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Un militaire exemplaire
Publié le jeudi 2 mai 2013   |  Le Canard déchaîné




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Un bon militaire, celui-là qui a suivi avec assiduité et courage les éprouvantes épreuves de sa formation, est un homme droit, direct, qui ignore toute démagogie. Quand c’est blanc, il ne dira jamais que c’est bleu, à l’image de nos fonctionnaires tapis dans les bureaux de la magouille et de la tricherie.

C’est pourquoi il faut distinguer militaire et militaire car il y en a qui ont trempé dans la même sauce que les fonctionnaires véreux. Mais, un bon militaire reste un bon militaire. C’est pendant le séjour de notre contingent en Côte d’Ivoire que Salissou a vécu cet événement somme toute dramatique que nous voulons vous servir. Dans une ville du Nord du pays, Salissou prend part aux opérations de maintien de la paix en compagnie de ses frères nigériens sous la direction d’un adjudant-chef ivoirien du nom de Fantagoma. Au fait, Fantagoma est le surnom de Didier Zorbié, un intrépide militaire ivoirien formé à la célèbre académie militaire de Madagascar.

Quand le conflit ivoirien a éclaté, Fantagoma a vite fait de rejoindre les forces du Nord où il a été placé à la tête d’un imposant contingent devant assurer la sécurité le long de la ligne de démarcation avec le Sud. Aux forces de Fantagoma sont venues s’ajouter d’autres, principalement une partie du contingent nigérien. C’est une compagnie de pas moins de 500 hommes qui assurait la conduite des opérations de ratissage sous la houlette du bouillonnant Fantagoma. C’est à la faveur d’une des sorties des éléments que Salissou est tombé sur une vieille femme du nom de Coumba.

La soixantaine sonnée, Coumba n’a d’autres ressources de survie que les soutiens que lui apportent ses deux filles Fifi et Rasma, toutes deux mariées à de grands commerçants Dioula. Coumba pouvait s’estimer heureuse si Dieu n’a pas choisi de lui donner un troisième enfant du nom de Gabriel. Ce dernier est tout sauf ce que l’on peut appeler un enfant de coeur. Ayant raté sa scolarité, Gabriel est devenu un de ces voyous qui peuplent les grandes villes ivoiriennes. Il passe la journée à arnaquer ses deux soeurs et même sa vieille maman et la nuit, il atterrit dans les boites de nuit pour semer l’ambiance. Certes, il a essayé avec l’orchestre de la ville de s’initier à la musique Reggae.

Cependant, cela n’a été qu’un triste épisode qui lui a laissé comme souvenir des cheveux épars et en bataille qu’il a du mal à entretenir. Par la suite, Gabriel a intégré la compagnie théâtrale de la ville ; sans succès. A la fin, sa vie a fini par se résumer aux soutiens obligés que lui accordent ses deux soeurs et sa vieille maman. Malgré tout, Gabriel ne s’empêche pas de commettre des gaffes de temps à autre. Très tourné vers l’alcool, Gabriel s’est transformé en un véritable escroc qui vole de malversation en malversation. Chaque jour que Dieu fait, la vieille dame Coumba est obligé de procéder à des remboursements suite aux malversations commises par son voyou de fils. Un jour, la vieille dame en pleurs tombe sur Salissou qui faisait la ronde dans un quartier de la ville.

Elle lui explique les raisons de son malheur qui se résument à cet enfant qui lui empoisonne l’existence. Comme le moment coïncidait avec le recrutement des volontaires pour l’armée, Salissou suggère à la vieille dame de rencontrer Fantagoma et de lui proposer le recrutement de son enfant Gabriel. Il promet de faire de son mieux pour appuyer la vieille dame. Le lendemain, c’est avec un coeur plein d’espoir que Coumba se présente au camp en compagnie de son fils. Salissou les accueille et les oriente vers Fantagoma qui venait juste d’achever son café. Ce moment d’après le café est pour Fantagoma comme un rituel qui a l’avantage d’éveiller en lui les sensations les plus fortes.

Tout le monde sait très bien qu’après sa tasse de café éléphant, Fantagoma est souvent intrépide, méchant. Et c’est ce moment que la vieille dame choisit pour adresser le bonjour à Fantagoma, précédée par Salissou qui a fait les présentations. Après plusieurs rots vaporeux, Fantagoma s’adresse à la dame : « Ainsi madame c’est ce garnement qui t’empoisonne l’existence et tu veux qu’on en finisse ! ». Tremblotant devant la voix caverneuse de Fantagoma, la dame réussit à bredouiller : « Oui… ». Sur ce, Fantagoma cria : « Finissons-en alors !!! ». Son cri suivi par un pet net et anodin qui sortit d’un pistolet posé à ses côtés. La balle atterrit entre les yeux de Gabriel et le renversa.

La dame poussa un cri d’animal blessé et tomba à la renverse. On en a bien fini avec le voyou Gabriel ; la vieille Coumba peut désormais vivre en paix !

Écrit par BIZO

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