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L’air du temps : Les coups d’Etat au cas par cas !

Publié le vendredi 8 septembre 2023  |  nigerdiaspora.net
Agadez:
© Autre presse par DR
Agadez: une mobilisation massive en soutien au CNSP sous le signe du drapeau russe
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Le coup d’Etat du Gabon est différent de celui du Niger. C’est la formule magique qu’on essaie de nous faire avaler, dans la droite ligne des contradictions de la politique africaine de la France. Une position dans laquelle semble embarquée l’Union Européenne dont un haut responsable a soutenu que les coups d’Etat doivent être traités au cas par cas. C’est dire qu’il y a des bons et des mauvais coups d’Etat. C’est dire que les principes sont à géométrie valable. Et, donc il est légitime de penser qu’il y a la vraie démocratie et les démocraties de façade, tropicalisées dont la seule légitimité tient à l’amitié que développent les grandes puissances avec les dirigeants, on ne sait pour quel prix !

Pour revenir au traitement au cas par cas des coups d’Etat, il faut dire dans la logique de ceux qui défendent incongruité, le bon coup d’Etat est celui qui préserve leurs intérêts dans le pays concerné comme c’est le cas actuellement au Gabon. Une situation où il n’y a aucun changement de perspective relativement aux rapports établis depuis des décennies entre la France et le Gabon où un homme lige remplace un président élu qui a perdu le soutien de la France à la suite de ses prises de position qui menacent les intérêts français au Gabon. En effet, Ali Bongo a fait adhérer le Gabon au Common Wealth et a engagé une diversification de ses partenariats avec notamment la présence de la Chine et le rapprochement avec la Russie. Un sacrilège dans le giron français.

En somme, un coup d’Etat est bon pourvu qu’il assure la continuité du système France-Afrique mis en place pour continuer à siphonner les ressources des pays et maintenir les populations dans la misère la plus crasse. Ce qui est à l’opposé du cas nigérien où les militaires qui ont déposé l’ancien régime, forts du soutien du peuple, ont décidé de rompre avec les rapports fondés sur la servitude. Les cas gabonais et nigérien mettent à nu l’hypocrisie la plus achevée qui entoure les relations franco africaines. Une situation qui doit interpeller la CEDEAO et tous les va-t’en guerre qui, par naïveté ou par hypocrisie, veulent attaquer le Niger.

Dans tous les cas, le coup d’Etat au Niger s’inscrit dans une double, mais totale rupture : Rupture entre le peuple nigérien et des élites politiques aux attitudes serviles vis-à-vis des puissances étrangères d’une part ; rupture des rapports de maitre à esclave entre la France et le Niger d’autre part. La mobilisation chaque jour grandissante des Nigériens de tous les âges et de tous les milieux pour dire non à la politique française au Niger traduit cette aspiration à la souveraineté, à l’indépendance totale et à l’établissement de rapport d’égal à égal entre le Niger et tous ses partenaires y compris la France.

L’orgueil et à la limite l’arrogance des autorités françaises ne changeront rien à la détermination du peuple nigérien, décidé à prendre son destin en main. Du reste, c’est cet aveuglement face à l’évidence qui a poussé à l’isolement de la France en Europe, mais aussi à l’attitude raisonnable des USA. En effet, même s’ils ont pris des sanctions économiques, les pays européens ont refusé d’adhérer à l’idée d’une intervention militaire au Niger. Ils semblent ainsi tirer les leçons du fiasco des opérations Serval et Barkhane au Mali. Un échec auquel, la France a astucieusement associé, en plus de ses alliés traditionnels, les Européens à travers la fameuse opération Takuba qui, a mobilisé des troupes estoniennes, bulgares, polonaises, etc., bref des pays qui n’ont aucune connaissance des réalités du Sahel et de la géopolitique de cette région.

Ce traitement au cas par cas des coups d’Etat, est une insulte à l’intelligence des Africains et particulièrement des Chefs d’Etat de la CEDEAO. Dans tous les cas, comme aimait à le rappeler feu Sanoussi Tambari Jackou ‘’La roue de l’histoire tourne inexorablement et personne ne peut l’arrêter’’. Et l’histoire retiendra que le peuple nigérien a décidé de prendre son destin, de redéfinir ses relations.

Siradji Sanda (ONEP)
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