Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Niger    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles



Comment

Politique

Entre cout d’etat et lancement de la fondation FONSAD : Un autre visage des putschistes
Publié le vendredi 15 fevrier 2013   |  tamtaminfo.com


Lancement
© Autre presse par DR
Lancement de la fondation FONSAD


 Vos outils




La semaine passée, l’ancien putschiste, ancien Chef de l’Etat, Président de l’Ex Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), le Général de Corps d’Armée ou quatre (4) étoiles, Salou Djibo a procédé au lancement officiel de sa fondation au Palais des Congrès de Niamey.

Dans son allocution, le Président de la Fondation Salou Djibo (FONSAD), le Général Salou Djibo a affirmé : ‘’la fondation articule ses actions autour de deux axes principaux : d’une part, la promotion de la paix et de la démocratie et d’autre part, celle de l’environnement et du développement durable. Mais on pourrait dire simplement que ce qui nous anime, c’est la volonté de contribuer à la dignité et au bien-être de nos populations. En effet la paix, la bonne gouvernance politique et économique ainsi que le développement sont intimement interdépendants.’’ Mais le Général 4 étoiles a-t-il déjà oublié son passé en moins de deux ans ?

Pour le premier objectif de la fondation FONSAD, la promotion de la paix et de la démocratie, comme disait un adage en langue locale‘’in mayé ya manta to maï da ba zai manta ba’’ (si le mangeur d’âme a oublié, le tuteur de l’enfant n’oublie jamais). Monsieur l’ancien putschiste avez-vous oublié déjà en moins de deux (2) ans les conditions désastreuses d’organisation des élections générales de 2011 ? Êtes-vous conscient que le régime actuel paie le prix amer du déficit de légitimité des Institutions issues de ces élections ?

Votre restauration de la démocratie a complètement échoué quand on sait que 56% des listes aux élections législatives avaient été rejetées et que les procédures habituelles devant permettre d’y remédier avaient été soigneusement évitées par vousmême. Les grandes formations politiques de l’Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN), dont fait partie le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD-Nassara), parti du Président de la République démocratiquement élu Mamadou Tandja que vous avez trahi, ont été délibérément privées de compétitions dans plusieurs régions du pays.

En plus, de l’affaire dite ‘’des subversifs’’ dont la justice a débouté votre régime, vous avez trahi vos compagnons, vos frères d’armes qui vous ont accompagné en l’occurrence les honnêtes officiers de l’armée nigérienne Abdoulaye Badié, Diallo Amadou, Boubacar Sanda et Sidikou, en concoctant aussi, de toute pièce une affaire dite de ‘’Coup d’Etat’’ pour les arrêter et les déporter dans des prisons des régions de Dosso et Tillabéry loin de leurs familles. Mais, l’histoire leur a donné raison quand, la justice les a lavés de tout soupçon. C’est cela la promotion de la paix et de la démocratie ?

Pour le deuxième objectif, celui de la promotion de l’environnement et du développement durable, dont votre fondation fait allusion à la bonne gouvernance politique et économique, n’oublions pas que, selon vous, l’une de vos ambitions pour le Niger après votre coup de force le 18 février 2010 est d’assainir. Mais, les Nigériens ont constaté que l’assainissement de votre règne a été sélectif et injustifié. La preuve, la justice a remboursé certaines personnalités. L’autre motif de votre putsch est la violation de la constitution du Présent Tandja, mais jusqu'à la fin de votre transition vous n’avez engagé aucune procédure pour que les Nigériens soient éclairés sur la violation ou non de la constitution de la 5ème République.

Votre régime n’a concocté qu’une drôle affaire de détournement d’un fond spécial de la SONIDEP, Heureusement, la Cour de la CEDEAO a lavé l’ancien Président Tandja de tout soupçon. Vous êtes le seul au monde ayant jeté en prison de droit commun un ancien Président de la République. Tout cela pour un objectif inavoué. Si réellement votre fondation voudrait la bonne gouvernance, ‘’la charité bien ordonnée commence par soi même’’. C’est-àdire vous devez faire l’état des lieux de ce que vous avez trouvé et ce que vous avez laissé. Mais aussi que les autorités de la 7ème République fassent un audit indépendant de votre gestion. Aujourd’hui, les Nigériens, à tort ou à raison pensent que votre fondation n’est rien d’autre qu’un moyen de blanchissement de l’argent de la République, tant que l’audit de la gestion de la transition n’a pas été fait.

A titre illustratif, plus de 127 milliards FCFA de bonus chinois laissés par le régime Tandja sont sans trace. En plus, 4 milliards de FCFA logés dans un compte spécial de la SONIDEP ont disparu. Ce fond provient de la vente des hydrocarbures qui ont été donnés à titre personnel au Président Tandja par le Président Hugo Chavez du Venezuela et l’ancien Président du Nigeria Elh. Musa Yar’Adua. Certaines sources parlent d’une éventuelle plainte de l’ancien Président auprès de la Cour de la CEDEAO pour être dans ses droits. (Nous y reviendrons en détail dans notre prochaine parution). Compte tenu de tout ce qui précède et de la gestion de la transition, les Nigériens craignent que les bailleurs des fonds et les donateurs puissent donner leurs contributions et qu’elles prennent une autre direction que celle indiquée sur les papiers.

Car plusieurs dossiers rocambolesques ayant marqué la gestion actuelle de la transition de Salou Djibo ont été découverts dont les autorités de la 7ème République refusent de donner une suite favorable et de présenter au peuple nigérien un état des lieux à leur prise de fonction. Cet héritage légué par la transition militaire de Salou Djibo au régime du Président Issoufou Mahamadou explique l’une des causes de la mal gouvernance qui semble être le sport favori des autorités actuelles dont la gestion du pouvoir d’État est émaillée d’impairs. L’autre visage qui peut être caché par le lancement de cette fondation, est le scénario malien.

En mars 1991, après les manifestations populaires réprimées dans le sang, Amadou Toumani Touré participe au coup d'État contre Moussa Traoré, prend la présidence du Comité de transition pour le Salut du peuple et assure les fonctions de chef de l’État pendant la transition démocratique. Il organise la conférence nationale (qui s’est déroulée du 29 juillet au 12 août 1991), puis des élections législatives et présidentielles en 1992. À l’issue de ces élections, il remet le pouvoir au nouveau président élu Alpha Oumar Konaré. On le surnomme alors le « soldat de la démocratie ». Il fonde et dirige une fondation pour l’enfance.

Le 1er septembre 2001, il demande et obtient sa mise en retraite anticipée de l’armée. Il décide de se lancer dans la vie politique en posant sa candidature pour l'élection présidentielle de 2002. Il est élu président de la République le 12 mai 2002 avec 64,35 % des voix au second tour. Son adversaire Soumaïla Cissé, ancien ministre, obtient 35,65 % des voix. Sa présidence est assez atypique, il n’appartient à aucun parti politique et son gouvernement regroupe tous les partis du pays. Lors de son élection en 2002, il nomme Ahmed Mohamed ag Hamani comme Premier ministre. Celui-ci démissionne le 28 avril 2004 et il est remplacé par Ousmane Issoufi Maïga. Amadou Toumani Touré a été réélu président de la République le 29 avril 2007 dès le premier tour.

Il a obtenu 71,20 % des votes, tandis que son principal concurrent, Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’a recueilli que 19,15 % des voix, conteste, comme les autres candidats de l’opposition réunis au sein du Front pour la République et la démocratie, les résultats en raison de fraudes. Dans la nuit du 21 au 22 mars 2012, un peu plus de deux mois avant la fin de son mandat, il est renversé par un coup d'État. Les mutins du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État, dirigé par le capitaine Amadou Sanogo, dénoncent la gestion du conflit au nord Mali entre l'armée et la rébellion touareg.

Ce coup d'État intervient dans un contexte où la prochaine élection présidentielle, à laquelle le président Touré ne se présentait pas, était prévue pour le 29 avril 2012, élection couplée avec un référendum constitutionnel. Le 8 avril 2012, il annonce officiellement qu'il démissionne de ses fonctions présidentielles. Ce genre de scénario n’est pas possible au Niger, même si ‘’impossible n’est pas Nigérien’’. Si ces putschistes d’hier, ont ce rêve aujourd’hui, qu’ils se détrompent. Le Niger n’est pas le Mali, chaque pays à ses règles et ses principes indissociables du paysage politique. La différence même, ATT soldat de la démocratie contrairement à Salou Djibo ‘’Soldat à 4 étoiles’’, a réussi à instaurer la démocratie au Mali avec des institutions représentatives et crédibles.

A cet effet, quoi qu’on dise du régime de transition militaire du Feu Douada Malam Wanké a qu’à même instauré une démocratie qui a permis au Niger d’être un modèle et de connaître plus de 10 ans de stabilité politique et institutionnelle quand le Commandant Salou Djibo vient mette fin à cela sous prétexte de la violation de la constitution. De toute évidence, avec la crise au sein de la mouvance au pouvoir qui risque d’éclater et mettre en cohabitation l’actuel Président de la République, la Fondation Salou Djibo risque de connaître le même sort que Magama, fondation de l’ancienne première dame Laraba Tandja, suspendu injustement par l’ancien ministre de l’intérieur de Salou Djibo. Dieu ne dort jamais, YA Hayou, Ya Kawoum !

 Commentaires