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Expulsion de 16 ressortissants libyens du Niger : les raisons du bannissement
Publié le vendredi 7 fevrier 2014   |  nigerdiaspora




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Par arrêté N°061 MI/SP/D/AC/R/DGPN/DST du 27 janvier 2014 signé par le Ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, 16 ressortissants libyens sont expulsés du territoire nigérien. Dans cet arrêté, il est spécifié qu’ils ont 48 heures à compter de la date de signature pour quitter définitivement le territoire nigérien. Les raisons de cette décision, les concernés se livreraient à des « activités incompatibles à leur séjour ».

Selon des sources proches des milieux libyens au Niger, cette expulsion serait liée à la détérioration de la situation sécuritaire en Libye. En effet, ces derniers temps, ce voisin du Niger a enregistré sur son sol des événements sanglants qui ont occasionné la mort de plusieurs personnes. Ces actes de barbarie attribués à des bandes armées auraient des connections avec des milieux libyens à l’extérieur.



Les 16 noms cités dans la lettre du Ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou feraient partie de ces connexions extérieures. Le Niger, pour ne pas se mêler des affaires des autres et qui a également intérêt, dans un contexte sécuritaire difficile dans la bande sahélo saharienne, à contrôler les activités des ressortissants étrangers sur son sol, a préféré expulser les « perturbateurs » que de les livrer. Voilà qui explique cette démarche visiblement ingénieuse du Ministre Hassoumi Massaoudou qui consiste à ne pas s’attirer le courroux des organisations de défense des droits de l’homme et à préserver les bonnes relations avec la Libye libre.

Les relations entre Niamey et Tripoli qui ont soufflé le chaud et le froid après la chute de Kadhafi sont, ces derniers temps, très excellentes. Ce regain de coopération est corroboré par la visite du Premier Ministre Brigi Rafini en Libye suivie par celle du Chef de la diplomatie nigérienne, Mohamed Bazoum dans le courant de l’année 2013. Ces deux voyages ponctués par des échanges fructueux semblent avoir définitivement tourné la page de Saadi Kadhafi, le fis du feu Guide libyen installé au Niger depuis le début du déclenchement de la révolution libyenne.

Exilé politique instable, Saadi Kadhafi a plusieurs fois été interpellé par les autorités nigériennes qui n’entendent pas le laisser mener des activités subversives à l’encontre de la Libye, un engagement pris par Niamey pour Tripoli qui a toujours souhaité que le fils du Guide vienne répondre devant la justice des actes posés par lui durant le règne de son père. Saadi Kadhafi n’est pas le seul sur la liste noire des autorités libyennes. On cite d’autres noms, entre autres, le Général Ali Kana et le Colonel Abdallah Mansur, des pions de l’ancien régime dictatorial de Kadhafi exilés sur notre sol dont Tripoli attend qu’ils soient livrés et non expulsés de peur qu’ils n’atterrissent dans une destination incertaine où ils peuvent se livrer allégrement à des actes attentatoires contre la sécurité de la nouvelle Libye libre. Pour l’heure, leur présence au Niger peut rassurer quelque peu le régime libyen au regard du contrôle strict de Niamey des « invités » encombrants. Et toute expulsion les concernant pourrait faire monter la température entre le Niger et la Libye qui risque de l’interpréter comme un acte de mauvaise foi de son voisin.

Aujourd’hui, mieux qu’hier la question de Saadi et des deux officiers cités plus haut doit interpeller le régime de la 7ème République. N’estil pas temps pour Niamey d’adoucir complètement sa position rigide à l’endroit de Tripoli qui a donné à la Communauté Internationale des gages d’un Etat de droit pour ses justiciables ? Contrairement à ce qu’on avait cru, Seif El Islam, l’autre fils du Guide n’a pas été passé par les armes. De même que d’autres personnalités sulfureuses de la cour de feu Kadhafi qui sont gardées en prison le temps qu’elles comparaissent devant la justice libyenne pour répondre de leurs actes. Si Niamey hésite encore, d’autres pays convaincus de l’existence d’un Etat de droit en Libye mais également au nom de leurs intérêts n’ont pas tardé à se débarrasser de leurs «amis» «encombrants» et «très coûteux». C’est le cas de la Mauritanie qui a livré Abdallah El Senussi, le chef des renseignements libyens sous le régime Kadhafi. C’est aussi le cas de la Tunisie qui a remis l’ex Premier Ministre, Mahmudi Al Baghadadi aux autorités de son pays. Pendant combien de temps encore le Niger restera sensible à Saadi Kadhafi considéré comme un élément perturbateur à la paix et la sécurité libyennes ?

Avec ce qui vient d’arriver c'est-à-dire l’expulsion de 16 ressortissants libyens du Niger, le régime de Mahamadou Issoufou démontre bien qu’il sait préserver ses intérêts avec ses voisins. Un avertissement à Saadi Kadhafi qui doit savoir se tenir bien dans son coin. Sinon…

Oumar Sanda

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