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Communication gouvernementale : Le printemps des nuls !
Publié le jeudi 13 fevrier 2014   |  Le Souffle


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© Autre presse par DR
Au Conseil des ministres du 03 janvier 2014 : Le gouvernement adopte plusieurs projets de textes et des mesures nominatives


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Quoi qu’on dise, les gouvernements Birgi 1 et 2, sous la houlette du Président Mahamadou Issoufou, ont atteint des résultats qu’aucun gouvernement n’a pu atteindre jusque-là, en 3 ans de fonction. A commencer par le cadre macro, le PDES, le meilleur programme pour le Niger, mais également d’après les experts en la matière, l’un des mieux élaboré d’Afrique.

Sa composante vedette, l’Initiative 3N, force l’admiration des bailleurs et est en train de faire école un peu partout en Afrique. En termes de réalisations concrètes, le nombre de médecins et d’enseignants recrutés est énorme. Le secteur de l’éducation enregistre des investissements massifs tant en terme de salles de classes, de matériels didactiques et les crédits de fonctionnements ont plus que triplé. Du jamais vu depuis plus de 20 ans. Et que dire de l’armée dont le budget a connu un bon spectaculaire depuis l’arrivée d’Issoufou au pouvoir !

Mais l’impression générale est tout autre. « Le Guri système » ou « Le Gurisme », surnom donné au pouvoir de Mahamadou Issoufou par ses détracteurs, est tout sauf « rose » aux yeux d’un nombre croissant de nigériens. D’où proviendrait alors cette désaffection pour le pouvoir en place, cultivée jusqu’à l’excès par certains de nos compatriotes et cela, malgré des résultats plus que visibles sur le terrain? Pourquoi les nigériens ne voient-ils pas les efforts que déploient le président et son premier ministre pour assurer leur bonheur ? Parce que tout simplement les communicateurs du système sont incapables d’attirer l’attention des nigériens sur ce qui se passe de concret. Méconnaissant sans doute la psychologie du nigérien et conséquemment ses attentes, ils développent des stratégies de communication primaires, pour ne pas dire primitives, qui se sont avérées jusque-là, contre productives.

Prenons par exemple la communication gouvernementale dans le domaine de la presse écrite. Neuf (9) articles sur dix (10) produits par la presse privée d’obédience gouvernementale sont « politiques » et ne portent que sur des critiques ou des attaques à l’endroit des opposants. Hama Amadou y est particulièrement visé. A peine vous trouverez un article par mois faisant la promotion du PDES ou des 3N par exemple. Même les articles qui font l’apologie de la personne du président sont rares. Et pourtant, cette presse reçoit régulièrement des appuis financiers et il parait qu’elle est même « coachée ». Les résultats sont pourtant là : De tout ce que fait le président de la république, les gens ne retiennent que ce qu’il ya de plus négatif. Preuve si besoin en est, de l’incompétence de sa cellule communication qui, sans doute, se trompe royalement de cible.

Un simple coup d’œil sur les profils des « managers » de cette communication gouvernementale, montre en effet que les résultats ne pouvaient en être autrement. Pas de « grands journalistes », encore moins d’éditorialistes patentés. Que des animateurs radios et des présentateurs télé, sans aucune altitude sur les agrégats de leur mission et dénués de toute capacité d’anticipation, de conception et d’orientation. Pour eux, la communication gouvernementale se résume au « matraquage des opposants » et à « l’apologie du Président » ; des préoccupations qui n’enchantent guère le nigérien ordinaire.

L’autre gros problème de la communication du « Guri Système », ce sont les décisions impopulaires et les sorties calamiteuses de certains de ses apparatchiks. Prenez cette décision du ministre de l’intérieur d’interdire à la seule opposition de manifester. C’était tout simplement contre productif en termes d’image, tant au plan national qu’international. Ajoutez cette autre décision plus qu’impopulaire, d’interpeller des journalistes pour délit de presse, alors que celui est dépénalisé ! Ce n’est ni bon à voir, ni bon à entendre de la part d’un gouvernement présidé par l’un des rares hommes d’état qui a osé signer … « La Montagne de la Table ». Ces deux décisions prises coup sur coup, dans un contexte politique tendu, ont non seulement terni l’image de leurs auteurs, mais également celle du Président de la République et du Niger tout entier.

L’autre poil visible dans la soupe de la communication gouvernementale, c’est sans doute les sorties médiatiques intempestives et pour le moins hasardeuses de certaines icones du « Gurisme ». Les messages ne sont ni peaufinés, ni harmonisés à l’avance, ce qui explique certaines cacophonies qui contribuent à décrédibiliser le message et déprécier l’image du gouvernement. Le caractère trempé de certaines pontes du système, n’arrange en rien à la situation. Car le nigérien est quelqu’un de relativement bien éduqué. Il n’aime pas les gens qui sont inutilement gonflés et irrévérencieux. A ce titre, il est particulièrement exigent sur la discipline et la moralité de ses dirigeants.

Alors Mahamadou, si j’ai un conseil de petite sœur à te donner, je te dirai de reprendre la main sur la communication de ton gouvernement, de faire arrêter la production d’articles et d’émissions audiovisuelles qui attaquent vos opposants ou qui font votre apologie, de mettre un terme à la cacophonie gouvernementale, mais également de stopper net toute cette comédie de défections et de déclarations politiques à n’en point finir. Sincèrement, je pense que ça ne sert pas tes intérêts politiques.

Fadéla Marwane Lamine

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