été signés par les autorités
nigériennes légitimes.
Mercredi, les militaires ont Paris d'avoir violé dans la matinée l'espace arien nigérien, fermé
depuis dimanche, avec un avion de l'armée française venu du Tchad, et d'avoir "libéré des
terroristes". Des accusations aussitôt démenties par la France.


cma/tmt/roc
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