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Le ministre d’Etat, ministre du Plan apporte des éclairages sur la relance du Programme Kandadji, l’affaire dite des 300 milliards logés à la BID et le prêt EXIM Bank
Publié le mardi 11 fevrier 2014   |  actuniger.com


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© Autre presse par DR
Le ministre d`Etat, ministre du Plan, de l`Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, M. Amadou Boubacar Cissé
Photo : M. Amadou Boubacar Cissé


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Depuis plus d'une semaine, une mission multi bailleurs du Programme Kandadji séjourne dans notre pays. Au terme de la rencontre qu'il a eue, samedi soir, avec ladite mission, le ministre d'Etat, ministre du Plan, de l'Aménagement du territoire et du Développement communautaire, M. Amadou Boubacar Cissé a animé une conférence de presse.

Il a, au cours de cette rencontre avec la presse exposé la nouvelle démarche adoptée par le gouvernement et ses partenaires depuis la résiliation du contrat des travaux du barrage avec une société russe. Actualité oblige, le ministre d'Etat en charge du Plan s'est prononcé sur l'affaire dite des 300 milliards à la BID, évoquée par l'ancien président Tandja d'une part et d'autre part, sur le prêt EXIM Bank, évoqué par le Président de l'Assemblée nationale dans une interview à un journal étranger.

La rencontre a regroupé autour du ministre en charge du Plan, les représentants de la Banque africaine de Développement (BAD), de la Banque mondiale (BM), de la Banque Islamique de développement (BID), de la Banque d'Investissement et de développement de la Communauté (BIDC), de la Banque Ouest africaine de développement (BOAD) et de l'Agence française de développement (AFD), mais aussi le Haut commissaire au barrage de Kandadji, la Secrétaire exécutive du PDES et plusieurs cadres centraux du ministère.

A propos de la mission multi bailleurs du Programme Kandadji

Cette mission vise d'après le ministre d'Etat en charge du Plan à mettre en œuvre, de façon plus précise et de manière opérationnelle, les décisions et les engagements pris lors de la dernière table ronde tenue à Vienne (Autriche) en décembre 2013. Ainsi, a rappelé, le ministre d'Etat, M. Amadou Boubacar Cissé, depuis les déboires qu'ont connus les travaux de génie civil suite à la résiliation du contrat avec la société russe, le gouvernement et ses partenaires ont reconçu le programme pour prendre en compte, les retards et les coûts supplémentaires occasionnés par cette situation, mais aussi les nouveaux partenaires qui se sont ajoutés.


''Aujourd'hui, 11 bailleurs de fonds participent au financement de ce programme extrêmement important pour notre pays'' a indiqué le ministre d'Etat.

Et cette mission permettra, poursuit M. A. B. Cissé, de faire la répartition par partenaire, d'identifier le type d'activités auquel chaque partenaire va affecter son financement, de créer les conditions d'une bonne coordination entre les partenaires, puis entre le gouvernement et les partenaires et enfin entre les différentes structures du gouvernement qui interviendront dans la mise en œuvre du Programme. ''Le gouvernement est très satisfait des échanges avec la mission, il est soucieux aussi de la célérité que nous devons imprimer à la réalisation du programme'' a dit le ministre d'Etat en charge du Plan, qui précise par ailleurs que le gouvernement est satisfait de la confiance renouvelée de l'ensemble des partenaires. ''Malgré les difficultés qu'on a connues, ils n'ont ménagé absolument aucun effort, ils n'ont jamais été sceptiques ; ils se sont même montrés extrêmement enthousiastes'' a souligné M. Amadou Boubacar Cissé.

Et le ministre d'Etat, ne s'est pas trompé en le disant. Les représentants des bailleurs présents à la conférence de presse, ont tous réitéré leur engagement et leur détermination à accompagner le Niger jusqu'au terme du processus. ''Nous serons aux côtés du gouvernement jusqu'à l'achèvement des différentes phases de ce projet, extrêmement important'' ont-ils assuré presque en chœur. ''Il y a eu des difficultés au début, cette phase du processus nous permettra de nous entourer de toutes les précautions nécessaires'' a confié le représentant de la BAD. ''Nous nous réjouissons des dispositions prises par le gouvernement nigérien pour la reprise de ce projet et dans les meilleures conditions'' ont dit pour leur part le représentant de la BID et celui de l'AFD.

Les autres partenaires ont réitéré leurs engagements pris à Vienne. La représentante de la Banque mondiale a rappelé que la Banque a consenti d'allouer un financement supplémentaire de 55 millions de dollars, en plus du crédit déjà existant de 200 millions de dollars. Pour le représentant de la BOAD, les engagements de ladite institution, s'élèvent désormais à 30 milliards de francs CFA. En effet, la BOAD a, selon son représentant, déjà mis 10 milliards pour les travaux de génie civil, 10 milliards pour la construction des aménagements et consenti 10 autres milliards à la suite de la table ronde de Vienne. Il en est de même de la BIDC, qui a accepté aussi d'augmenter son financement à la suite de la table ronde de Vienne. Le représentant de ladite institution s'est réjoui de l'esprit qui a caractérisé les échanges entre les bailleurs et le gouvernement.

En somme, il ressort en filigrane, un souci commun de l'ensemble des partenaires. Tous veulent aller vite et bien dans la reprise de la mise en œuvre de ce programme. Et dès cette semaine démarreront un certain nombre de mission spécifiques d'évaluation. ''D'ici le mois de juillet, nous pensons que l'ensemble des bailleurs disposeront de tous les éléments du dossier qu'ils transmettront à leurs conseils d'administration pour l'approbation des engagements de financement'' a conclu M. Amadou Boubacar Cissé.

A propos de l'affaire dite des 300 milliards à la BID

Le ministre d'Etat a abordé ce dossier, avec toute l'aisance possible, non seulement pour avoir été Vice-président de la BID, mais aussi parce qu'il est actuellement gouverneur de ladite banque pour le Niger. M. Amadou Boubacar Cissé a qualifié les affirmations de l'ancien président Tandja, de ''propos absolument regrettables''. Même si, ajoute le ministre d'Etat, l'intéressé a reconnu que sa parole a dépassé sa pensée, ''ce qui nous peine, dans cette affaire, c'est le tort inutile que nous faisons à un partenaire de poids qui a toujours été à nos côtés depuis de très nombreuses années''. Le ministre d'Etat, s'est excusé au nom du gouvernement, auprès de la BID.

Revenant aux faits, l'ancien Vice-président de la BID a indiqué que les affirmations de l'ancien président Tandja relèvent ou de ''la spéculation'' ou de ''l'ignorance des faits''. ''Tout le monde sait que la BID, est une institution de développement, ce n'est pas une banque de dépôt. Elle ne reçoit pas de ressources de ses Etats membres en termes de dépôt'' a-t-il expliqué. En outre, le ministre d'Etat, a estimé que l'ancien président fait référence au montage financier du programme Kandadji.

La table ronde de 2008 a été initiée sous l'égide de la BID et a permis de catalyser les efforts des bailleurs de fonds pionniers de ce projet. M. Amadou Boubacar Cissé a confirmé que 120 milliards ont été effectivement mobilisés pour la construction du corps du barrage. ''Malheureusement, l'entreprise retenue n'a pas été à mesure d'exécuter convenablement ces travaux ; ce qui nous a obligés à résilier le contrat'' a-t-il affirmé.

Ces 120 milliards avaient été mobilisés par neuf bailleurs. Il s'agit selon le ministre d'Etat, de la BID (25 milliards), la BAD (32 milliards), la BADEA (5 milliards), le Fonds Saoudien (10 milliards), le Fonds Koweitien (10 milliards), le Fonds d'Abu Dhabi (5 milliards), le Fonds de l'OPEP (7,5 milliards), la BOAD (23 milliards), la BIDC pour (3,7 milliards). ''Ce chiffre de 120 milliards est très loin des 300 milliards évoqués par l'ancien président ; ensuite il n'y a pas 300 milliards déposés dans un compte, ni à la BID, ni ailleurs'' a dit M. Cissé qui précise qu'un gouvernement normalement constitué doit savoir que des projets de ce genre se font avec un certain nombre de procédures.

Ces procédures, explique le ministre d'Etat, supposent qu'il y ait des accords de crédit dûment signés, approuvés et ratifiés et qu'il y ait effectivement le démarrage des travaux. ''Et c'est au prorata de l'exécution de ces travaux que des décaissements par les différents partenaires suivent. Tout autre considération, relève de la spéculation ou tout simplement de l'ignorance des faits'' a-t-il dit, tout en demandant aux partenaires de ne pas tenir rigueur au Niger, pour ''ces propos déplacés''.

A propos du prêt EXIM Bank

Le ministre d'Etat Cissé, a réitéré ''sa profonde déception'' relativement aux informations avancées dans l'interview du président de l'Assemblée nationale à Jeune Afrique relativement au prêt EXIM. Cet entretien estime M. Amadou Boubacar Cissé, est truffé, d'un ''amalgame total des faits''. En effet, contrairement à ce qu'avait annoncé le président de l'Assemblée nationale lors de cette interview, le ministre d'Etat précise que le gouvernement n'a jamais emprunté deux (2) milliards de dollars au guichet commercial d'EXIM Bank, mais un (1) milliard de dollars, soit 500 milliards de francs CFA. ''Nous en avons donné tous les éléments d'information à l'Assemblée nationale. Mais en dépit de tout cela, le président de l'Assemblée persiste à essayer d'entacher l'honneur de ceux qui ont été à l'origine des négociations de ce prêt'' constate M. Amadou Boubacar Cissé.

Du reste, précise le ministre d'Etat, comme tous les prêts, celui d'EXIM Bank fera l'objet de ratification. ''Le gouvernement l'a déjà examiné en conseil de cabinet. Il le fera ensuite en conseil de ministres, avant de le transmettre à l'Assemblée nationale. Cette étape sera l'occasion de confirmer, ce que nous avons soutenu et expliqué'' ajoute-t-il. M. Amadou Boubacar Cissé, s'est ainsi étonné, de ce que le président de l'Assemblée ait déclaré dans son interview, que ce prêt, non encore ratifié, a fait l'objet de décaissement pour le financement de certains projets comme celui d'extension du système d'alimentation en eau potable de Zinder.

M. Amadou Boubacar Cissé, s'est mis dans sa veste de banquier, pour rétablir les faits. La coopération chinoise avec le Niger, a-t-il expliqué, s'étend sur plusieurs domaines. ''Il y a le volet subventions, accordée annuellement par la République populaire de Chine. Ce sont des dons'' dit-il, en citant des exemples comme le 2ème pont sur le Fleuve Niger à Niamey, ses voies d'accès et actuellement, le projet d'un hôpital de 500 lits et prochainement le 3ème pont sur le Fleuve Niger à Niamey. A côté de ce guichet de dons, il y a le guichet concessionnel. ''C'est sur ce guichet que nous avons négocié et obtenu, le financement des travaux hydrauliques de Zinder. Ce dossier a été ratifié en bonne et due forme par l'Assemblée nationale. J'ai passé plus de deux heures, à donner tous les éléments d'explication sur l'utilisation de ce prêt'' explique non sans grand étonnement le ministre
d'Etat.

C'est avec, ces prêts concessionnels que le gouvernement entend financer la construction de la nouvelle cimenterie de Malbaza, des lignes de transport d'électricité entre Zinder et Malbaza (pour utiliser l'excédent de la production de la centrale électrique de la SORAZ), de la dorsale nationale de la fibre optique. ''Tous ces dossiers sont dans le circuit, ils seront également soumis au parlement pour ratification'' a assuré le ministre d'Etat.

Enfin, le troisième volet, c'est le guichet commercial. La ligne de financement commercial, c'est d'après M. Amadou Boubacar Cissé, la tradition pour des projets hautement rentables qui nécessitent des investissements importants. ''Le guichet don et le guichet concessionnel, ne suffisent pas à eux seuls à financer les infrastructures dont nous avons besoin pour asseoir les bases de notre développement. C'est pourquoi nous avons fait appel au guichet commercial d'EXIM pour augmenter notre capacité de mobilisation'' a-t-il précisé. Et ce prêt n'est pas encore ratifié par le parlement. Il servira à financer des projets comme, la centrale électrique de Salkadamna (qui permettra au Niger de disposer de près 250 mégawatts), le chemin de fer, la cimenterie de Kao. ''Ces sont des projets structurants pour l'économie nationale et nous avons les conditions extrêmement favorables pour obtenir les financements'' dit-il.

Ainsi estime le ministre d'Etat, contrairement à l'impression qu'a donnée le président de l'Assemblée nationale lors de son interview, ce prêt n'est pas un prêt en liquide que le gouvernement peut utiliser à sa guise. Ce sont des projets financés par une ligne de crédit. ''La ligne de crédit est un accord cadre global. C'est dire que pour chaque dossier de projet que nous allons introduire, il faut une convention spéciale. Ce n'est pas un appui budgétaire. Ces ressources ne pourront être décaissées que dans le cadre de l'exécution des projets. Si ces projets ne sont pas exécutés, il ne peut pas y avoir décaissement ; il le sait très bien pour avoir été premier ministre'' a déclaré le ministre Cissé. D'après lui, la seule possibilité de décaissement d'argent frais, est seulement auprès des institutions comme la Banque mondiale, la BAD, l'AFD, le FMI et l'Union européenne.

Le ministre d'Etat en charge du Plan, a tenu à préciser que le projet d'eau de Zinder est bel et bien voté dans la loi de finances 2014, contrairement à ce qu'a avancé le président de l'Assemblée nationale. ''Tout le monde peut le vérifier, la loi de finances est publique. Il est absolument regrettable qu'on vienne dire des contrevérités dans le seul objectif de nuire à la crédibilité d'un pays. Or, cette crédibilité est aujourd'hui établie'', ajoute Amadou Boubacar Cissé. Elle se mesure dit-il à travers des critères comme la capacité d'un pays à mobiliser des ressources. ''Lorsque nous étions arrivés au pouvoir, seulement 40 dollars par tête habitant sont mobilisés au titre de l'aide publique au développement pour le Niger (ce qui est en deçà de la moyenne qui était de 80 dollars par tête d'habitant), nous sommes passés en 2012 à 96 dollars pour atteindre aujourd'hui plus de 140 dollars par tête d'habitant'' a déclaré le ministre d'Etat en charge du Plan. En outre, M. Amadou Boubacar Cissé a indiqué que l'endettement du Niger est encadré et de qualité, il se fait aussi dans un cadre macroéconomique assaini.

Siradji Sanda

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