Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Hama Amadou, l’homme à abattre du guri système
Publié le mardi 25 fevrier 2014   |  ActuNiger


Le
© Autre presse par DR
Le Président de l’Assemblée nationale, SEM. Hama Amadou.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Y-a-t-il une peur irrationnelle de Hama Amadou ? Les raisons alléguées sont on peut plus gravissimes : ethnocentrisme, la haine ethnique, interruption du mandat présidentiel, propos séditieux, etc.

Si d'aventure Hama Amadou porte plainte, force est de croire qu'il y aura matière à perdre le gosier : l'avocat du guri système va démontrer magistralement ce qu'ils entendent par tous ces qualificatifs ; et si réellement Hama Amadou incarne et fait l'apologie de la haine ethnique. Car tous ces termes convergent vers un seul déterminant mathématique.

La Violence, dont l'autre épithète est la sédition dans une société politique. L'avocat du Guri système a du pain sur la planche. Nous ne ferons pas ici l'avocat du diable de personne, nous essayerons de faire éclaircir ces concepts, afin que les uns et les autres retrouvent (ou recouvrent) la paix de l'âme, et pense prioritairement à la paix pour le Niger : le Zaman Lafia. Mais hic et nunc faut-il s'interroger : le Lumana de Hama Amadou est-il purement un parti régionaliste ? FAUX. Le Lumana de Hama Amadou qui réunit en son sein plusieurs ethnies, et implanté dans tout le Niger peut-il se permettre contre les lois de propager des discours ethnicistes ? NON, mais OUI pour ses détracteurs.

Le Leader du Moden Lumana FA : Hama Amadou n'est pas un néophyte de la politique, ni un inculte du droit. Il est censé savoir que " Toute propagande particulariste de caractère régionaliste, raciale ou ethnique, toute manifestation de discrimination raciale, sociale, sexiste, ethnique, politique ou religieuse sont punies par la loi ". (Article 8, al.3, Const. 7ème République). Mieux étant encore au pouvoir il est stricto sensu limité par l'article 4, aliéna 2 de la Constitution de la 7ème République de propager de tels discours : " Dans l'exercice du pouvoir d'Etat, le pouvoir personnel, le régionalisme, l'ethnocentrisme, la discrimination, le népotisme, le sexisme, l'esprit de clan, l'esprit féodal, l'esclavage sous toutes ses formes, l'enrichissement illicite, le favoritisme, la corruption, la concussion et le trafic d'influence sont punis par la loi ".

Or, il se trouve que depuis un certain temps, des journaux proches du guri système ont taxé Hama Amadou de " Hama Mille Collines ", et jurent que dans tous les meetings, il réitère des appels au renversement du pouvoir actuel, à la haine ethnique, etc. Et lors de son discours pour la rentrée politique de la MRN, M. Bazoum Mohamed est revenu avec virulence, avec envie d'en découdre avec Hama Amadou par rapport à ses comportements et ses propos qui ont selon le parti au pouvoir des connotations : régionalistes, ethnocentristes, de projet criminel de renverser leur gouvernement. Bref, on peut supputer que ce sont là des accusations propres à la mauvaise politique.

La démocratie normale, dans sa gestion exige de la part des divers acteurs des conduites civilisées, des paroles de gentlemen. Il faut aujourd'hui au Niger, une autre façon de faire de la démocratie, dans le respect et la tolérance. La gestion de l'Etat est incompatible avec " l'insécurité politique " en raison justement de toutes ces virulences dans les propos des uns et des autres. Vous manquez sérieusement d'éthique, messieurs les politiciens. Revenez à la sagesse des anciens grecs. OEuvrez ensemble pour un Niger qui avance et qui prospère. Les tensions, les luttes de factions sont dans toutes sociétés, des causes de déstabilisation, de danger permanent.

Si cela est considéré, on peut avancer pour dire qu'il y a dans la notion de langage un distinguo entre " dire " et " faire ". Un homme politique pour briguer un pouvoir, ou empoisonner la vie de son adversaire peut user de tous les moyens, et de tous les mots (discours) sauf ceux qu'interdisent les lois. Les romains par exemple ont énormément excellé dans ces pratiques politiques de nuire à l'adversaire. Hama Amadou a beau " dire ", clamer haut et fort tout ce qu'il veut, il ne sera pas entendu aussi longtemps, qu'il n'a pas des moutons de panurges pour l'entendre et le suivre. En bonne démocratie, c'est le peuple (dêmos) qui fait, qui agit.

De fait si Hama Amadou consciemment ou inconsciemment a usé de ces termes qui sonnent discorde sociale, il sait d'avance leurs portées en termes de causes potentielles de troubles publiques. Or, entre ce qu'on dit, et ce qui est patent, il n'y a eu aucune violence ethnique. Autrement dit, la formule magique à la haine ethnique est pure exagération, volonté de diffamer un adversaire dont tout le monde connaît le gabarit politique. Il n'y a pas de menace, de danger apparent, de trouble à l'ordre public lors de tous les meetings de Hama Amadou. Le dieu Arès (Hama Amadou) n'a la force d'engendrer aucune violence dans la Cité- Etat Niger, puisqu'aucun militant n'est sorti pour exprimer et traduire en acte ces comportements antirépublicains, antidémocratiques que sont l'ethnocentrisme, la sédition, et la révolution de palais.

Nous sommes en démocratie, et particulièrement au Niger ces slogans ne produiront aucun effet sur les citoyens, car les Nigériens savent tous maintenant qui est ethnocentriste et qui ne l'est pas, qui cherchent la violence et la guerre civile au Niger. En politique on qualifie ces attitudes de médire, de jeter le faux dans la presse, de calomnier un homme politique, voire de vilipender un ex-président comme Tandja, des diffamations, dont la racine latine est " fama ", qui signifie réputation, opinion publique, que nous retrouvons dans des mots tels que infamie, mal famé, etc.

Aussi nous semble-t-il qu'une précompréhension de ce concept est nécessaire pour dépasser psychologiquement la peur panique d'aucuns ont de Hama Amadou. D'où la question qui se pose tout de go : Hama Amadou serait-il devenu un cauchemar pour certains individus ? Hama Amadou serait-il devenu criminogène dans l'entendement de ceux qui se sont auto-inoculés son phobos (crainte, ou peur) qu'il soit dans l'hémicycle comme dans l'opposition ?

Cette problématique est intéressante, car elle permettra de toucher du doigt comment en politique, l'homme peut se métamorphoser en bête vis-à-vis d'autrui (son prochain). Ces derniers jours tout le monde a entendu une formule poignante, qui a des relents de fatwa : " Hama Amadou doit quitter l'Assemblée ". Cette formule est limpide : Hama Amadou est persona non grata dans l'Assemblée, il est la bête à abattre.

Si nos souvenirs sont encore bons, il y eu déjà des essais non transformés comme on dit au Rugby de destituer vaille que vaille Hama Amadou. Non content d'avoir réussi à débaucher des militants comme Ladan Tchiana, Sala Habi, ou les autres comme Zakai et consort, le système - Guri veut maintenant plus, en finir avec le chef. Certains vendent déjà la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Si destituer Hama Amadou de l'Assemblée est possible du point de vue du " dire ", qu'en sera-t-il alors de son retour effectif dans l'opposition ? Ne sera-t-il pas encore plus à craindre ? Si tel est le cas Hama Amadou correspondrait bien au prototype du vrai Prince, si on s'inscrit dans la pensée de Machiavel. C'est par aileurs de la logique aristotélicienne. Autant donc avoir Hama Amadou à l'Assemblée, ou le Logos est Roi, que sur le tatami de la rue, c'est-à-dire dans les marches et autres luttes de gladiateurs, où il fera encore plus mal. Il nous semble qu'en bon politicien, Hama Amadou est suffisamment conscient que son adversaire l'a sérieusement amputé, qu'il a d'autres projets que susciter des séditions ou des tentatives de renversement de régime. Comme Jules César, je pense qu'Hama Amadou va mieux cogiter et partir à la recherche d'autres militants pour renforcer ses troupes et être à armes égales avec ses amis de l'opposition pour l'autre bataille de 2016.

Généralement la diffamation, qui consiste à porter atteinte à la réputation de quelqu'un en répandant des calomnies, des ragots, des faux bruits, est l'oeuvre des histrions du pouvoir, payés chers pour propager dans la presse et dans les médias des propos mensongers. Quant au dernier terme à savoir l'ethnocentrisme, votre journal, l'Actualité a déjà consacré une excellente page sur ce sujet, où notre confrère mettait en évidence l'hérésie de l'ethnocentrisme au Niger. Autrement dit, ce qui a réussi ailleurs, notamment le génocide rwandais lié à la radio mille collines, ne prendra jamais feu ici au Niger.

Nous sommes un peuple assez mature pour nous laisser diviser, ou manipuler par des hommes politiques qui ne pensent qu'au pouvoir et à leurs seuls intérêts. Cela se constate de façon flagrante à l'Assemblée Nationale où les députés nationaux (les pseudos-représentants du peuple) se vendent au plus offrant lors des motions de vote.

Nous perçons donc avec des yeux clairs à quel degré le mal s'est infiltré dans la Citadelle du Peuple (l'Assemblée). De ce point de vue, convenons que Hama Amadou demeure à l'Assemblée Nationale, ou qu'il soit dans l'opposition, cela ne relève pas du pouvoir d'un Ministre, mais de ces pairs députés du peuple qui ont l'art de changer de direction comme les nuages.

Evitons les passions, respectons notre démocratie, et respectons-nous les uns les autres. Ceux qui nous gouvernent doivent donner les premiers l'exemple. Les philosophes disent bien que le modèle vient toujours d'en haut. Ceci pour dire qu'il est possible de changer, de s'aimer politiquement au-delà des divergences de parti.

Aristote comme Epicure ont enseigné cette possibilité du vivre ensemble loin des séditions (staseis), le premier y voit son effectivité via la concorde (omonoia) et le second dans la philia (l'amitié) : " L'amitié mène sa ronde autour du monde habité, comme un héraut nous appelant tous à nous réveiller pour nous estimer bienheureux. " (Sentence Vaticane 52).

M.Y.M

 Commentaires