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Niger-Bénin : Niamey dénonce les manœuvres de Talon et appelle la Chine à prendre ses responsabilités

Publié le lundi 10 juin 2024  |  actuniger.com
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© Autre presse par DR
Coopération Bénin/Niger: la fin de la coopération militaire entre les deux pays?
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Dans un communiqué publié dans la soirée du samedi 08 juin 2024, le gouvernement nigérien a dénoncé les manœuvres des autorités béninoises concernant le différend entre les deux pays, qui s’est envenimé cette semaine avec le blocage du chargement de pétrole nigérien destiné à l’export au port de Sèmè, ainsi que l’interpellation, jeudi dernier, de cinq agents nigériens de l’entreprise chinoise WAPCO. Tout en dénonçant ces manœuvres, Niamey tient le Président Talon pour seul responsable de toute violation de l'intégrité physique et morale de ses citoyens, avant d’annoncer qu'il prend toutes les dispositions pour obtenir leur libération sans conditions, défendre ses droits et préserver ses intérêts vitaux. Les autorités nigériennes ont également demandé à la République Populaire de Chine, partenaire stratégique dans l'exploitation du pétrole, de prendre ses responsabilités en s'engageant clairement dans le respect de toutes les clauses contractuelles.

Dans le communiqué lu à la télévision publique par son porte-parole, le colonel-major Abdourahmane Amadou Djibo, le Gouvernement du Niger rappelle d’abord que le transport du pétrole brut nigérien, le Meleck, via la République du Bénin, pour l'export est encadré par trois (3) accords principaux dont l'Accord bilatéral entre la République du Niger et la République du Bénin relatif à la construction et l'exploitation d'un système de transport des hydrocarbures par pipeline du 23 janvier 2019 ; l'Accord de Gouvernement Hôte relatif à la construction et à l'exploitation d'un système de transport des hydrocarbures par pipeline entre la République du Bénin et la West African Oil Pipeline-Bénin Company S.A du 5 août 2019 ; et la Convention de Transport entre la République du Niger et la West African Oil Pipeline-Niger Company, relative au système de transport des hydrocarbures par canalisation du 15 septembre 2019. Pour les autorités nigériennes, ces accords, qui encadrent le système de transport des hydrocarbures entre le Niger et le Bénin n'ouvrent nulle part le blocage pour quel que motif que ce soit du fonctionnement régulier du système de transport, et qu’aussi, aucune circonstance n'est reconnue à une partie prenante à ces contrats d'entraver ce transport. « Même un éventuel conflit entre le Niger et le Bénin ne saurait, de droit, justifier une entrave au fonctionnement du système du transport », lit-on dans le communiqué dans lequel le gouvernement précise « qu'aucun lien ne peut être fait entre la fermeture par le Niger - pour raison de sécurité - de sa frontière avec le Bénin ».

Selon les autorités nigériennes, depuis le 26 juillet 2023, date de l'avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), « le Président Patrice Talon multiplie les violations des accords que son pays a souscrits, en usant de subterfuges discréditant sa signature, renforçant ainsi les très mauvais préjugés distillés par les ennemis de l'Afrique sur le non-respect des engagements librement pris ». En ce sens, le communiqué rappelle qu’après l’épisode du 16 mai 2024 qui a consacré l’interdiction par le Gouvernement du Bénin de l’entrée dans ses eaux territoriales du premier navire devant charger le brut nigérien à partir de la plateforme de Sémé, le mercredi 5 juin 2024, une équipe de WAPCO-Niger en mission officielle de supervision et de contrôle des chargements sur demande expresse et insistante de la CNPC, qui est kidnappée par les autorités béninoises sur la plateforme de Sémé, au mépris notamment des dispositions de l'article 29.6 de l'Accord du gouvernement Hôte (AGH). « Face à cette situation et tout en tenant pour seul responsable le Président Patrice Talon de toute violation de l'intégrité physique et morale de ses citoyens », poursuit le communiqué dans lequel les autorités nigériennes affirment également que « le Niger entend prendre toutes les dispositions pour obtenir la libération sans conditions de ses citoyens pris en otage, défendre ses droits et préserver ses intérêts vitaux ».

Enfin, est-il noté dans le même communiqué du gouvernement, « il revient à la République Populaire de Chine, partenaire stratégique dans l'exploitation du pétrole nigérien, de prendre ses responsabilités en s'engageant clairement dans le respect de toutes les clauses contractuelles ».

« Le Président Patrice Talon manœuvre en terrain découvert. Refusant de prendre en compte les impératifs de sécurité nationale du Niger, ne dit mot des bases abritant des forces françaises subversives de déstabilisation installées au Bénin, le long de notre frontière commune, bases à partir desquelles les vrais terroristes formés et équipés par des puissances étrangères, mènent des raids meurtriers contre nos forces de défense et de Sécurité et nos populations civiles». Gouvernement

Escalade et surenchères

Il convient de noter que communiqué fait suite au nouveau blocage, par le Bénin et depuis la semaine dernière, du chargement du pétrole brut du Niger destiné à l’exportation à partir de la Station terminale de Sémè. Jeudi dernier, ce sont des agents de WAPCO-Niger en mission au Bénin qui ont été interpellés par les autorités qui les accusent de s’être frauduleusement introduits sur le site, ce que Niamey dément évidement.

Dans un point de presse tenu le même jour, le ministre nigérien du Pétrole et son homologue de la Justice ont annoncé un ultimatum aux autorités du Bénin pour libérer les agents nigériens dont la DGA de WAPCO Niger ainsi que les quatre autres membres de sa délégation.Faute de quoi, avaient indiqué les ministres Moustapha Barké et Alio Daouda , la Station Initiale de Koulélé au Niger, dans les champs pétroliers d’Agadem, sera fermée à compter du jeudi 06 juin à 17h. Un ultimatum ordonné par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’État du Niger, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Et jusqu’à l’expiration de l’ultimatum, les agents nigériens n’ont pas été libérés et le Niger a mis sa menace à exécution.

A.Y.B
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