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Le ministre nigérien de l’Intérieur, bientôt devant les juges !
Publié le mercredi 12 fevrier 2014   |  Abamako.com


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© Autre presse par DR
Le ministre de l`Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, Hassoumi Massoudou à la tribune de l`Assemblée nationale


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En tout cas, dans un communiqué de presse et une déclaration publique respectivement publiés les 05 et 06 février 2014, les bureaux politiques nationaux du MNSD-Nassara et du MODEN FA ont annoncé engager des poursuites judiciaires contre le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou.

La tension politique déjà délétère est montée de plusieurs décibels suite à l’interview fracassante que le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires religieuses a accordé à RFI en début de semaine passée. Avant tout commentaire, nous vous proposons un extrait de cette interview.

Christophe Boisbouvier : Mais il n’y a pas de grogne dans l’armée ?

Le ministre Massaoudou : Il n’y a pas de grogne dans l’armée. L’armée, quand elle grogne, ça se voit. C’est une pure invention. L’armée a participé. Depuis que nous sommes là, il y a un Conseil national de sécurité qui se réunit tous les mardis, une fois par semaine avec l’ensemble des responsables militaires et des forces de sécurité. Et toutes les décisions sont prises dans ce cadre-là. Il n’y a pas eu de ressentiment quelconque au niveau de l’armée. Bien au contraire ! Jamais l’armée nigérienne n’a été aussi équipée. Nous pensons que c’est de la propagande qui est faite. Vous voyez comment on peut manipuler, mais ces gens-là sont connus. Dans le désarroi, dans leur défaite politique, ils essaient de faire des appels du pied à l’armée, ce que nous n’acceptons pas. Ils seront démasqués et isolés comme tels. »

Vous parlez de l’opposition ?

Je parle de Monsieur Hama Amadou et de Monsieur Seyni Oumarou qui, ouvertement, appellent à l’interruption du processus démocratique, du mandat démocratique régulier par l’intervention armée. Ils ont une démarche tout à fait irresponsable. (…)

Quand vous accusez Hama Amadou et Seyni Oumarou de vouloir interrompre le processus démocratique,l’accusation est grave. Est-ce que ce n’est pas un peu fort ?

« Ils l’ont dit publiquement. Attention, ce n’est pas moi qui les accuse, ils l’ont dit. Ils appellent à la haine ethnique. Ils appellent dans des meetings publics. Ils appellent à l’interruption du processus démocratique par la force, ils le justifient et ils disent que c’est normal qu’ils le fassent. Ils le font publiquement. »

En quelle langue ?

« Dans la langue nationale, en zarma. Ils appellent aussi les gens à chasser. Ils considèrent que ceux qui sont au pouvoir actuellement sont des étrangers à Niamey, ils doivent retourner chez eux. Vous voyez ce genre de thématiques dangereuses que nous ne connaissons pas, que nous n’avons pas l’habitude de voir. Ce sont les premiers à le faire. Et j’en viens à la question des journalistes. C’est parce que ces journalistes-là ont relayé ce message publiquement dans des débats à la télévision qu’on les a mis en garde à vue pour les entendre. »

Bien entendu les réactions ne se sont pas fait attendre suite à ces graves accusations. Le même jour où les attaques de Massaoudou Hassoumi ont été diffusées sur RFI, le MNSD-Nassara n’a pas perdu son temps à s’estimer « Indigné par les graves accusations portées à l’endroit de son Président » avant d’exiger la démission pure et simple du ministre de l’Intérieur (voir déclaration). De son côté, le MODEN FA de Hama Amadou va publier une déclaration de presse le 06 février 2014 en estimant qu’ « Après sa sortie médiatique extrêmement dangereuse pour la cohésion sociale et l’unité nationale, Massoudou Hassoumi est désormais disqualifié pour faire partie d’un gouvernement républicain ». L’ancien allié du parti au pouvoir va plus loin en disant : « le MODEN/FA LUMANAAFRICA exige purement et simplement son départ (de Hassoumi du gouvernement, ndlr) et tient à affirmer toute sa détermination à y parvenir. En attendant, notre Parti a décidé de porter plainte instamment contre Massoudou Hassoumi. »

Ainsi, le puissant ministre Hassoumi Massaoudou par ailleurs, Secrétaire général du PNDS-Tarayya fera dans les jours à venir objet de procédure judiciaire. Mais en tant que ministre de la République, la Constitution lui accorde un privilège de juridiction. Les membres du gouvernement ne peuvent être jugés que par la Haute cour de justice, une institution issue du parlement. Et pour juger un ministre, il faut avant tout le mettre en accusation par les élus nationaux. Et à propos de cette mise en accusation, voici ce que dit l’article 144 de la Constitution : « la mise en accusation du Président de la République est votée par scrutin public à la majorité des deux tiers (2/ 3) des députés composant l’Assemblée nationale. La mise en accusation d’un membre du Gouvernement est votée dans les mêmes conditions, à la majorité absolue »

Dans le cas d’espèce, l’actuelle Assemblée nationale du Niger compte 113 membres. La majorité absolue étant la moitié plus un (1), c’est-à-dire, 57 députés. Le jour du vote de confiance sur le PDES à l’Assemblée, l’opposition a réuni 43 voix contre 70 pour la majorité. Donc, à moins d’une situation imprévue, on ne voit pas comment l’opposition ARDR pourra obtenir la majorité absolue pour mettre en accusation le ministre de l’Intérieur, ancien directeur de cabinet du Président de la République. C’est sans doute conscient de cette assurance que Massaoudou Hassoumi s’est laissé aller à des propos qui frisent la provocation. Qu’à cela ne tienne, si l’opposition engage la procédure, même dans le cas où elle ne permettra pas de mettre en accusation le ministre de l’Intérieur, le régime prendra un coup. Un coup, parce qu’il sera obligé de passer à une sorte de « revue des troupes » pour s’assurer qu’effectivement sa majorité restera intacte et on sait ce que ce genre de choses coûte au Guri system. Aussi, rien que le débat qui se dégagera à l’Assemblée nationale va encore écorcher l’image du régime et fragiliser davantage le climat sociopolitique.C’est dire, que l’intervention de Massaoudou sur RFI, si elle a un seul mérite, c’est celui de nuire aux Nigériens, tous bords politiques confondus. Ah ! Si seulement il pouvait se taire assez souvent !

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