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Zinder : D’importants efforts pour l’amélioration des revenus du monde rural
Publié le mercredi 26 fevrier 2014   |  Le Sahel




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Le potentiel agro-forestier de la région de Zinder s'étend sur plus d'un (1) million d'hectares. Il est composé de diverses espèces à valeur nutritive et économique qu'on trouve dans les départements de Mirriah, Magaria et Matameye. Parmi ces espèces, on peut citer le gao bien protégé par les populations, ce qui a favorisé sa régénération naturelle. Les parcs sont bien entretenus par les producteurs, a déclaré, sourire aux lèvres le Directeur régional de l'Environnement, M. Mohamadou Ahmadou.
L'importance du gao se justifie par le fait qu'il fournit aux cultures pluviales de l'azote pour assurer leur développement. ''Ce beau geste du Gao a apporté ses fruits dans la mesure où l'Organisation Mondiale pour la Protection de l'environnement va injecter 45 milliards de FCFA dans le cadre d'un appui aux régénérations naturelles au profit du Niger, de la Corne de l'Afrique et de certains pays du Sahel, a annoncé le Directeur régional de l'Environnement.
Cinq Communes du Niger dont Droum (région de Zinder), Aguié (Maradi), Malbaza (Tahoua), Doutchi (Dosso) et Torodi (Tillabéry) sont concernées par les actions de ce Projet. La région de Zinder compte aussi d'innombrables parcs de baobab (kouka en haoussa). Cette espèce renferme d'importants éléments en fer et les feuilles sont commercialisées à grande échelle par les femmes pour la préparation des sauces.

Plus de 500 femmes s'adonnent à ce commerce très florissant des feuilles de baobab en direction du Mali, du Burkina Faso, du Nigeria et vers les autres régions du Niger. Ces femmes arrivent à tirer le maximum de profits en réalisant par semaine des recettes de plus de 300.000 FCFA en cédant leur stock aux revendeurs. Ce qui est extraordinaire et encourageant dans cette partie de la région de Zinder. Aussi les paysans s'efforcent d'obtenir des plants en injectant leurs propres ressources et consentent d'énormes sacrifices pour les entretenir avec toute la rigueur requise,'' explique le Directeur régional de l'Environnement.
Il s'agit du prosopis (kiria en haoussa) très important dans le domaine alimentaire. Les éleveurs les utilisent comme fourrage et les producteurs s'en servent pour la protection de leurs champs. Cette espèce constitue à l'heure actuelle un parc agro-forestier, affirme Mohamadou Ahmadou qui indique par ailleurs que des spécialistes des questions environnementales parmi lesquels des Américains, des Canadiens et des Nigérians viennent périodiquement visiter cette série de parcs dont regorge la région de Zinder et qui contribue à la protection des sols en favorisant l'accroissement de la production agricole et en conférant aux producteurs les valeurs nutritives et économiques.
Trente quatre forêts renfermant une superficie de 44716,57 ha ont été dénombrées dans la région de Zinder, ce qui représente 5 % du domaine forestier réparties au niveau de sept départements dont Gouré avec 19, Damagaram Takaya 2, Mirriah 5, Magaria 3, Takeita 4 et Kantché se retrouve avec 1 forêt. Le diagnostic établi récemment fait état de la dégradation avancée de ces forêts dont la plupart des superficies sont transformés en glacis ou envahies par des dunes de sable'', explique le Commandant Amadou Djibo Traoré, Chef de la Brigade Forestière à la Direction Régionale de l'Environnement de Zinder.
Au niveau de la bande sud notamment les départements de Magaria et Matamèye, les forêts classées sont menacées par le front agricole où les producteurs sont en train de les transformer en champs de culture. Les services de l'Environnement intensifient la sensibilisation en direction du monde rural sur la nécessité de préserver ces patrimoines forestiers car le phénomène lié au changement climatique a entrainé la dégradation de l'environnement nécessitant une surveillance accrue menée par la brigade forestière pour éviter les graves conséquences relatives à leur disparition, précise M. Amadou Traoré.
Cette année, avec les mauvais résultats de la production agricole, les paysans s'abattent sur les ressources ligneuses pour les commercialiser et subvenir à leurs besoins alimentaires'', ajoute la même source. La vente à grande échelle du charbon minéral et sa vulgarisation peuvent contribuer de manière efficace à diminuer d'intensité au phénomène de la désertification, a-t-il dit.
En outre, l'utilisation du gaz et sa subvention par l'Etat et certaines ong dans les villages les plus reculés sont susceptibles de favoriser la sauvegarde des maigres ressources ligneuses. Pour l'heure, la direction régionale de l'Environnement vient d'être dotée de 15 agents pour renforcer la surveillance. Elle a également bénéficié d'une dotation en matériel logistique pour renforcer les capacités des brigades.

La mission de surveillance qui s'inscrit dans le cadre de la protection de la nature peut déboucher sur l'arrestation des contrevenants très actifs dans la coupe du bois vert sans autorisation. Il en est de même pour les infractions et délits de feu de brousse, le braconnage et la pratique de la pêche sans permis. ''Si la personne est récidiviste, elle peut écoper de deux à trois mois de prison ferme en audience publique devant le tribunal''.
Dans le cadre de la mobilisation des ressources, la direction régionale de l'Environnement a réalisé en 2011, des recettes de cinquante neuf (59) millions de FCFA suite à l' attribution des permis de coupe de bois, aux taxes fiscales, au permis de pêche et taxes d'abattage. La ''Direction régionale de l'environnement avec l'appui des autorités a mis en place un dispositif efficace pour le contrôle des différents axes de fraude et une application rigoureuse des taxes fiscales en observant une progression de 20 millions de FCFA par an '', se félicite le colonel Mohamadou Ahmadou.

L'autre inquiétude des services de l'Environnement

Il s'agit de la chasse sans autorisation sur les espèces sauvages protégées notamment les outardes, les addax, les mouflons et les guépards. Pour réduire la pression sur les espèces fauniques et les ligneuses, l'action de l'Etat est constamment sollicitée surtout que certains grands braconniers sont relevés dans le corps enseignant en service dans les zones reculées, affirme le chef de la brigade forestière de Zinder.

La forêt la plus proche de Zinder est située à 7 km. Elle a été dévastée par les communautés pour son exploitation en cultures pluviales, en bois de chauffe et en lotissement entraînant une dégradation sans précédent en termes de diversité biologique, a affirmé le Chef de la Brigade forestière. La forêt classée de Takiéta (50 km au Sud- Ouest de Zinder) a été dotée d'un comité pour assurer sa gestion, mieux encore pour sa pérennisation. C'est l'association Kutayani qui regroupe les ressortissants des villages riverains de la forêt (relevant des secteurs de Takeita et Kantché) qui a été choisi pour conduire les activités. Des brigades circulent à l'intérieur de cette forêt pour surveiller les dégâts susceptibles d'être perpétrés par certains individus qui font fi de la règlementation.
Dans le cadre de cette gestion, des contrats de culture en forêt ont été établis .Ce processus permet à la forêt de se doter d'un Plan d'aménagement avec pour objectif de favoriser la régénération des espèces par rejet. Un comité de gestion a été mis en place par le Gouverneur pour renforcer le contrôle forestier dans l'optique d'assurer une gestion rationnelle de ce massif qui, avec sa disparition va constituer une catastrophe écologique'', a dit le Commandant Amadou Traoré. Il est composé de techniciens, des Chefs de service pour procéder à la délimitation de la forêt pour son aménagement à l'image de la ceinture verte de Niamey.

Ce plan prévoit l'enrichissement de cet espace protégé en espèces à haute valeur nutritive et économique. Dans le cadre de l'Initiative 3 N, la direction régionale de l'Environnement vient de boucler un chantier de 2250 km de pare-feu financé par l'Etat pour un coût de 120 millions de FCFA. Le PAC/RC de son côté a réalisé 250 km de pare-feu à Gangara pour lutter contre les feux de brousse. Une ong locale a réalisé à Tesker 100 km de pare-feu et la Cellule de Crise Alimentaire (CCA) est intervenue à Tanout pour 100 km de bande pare-feu. Cela s'avère urgent dans la mesure où 75.000 ha de pâturage ont récemment été brûlés dans les départements de Belbédji, Gouré, Tanout, Tesker et Damagaram Takaya. Ces bandes pare-feu sont réalisées par les populations où 1km pour sa mise en place revient 50.000FCFA.

L'implication de la population a permis au plan économique d'augmenter son revenu, de la stabiliser, de protéger le potentiel fourrager. A ces opérations s'ajoutent dans le Centre et le Sud de la région, la réalisation des travaux de récupération des terres dégradées avec comme partenaires : l'Etat, le PAC/RC, le PSSA 2, le PAM et d'autres ong locales et internationales. Le PSSA 2 et le PAC/RC ont réalisé 2000 ha de récupération des terres à but pastoral et agricole notamment la construction des demi-lunes, la plantation des espèces et la promotion des cultures annuelles.

Les paysans ne cachent pas leur profonde satisfaction dans la réalisation de ces actions de restauration et de défense des sols car la mise en place d'1 ha revient à 200.000 FCFA. Plus de 40 millions de FCFA ont été injectés pour entreprendre ces travaux entièrement réalisés par les communautés. Le faucardage des plans d'eau constitue une autre activité menée par la direction régionale de l'Environnement pour les débarrasser des mauvaises herbes communément appelés katiella, espèces envahissantes qui colonisent ces plans d'eau et empêchent par exemple aux mares de disposer des eaux saines à l'effet de pratiquer la pêche ou les cultures de contre-saison.

Avec l'appui de la CCA et du PAM, le faucardage a permis d'atteindre 400 ha. Actuellement, le Projet de Développement du Bassin du Lac Tchad intervient dans la Commune rurale de Guidimouni pour faucarder 30 ha de Typha Australis (katiella) pour un coût de 24 millions de FCFA. Les travaux ont commencé il ya une semaine et deux hectares ont déjà été réalisés, précise le directeur régional de l'Environnement de Zinder, M. Ahmadou Mohamadou. Le Projet Ruwamu financé par le FIDA a faucardé de son côté 10 ha à Guidimouni. Cette année, l'Etat et ses partenaires ont prévu le faucardage de 350 ha.
Développement de la pêche

Par ailleurs, il a été empoissonné 20 mares à l'échelle régionale. La pêche est ouverte après deux ans d'interruption pour permettre à d'autres espèces de poissons de se reconstituer au niveau du barrage de Kassama et des autres mares où les professionnels ont été dénombrés à une centaine et procèdent à un prélèvement d'une importante quantité de ces produits pour améliorer leurs revenus. Les revendeurs font fonctionner leurs foyers sur la base de la vente de leurs poissons.

Pour donner un cachet particulier à cette activité aux autochtones, une ong dénommée IDV a formé récemment 20 pêcheurs dans le département de Dungass. ''L'intervention des Services de l'Environnement en milieu rural à travers les activités de l'ouverture des pare-feux et le faucardage des mares contribuent à l'amélioration des revenus des populations et leur stabilisation dans leurs terroirs d'attache'', se félicite le Colonel Ahmadou Mohamadou. Ces activités offrent des emplois temporaires aux populations où par exemple, le site de récupération des terres de la Commune rurale de Gamou dans le département de Gouré emploie 300 personnes/j encadrées par 50 équipes.

La construction d'une banquette revient à 20.800 FCFA. Ici les uns et les autres s'associent pour ériger un grand nombre de banquettes pour gagner assez d'argent. Ainsi, un père de famille peut travailler avec ses enfants pour obtenir un maximum de ressources pour la famille. Le site de récupération des terres financé par le PAC/RC dans la Commune 2 de Zinder emploie 40 jeunes.

En 2014, l'Etat et ses différents partenaires vont injecter près de 400 millions de FCFA dans le cadre des travaux de restauration de l'Environnement. ''Le seul apport du PAM et de la CCA dans la mise en œuvre de ces activités peuvent dépasser cette enveloppe de 400 millions de FCFA,'' a estimé le Directeur régional de l'Environnement qui indique par ailleurs qu'en 2011, 5 milliards de FCFA ont permis de réaliser plusieurs infrastructures.

En 2013, deux mille hectares (2000 ha) ont été récupérés pour un coût de 400 millions de FCFA sur des travaux portant sur l'ouverture notamment de 350 km de bandes pare-feux dans le département de Tanout.

Siddo Yacouba, ANP-ONEP/Zinder

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