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La transition politique à l’heure des sanctions de la CEDEAO et des questionnements des citoyens : Eléments de contribution constructive à la réussite de la transition politique

Publié le lundi 20 novembre 2023  |  Nigerdiaspora
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© Autre presse par DR
Les membres du CNSP se devraient d’éviter de s’afficher avec certains opérateurs économiques présumés criminels de l’économie au Niger.
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La transition politique à l’heure des sanctions de la CEDEAO et des questionnements des citoyens : Eléments de contribution constructive à la réussite de la transition politique

Le Conseil national pour la sauvegarde de la démocratie (CNSP) passera bientôt le cap des quatre (4) mois aux commandes de l’Etat du Niger sous les sanctions de la CEDEAO, que tous décrient comme illégales, iniques et inhumaines. L’heure est au déploiement de diverses initiatives à l’endroit de l’institution communautaire en vue de les faire lever. La société civile y joue spontanément et pleinement sa partition avec les armes qui sont les siennes afin de contribuer à la désescalade ; mais à l’évidence elle ne peut être plus royaliste que le roi ; seuls les actes des nouvelles autorités peuvent assurer la levée des sanctions tout en contribuant au maintien de la mobilisation populaire.

Les initiatives multiples et multiformes des acteurs visant à faire lever les sanctions

A cet effet, la société civile se trouve à la pointe du combat avec l’organisation de diverses manifestations. On note une présence remarquable des associations féminines, qui ont organisé des sit-in à la représentation de la CEDEAO à Niamey. Mieux, les "Femmes battantes" et la "Compagnie des femmes leaders" ont effectué le déplacement au siège de l’institution à Abuja (Nigéria) et rencontré des autorités morales de ce pays. Les actions de la société civile sont louables mais ne sauraient occulter le fait que le CNSP reste le maître du jeu.

Le rôle clé du CNSP dans la désescalade

Nul ne doute que le CNSP et le gouvernement travaillent dans l’ombre. Lors du sommet Saoudo-africain, l’on a pu voir le premier Ministre échanger avec des dirigeants de premier plan de la CEDEAO. Cependant ces "succès" relatifs demeurent insuffisants pour un retour à la normale ; c’est pourquoi des actes concrets doivent suivre.

Maintenant que la perspective du déploiement de la force en attente s’éloigne, le CNSP doit véritablement s’atteler à aller de l’avant dans la conduite de la transition politique. La lenteur et les atermoiements observés doivent faire place à l’action résolue et engagée.

Les organes prévus par la Charte de transition du 28 juillet 2023 n’ont pas tous été installés à ce jour, c’est le cas de l’un des plus importants d’entre eux à savoir le Conseil national de transition ; les assises nationales maintes fois annoncées sont toujours remises aux calendes grecques. Or, une période de transition politique, par définition un processus qui permet le retour à la démocratie, est limitée dans sa durée. D’où, la nécessité de tenir compte du temps qui passe vite.

La CEDEAO appréciera les efforts déployés par les nouvelles autorités dans le processus de la transition

L’échec retentissant de l’intervention militaire envisagée reste sans doute au travers de la gorge des dirigeants de la CEDEAO, qui l’ont soutenue. Et logiquement, ces derniers ne lèveraient pas les sanctions sans aucun engagement du CNSP, question d’orgueil. Ne dit-on pas que « les orgueils blessés sont plus dangereux que les intérêts lésés. » Du reste, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine dans son communiqué en date du 23 octobre 2023 a annoncé la couleur en se préoccupant de « l’absence d’un calendrier clair, pratique et assorti d’échéances précises pour la mise en œuvre du processus de transition au Niger. » Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, qui se réuniront, semble-t-il, en session ordinaire le 10 décembre 2023, pourraient faire le même constat en examinant la situation du Niger. La décision du 16 novembre 2023 de la Cour de justice de l’UEMOA prouve à suffisance qu’il ne faut pas compter sur le droit, a fortiori sur des démarches informelles étalant les souffrances des populations pour espérer faire reconsidérer la décision des dirigeants de la sous-région. Aussi, urge-t-il de déployer tous les efforts nécessaires afin de sortir de cet immobilisme préjudiciable au pays. Au Gabon, comparaison n’est pas raison, tous les organes de la transition sont installés, les élections législatives et présidentielles auront lieu en août 2025. Au Niger, depuis bientôt quatre (4) mois, prévaut une sorte de navigation à vue doublée de lenteur et de lourdeur dans la prise des décisions, à telle enseigne qu’un acteur politique observant le barguignage a pu lancer : « un coup d’Etat est un coup d’Etat ». Au vu de ce qui précède, avant la prochaine réunion de la CEDEAO, il serait vivement souhaitable que la date des Assises nationales soit au moins connue, que la durée de la transition provisoirement fixée (sous réserve de confirmation par le Conseil de transition). Afin de gagner du temps, le CNSP pourra procéder à la formation du Conseil national suivant une procédure inclusive et représentative des différentes couches socio-professionnelles. Assurément, une fois ces décisions simples publiées, rien n’empêche une levée au moins partielle des sanctions en plus de contribuer à entretenir la flamme de la mobilisation populaire.

La flamme de la mobilisation populaire a besoin d’être entretenue

Force est de constater le début de déphasage criant entre les immenses attentes du peuple souverain et la gouvernance sous la transition. Le peuple demande tout ce qui va dans le sens de l’amélioration de ses conditions de vie, parallèlement la machine destinée à porter le renouveau semble au point mort. Bien qu’ayant massivement adoubé le CNSP, il n’a pas donné un blanc-seing. Compte tenu des inactions relevées, certains citoyens commencent à adopter une posture d’expectative, et seule l’action vaincra les doutes qui s’installent petit à petit dans leurs esprits. C’est peu dire que la flamme de l’adhésion populaire, nourrie d’espoirs de lendemains meilleurs, a besoin d’être entretenue à travers des actes quotidiennement posés sans complaisance et sans faiblesse, allant dans le sens des aspirations du peuple déjà durement affecté. Quels effets sur sa résilience si les sanctions devaient perdurer en l’état, au-delà de la prochaine réunion de la CEDEAO ?

Un citoyen

Laabou sanni no

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