Sous quels angles appréhender les événements de Diffa ? Bouillonnements fertiles précurseurs de la prise de conscience des populations quant à la spoliation de nos ressources naturelles par l’impérialisme ?
Retour des oiseaux de mauvais augure qui ont platement échoué dans la manipulation des consciences il y a un temps à Zinder ? Difficile de se positionner par rapport à ces deux questions. Dans tous les cas, ce qui se passe à Diffa, qu’il soit positif ou négatif, a été ou savamment préparé ou concocté là-bas, loin de certains milieux mesquins de la capitale. Qu’on veuille le récupérer dans les salons cocus de la condescendance, ce n’est que pure lâcheté qui démontre la mauvaise foi de certains acteurs en déphasage avec cette ère de démocratie juste, respectueuse des institutions républicaines. Ça bouillonne à Diffa. Contre l’impérialisme usurpateur de nos richesses naturelles.
Quoi de plus normal si tel est que l’objectif est de montrer aux spoliateurs de nos richesses notre mécontentement quant à la manière dont ils paupérisent nos populations pour se renflouer les poches. Ce qui n’est pas normal, c’est la manière, la façon dont les gens se sont pris et aux forces de l’ordre et aux biens publics. En effet, dans un climat sécuritaire aussi tendu que celui que nous vivons actuellement, est-il prudent que nous ouvrons des fronts de contestation susceptibles d’ouvrir la brèche aux infiltrations ? Nul n’ignore que la Région de Diffa fait frontière avec plusieurs points névralgiques, que ce soit du côté du Nigeria ou du Tchad.
De plus, en s’acharnant sur nos forces de l’ordre, ne contribuons nous pas à les fragiliser, elles qui devaient redoubler et de vigilance et de concentration pour assurer notre sécurité ? Il était donc tout à fait souhaitable que de contestation positive contre l’impérialisme usurpateur soit davantage encadré et orienté vers la vraie direction, contre les vraies cibles. Ça bouillonne à Diffa. Contre le nouvel ordre où certains ont du mal à se retrouver ? Comme cela s’est passé il y a un temps à Zinder, n’y at- il pas des individus malintentionnés, des oiseaux de mauvais augure qui ont pistonné les manifestations de Diffa dans le sombre dessein de créer des troubles pour faire mal à la conduite des actions de la 7ème République ?
Ceci est d’autant vrai que l’objet de la contestation luimême ne tient pas tellement debout. En effet après la sortie des responsables de la CNPC, on comprend très bien que la région de Diffa est privilégiée dans le recrutement de la main d’oeuvre travaillant sur les chantiers du pétrole. Entre 70 et 80% des employés de la CNPC sont des ressortissants de Diffa selon la direction de la société chinoise. Et, depuis cette communication, personne n’est sorti pour contester ces chiffres. Où se trouve donc la réalité des revendications portant sur l’implication des ressortissants de la région sur les chantiers ? Certes, on sait très bien que les multinationales sont loin d’être des enfants de coeur qui font les choses avec orthodoxie.
Outre la question de la main d’oeuvre, il y a la répartition des ressources (ce qui doit revenir de droit à la région), les interventions sociales qui incombent à la société et les questions environnementales. Ce sont toutes là des revendications légitiment. Cependant, faut-il les conduire en faisant cavalier seul ? En effet, partout où elles sont installées, les multinationales font face à plusieurs fronts de contestations. L’Etat lui-même, les responsables communautaires, les ONG et Associations tant locales que régionales et internationales, tous ces fronts doivent harmoniser leurs actions. Les multinationales sont devenues tellement fortes qu’un seul acteur ne saurait les combattre.
C’est dire que, aux élans de contestations manifestés par les populations de Diffa, tous les acteurs précités doivent se mobiliser pour la cause. A moins que ces manifestations n’aient d’autres motivations sournoises. C’est avec l’Etat que des clauses ont été signées et arrêtées avec ces sociétés, c’est aussi avec l’Etat en première ligne que toute réclamation peut logiquement et efficacement aboutir. Exclure l’Etat de cette marche s’apparente à des actions de sabotage surtout quand on s’en prend aux biens de la République comme dans le cas des manifestations de Diffa. Alors, ceux qui sont tapis derrière ces événements et qui veulent les utiliser à des fins politiques doivent savoir que les mêmes manipulations ont été déjouées à Zinder et elles le seront très certainement à Diffa.
D’ores et déjà, l’ouverture d’un dialogue constructif avec les pôles de contestation est une issue réelle pour la résolution de tout malentendu. Les uns et les autres doivent savoir que le Niger est un havre de paix et que jamais ce qui s’observe ailleurs n’aura cours dans notre pays. Nos ressources naturelles ne feront pas notre malheur mais notre Bonheur.
