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Niger : Yayi privilégie le dialogue et demande la levée les sanctions

Publié le jeudi 31 aout 2023  |  lanouvelletribune.info
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© Autre presse par DR
Putsch au Niger: « le Dialogue et la diplomatie doivent primer sur l’option guerrière », Boni Yayi
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Maintes fois interpellé pour réagir à la crise au Niger, Boni Yayi a fini par sortir de son mutisme. Dans une déclaration faite ce matin à sa résidence privée, l’ancien chef de l’Etat a opté pour a condamné fortement le coup d’Etat du 26 juillet. Mais il préconise le dialogue pour régler cette crise et demande la levée de toutes les sanctions contre le Niger.

Lire la déclaration ci-dessous

Crise Politique Nigérienne : privilégions plutôt la diplomatie et le dialogue dans l’intérêt de nos populations

Depuis le 26 juillet 2023 que la prise du pouvoir au Niger par les militaires est intervenue, de nombreuses voix se sont élevées pour condamner le Coup d'Etat. Cependant, qu'il s'agisse d’Anciens Chefs d’État, de Dignitaires des cultes endogènes, des chefs et sages de communautés religieuses, de Conférences Épiscopales, d’intellectuels africains du continent ou de la diaspora, des membres de la société civile, la condamnation est aussitôt suivie du refus de l'usage de la force et d'appel à privilégier la diplomatie et le dialogue.

En ma qualité d’Ancien Président du Bénin et de l’Union Africaine, j’ai été en son temps sollicité dans la résolution de plusieurs foyers de tension et de crises électorale en Côte d’Ivoire (2010), au Mali (2012), en Sierra Leone (2012), au Ghana (2012), en République centrafricaine (2012), au Burkina Faso (2014), au Burundi (2015) et plus récemment en Guinée (2022). C’est pourquoi en toute modestie, mais avec la plus grande fermeté, je condamne le Coup d'Etat militaire perpétré au Niger, et demande la libération du Président Bazoum ainsi que la préservation de son intégrité physique et celle de sa famille.

A mon tour, j'en appelle aussi au dialogue et à une solution diplomatique négociée. Le Dialogue et la diplomatie doivent primer sur l’option guerrière. Car en fait, l’opinion publique africaine continue de se demander avec inquiétude pourquoi notre institution régionale n’a pas cru devoir saisir les Nations Unies notamment son conseil de sécurité comme à l'accoutumée ou tout au moins tenir compte de l’avis du Conseil de Paix et Sécurité de l’UA qui, sur la base de sa détermination à faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2030, demande à la commission de l’UA avant toute intervention militaire d’entreprendre une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires sur les populations et de lui en faire rapport. Il est évident qu’une telle intervention donnerait lieu à l’affrontement entre nos États, nos peuples, entraînant la fragilisation de nos économies et finalement la dislocation de la CEDEAO. Nous devrions absolument éviter cela afin de préserver la mémoire des Pères fondateurs de la CEDEAO.

Il est grand temps de rendre réelle la volonté des pères fondateurs de l’OUA, notamment du Président Kwame Nkrumah dont le rêve a été la réalisation de l’unité de l’Afrique : « Africa Must Unite ». En outre, je constate avec beaucoup d’amertume et stupéfaction que ces appels sont demeurés lettre morte et une espèce d’épée de Damoclès reste suspendue sur les paisibles et vaillantes populations du Niger. Les frontières demeurent fermées contraignant le peuple frère du Niger et d’autres peuples du monde à une famine de plus en plus certaine et probablement à des réfugiés. Que les responsables africains à tous les niveaux et singulièrement les Chefs d’État de la CEDEAO se souviennent que ce fut en 1885 à la Conférence de Berlin que l’Afrique a été partagée. Et ce fut dans une résistance farouche que l’Europe colonisatrice est arrivée à bout de nos Héros Almamy Samory Touré, Bio Guerra, Kaba et Behanzin, imposant alors les frontières actuelles.
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