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Discours de Son Excellence Hama Amadou, Président de l’Assemblée Nationale, à l’ occasion de la cérémonie d’ouverture de la première session ordinaire au titre de l’année 2014
Publié le mercredi 5 mars 2014   |  tamtam.info


Hama
© Autre presse par DR
Hama Amadou
Homme politique nigérien


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Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Monsieur le 1er vice-président de l’Assemblée Nationale du Togo ;
Monsieur le 2ième vice-président de l’Assemblée Nationale du Mali ;
Monsieur le 2ième vice-président de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Honorables Députés, chers collègues ;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique et des organisations internationales ;

Monsieur le Gouverneur de la région de Niamey ;
Monsieur le Maire, Président du conseil de ville de Niamey ;
Messieurs les Maires des arrondissements de la ville de Niamey ;
Messieurs les officiers généraux et supérieurs des forces de défense et de sécurité ;
Mesdames et Messieurs les représentants des partis politiques et des organisations de la société civile ;
Respectables chefs coutumiers ;
Honorables chefs religieux ;
Mesdames et Messieurs, distingués invités ;
C’est un honneur pour moi de vous accueillir, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale, au titre de l’année 2014.
Cette session que nous ouvrons aujourd’hui de façon solennelle est également la septième ordinaire de la première législature de la 7ème République, depuis son installation en Avril 2011.
Et, à chaque fois que nous vous convions à y participer, vous ne nous avez jamais déçus, parce que vous avez répondu avec promptitude et intérêt, à notre invitation.
C’est là, sans doute la manière la plus éloquente de dire, à la représentation nationale, votre attachement au bon fonctionnement des institutions de la République en général et à celui de l’Assemblée nationale en particulier.
Nous en sommes à la fois encouragés et éminemment motivés ; je dirai même, quelque peu flattés.
Au nom de l’ensemble des députés, et du peuple nigérien qu’ils représentent, un peuple farouchement attaché à son unité qu’il veut indestructible, parce que riche et heureux de sa diversité, je tiens à vous remercier pour la constance des marques de considération et d’attention, que vous portez ainsi au fonctionnement de notre Assemblée.
Honorables députés,
Distingués invités,
Avant de poursuivre mon propos, permettez-moi de vous signaler la présence parmi nous, des délégations des parlements amis, venues nous soutenir et impulser davantage la nouvelle dynamique que nous voulons ensemble imprimer à la diplomatie parlementaire, en vue de consolider l’unité et l’intégration de notre sous-région, et de l’Afrique.
Il s’agit de :
• La délégation de l’Assemblée nationale togolaise, conduite par son 1er vice-Président, Dr Klassou Komi Selom.
Monsieur le vice-Président, qu’il me soit tout d’abord permis de vous remercier, et avec vous, tous les parlementaires togolais, pour l’accueil fraternel, marqué du sceau de l’amitié sincère et profonde, que votre parlement a réservé à la délégation parlementaire de notre pays, à l’occasion de l’installation solennelle de la nouvelle législature de votre Assemblée en octobre passé.
Je vous réitère ici, et de la façon la plus chaleureuse, nos vœux de réussite dans l’accomplissement de l’exaltante mais combien difficile mission confiée aux nouveaux élus que vous êtes, par le peuple togolais.
Honorable Klassou, nos deux pays, le Niger et le Togo, entretiennent des relations des plus anciennes et des plus solides, tissées par la volonté commune de nos deux peuples à consolider leur amitié exemplaire.
Ainsi les togolais vivant avec nous au Niger, se sont toujours sentis chez eux, et se sont de tout temps comportés comme des citoyens nigériens exemplaires.
Jamais, aucun nigérien n’a eu à se plaindre de leur présence fraternelle.
Au contraire, ils sont admirés pour leur sérieux et leur travail toujours méticuleux et honnête.
Nous savons aussi que les nigériens au Togo sont parfaitement intégrés, depuis fort longtemps, dans votre pays, qu’ils considèrent d’ailleurs avec respect et amour, comme une seconde patrie.
Des deux côtés, nous ne pouvons que nous féliciter de cette symbiose qui caractérise les rapports entre nos deux Etats et nos peuples.
Il ne nous reste donc plus qu’à entretenir ces relations exemplaires, afin qu’elles servent de modèle sur le continent.
Soyez, Honorable Klassou avec la délégation qui vous accompagne, les bienvenus au Niger.
• La délégation de l’Assemblée nationale du Mali, conduite par son 2ième vice-Président, Monsieur Amadou Thiam.
Monsieur Thiam, permettez-moi de rappeler les mots que le très honorable Issaka Sidibé, Président de votre parlement, avait prononcés, lors de sa prise de fonction, et je le cite : « Nous veillerons à ce que notre Assemblée ne soit pas une chambre d’enregistrement. Notre peuple nous observe et nous demande un comportement honorable et digne. Nous devons servir l’intérêt général, rien d’autre ».
Par ces mots, il met le doigt sur toute la problématique de la difficile mission qui est celle des Assemblées africaines.
Ainsi parlant, il pose dans la splendeur de sa nudité, le conflit permanent qui oppose les exécutifs aux parlements, celui du respect de l’indépendance des rôles constitutionnels.
Ces institutions sont complémentaires mais non assujetties l’une à l’autre, même s’il est vrai que l’Exécutif a un rôle prééminent parce qu’il procède du Président de la République, le Chef de l’Etat.
Pour l’heure, la tendance générale, sauf quelques rares cas, est à la recherche de la soumission de l’une à l’autre.
Et si d’aventure l’Assemblée s’enhardit à vouloir s’en tenir au partage strict des rôles, alors un malaise s’installe et la crise politique devient inévitable.
Or sans indépendance véritable, l’Assemblée ne peut exercer efficacement le contrôle de l’action gouvernementale, comme elle ne peut non plus confectionner les lois à la vraie mesure des attentes des peuples.
Néanmoins, il ne faut point désespérer, la démocratie avance et les esprits, inéluctablement évolueront vers un respect, plus scrupuleux de nos constitutions.
Pourtant, de cette vision du rôle du député, votre pays, le Mali, en a bien besoin, après l’expérience difficile que vous venez de vivre.
Creuset de la diversité nationale et de la démocratie pluraliste, le parlement a une double responsabilité : responsabilité envers le peuple dont il a le devoir de sauvegarder les intérêts et veiller à la réalisation des aspirations ; responsabilité vis-à-vis de l’Exécutif, auquel il doit donner les outils de son action, avec toutefois les garde-fous qu’exige la préservation des libertés publiques et individuelles.
Honorable Thiam, la situation que vous avez vécue chez vous, nous l’avons partagée dans nos âmes comme dans nos chairs.
Car au-delà des lois sacrées dictées par la solidarité de voisinage, nos deux peuples depuis la nuit des temps, partagent la même histoire.
Monsieur le vice-Président, nous avons été solidaires aussi parce que les destins de nos deux peuples sont liés, indissociablement liés par la géographie d’abord, par les défis qui se posent à nos deux pays de façon identique, ensuite.
En tout état de cause et en vérité, en contribuant à renforcer la paix au Mali, nous protégeons en même temps le Niger.
C’est pour dire autrement que tout ce qui nuit au Mali constitue à terme une menace réelle pour le Niger. Le peuple nigérien le sait.
Bienvenue donc à Niamey, Monsieur le vice-Président, à vous-même et à nos frères députés du Mali qui vous accompagnent.
• La délégation de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, conduite par son 2ième vice-Président, Monsieur Gilbert Noël Ouédraogo.
Mon cher ami Ouédraogo, le Niger et le Burkina Faso sont des pays frères, je dirais même jumeaux, malgré la frontière, d’ailleurs artificielle, qui nous sépare.
Les relations séculaires et multiformes existant depuis toujours entre nos pays, sont particulièrement excellentes.
Et la preuve vient encore une fois d’être administrée par nos deux Etats de façon éclatante, en montrant à la face du monde que la fraternité et le bon voisinage entre deux pays ne doivent pas seulement se traduire par le respect de vaines convenances diplomatiques et protocolaires, mais par des actes quotidiens, qui visent concrètement à consolider la paix et l’entente cordiale entre eux pour le bien des populations frontalières autant que pour le développement d’échanges économiques mutuellement bénéfiques.
Le récent règlement de la délimitation des frontières voulu par nos deux Etats et qui intervient sur leur propre demande par une saisine concertée de la cour compétente en la matière, en constitue l’un des exemples les plus actuels.
La voie de la sagesse privilégiée ainsi par nos deux exécutifs ne fera donc que consolider davantage les relations historiques qui unissent le Niger et le pays des hommes intègres.
C’est le lieu de saluer la clairvoyance de nos deux chefs d’Etat, Son Excellence Issoufou Mahamadou et Son Excellence Blaise Compaoré, appuyés dans ce sens, par des populations qui ont toujours tout partagé, dans une exemplaire coexistence pacifique.
L’accueil enthousiaste que nos populations de part et d’autre de la frontière commune ont réservé au verdict de la cour montre, si besoin est, que la résolution pacifique des différends, quels qu’ils soient, est la seule qui vaille.
Les députés nigériens souhaitent la bienvenue à leurs frères burkinabés qui du reste savent qu’ils sont chez eux, au Niger.
Messieurs les vice-présidents,
La présence de vos délégations parlementaires, nous réjouit à plus d’un titre, et témoigne de la bonne marche de la diplomatie parlementaire au sein de notre espace sous régional commun.
L’Assemblée nationale du Niger, par ma voix, vous remercie de votre présence à nos côtés en ce jour à Niamey, et souhaite que votre séjour à tous, se réalise dans la paix et la joie de l’amitié.
Veillez transmettre nos amitiés à vos Présidents respectifs empêchés.
Honorable députés, chers collègues,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Distingués invités,
Pour évoquer le contexte national, il me plait de rappeler qu’il y a maintenant près d’un quart de siècle, que nous expérimentons la pratique démocratique comme mode de gestion politique de l’Etat, au Niger.
Si la démocratie est un long processus, toujours perfectible, elle a par conséquent besoin, de temps en temps, d’être évaluée à cette fin.
Un quart de siècle me paraît suffisant, pour apprécier en toute objectivité, la qualité du chemin parcouru, ainsi que les expériences accumulées dans ce domaine.
En effet, après 25 ans de démocratie, il nous faut considérer les avancées réalisées, mais aussi les erreurs commises, erreurs inhérentes à tout apprentissage, qui se conjugue avec la fougue, l’inexpérience et l’impatience, à calquer sans discernement les règles, les comportements et attitudes en vigueur dans les vieilles démocraties, tout en refusant de s’affranchir de notre conception africaine du pouvoir.
Ces erreurs étaient incontestablement inévitables, sans pour autant relever de la fatalité.
Et du reste, seuls ceux qui n’agissent pas ne commettent pas d’erreur.
Or l’inaction aussi est une erreur.
Mais si l’erreur n’est pas une fatalité, elle peut devenir une malédiction, s’il faut la répéter encore et encore, comme si l’on a rien appris ou rien compris.
Les erreurs étant le fait des acteurs de la démocratie à tous les niveaux social et économique, ils peuvent, s’ils le veulent réellement, s’accorder ensemble pour en éviter la désastreuse perpétuation.
Il suffit pour cela, qu’ils tirent avec l’humilité et la sagesse qui conviennent les leçons des expériences vécues, mais aussi des multiples déboires qui en ont résulté pour le pays, en reconnaissant tout d’abord que l’agitation et les conflits qui en naissent n’ont d’autre conséquence que de neutraliser l’action créatrice.
C’est pourquoi le devoir des acteurs est de préserver la sérénité, et un climat de paix permanent dans le pays afin de rassurer les citoyens.
Car aujourd’hui, au Niger, force nous est de reconnaitre que, nos compatriotes sont inquiets, et se posent avec légitimité beaucoup de questions, sur l’avenir immédiat qu’ils appréhendent, avec pessimisme.
Leurs inquiétudes tout à fait justifiées au demeurant, nous interpellent, car assurément, les nigériens sont fatigués, de l’instabilité et de l’ambiance politique toujours dominée par le conflit comme ils sont actuellement préoccupés par les tournures nouvelles, que prend la contradiction politique.
En effet de mémoire de nigérien, en un quart de siècle de démocratie, jamais l’agression physique ou le crime contre un homme de quelque bord qu’il soit, n’a eu lieu dans notre pays.
Aussi prions-nous, pour que les acteurs de la démocratie nigérienne n’en arrivent à cette triste extrémité.
Car ce serait pour notre système démocratique un recul dramatique.
Et du reste, s’engager dans cette voie, n’est porteur d’espérance pour personne, tant il est vrai qu’en démocratie libérale, l’alternance qui en est un principe indétachable, doit rendre les uns et les autres, raisonnables et prudents, que ce soit, pour le présent ou pour l’avenir.
J’évoque cette question, parce que, dans la nuit du 16 au 17 février 2014, aux environs de minuit, la famille du président de l’Assemblée nationale que je suis, à son domicile, a échappé de peu au tir comminatoire d’un individu non encore identifié.
Le motif de cette attaque est présentement l’objet de controverses, parce que d’aucuns tentent de semer délibérément la confusion dans les esprits.
Les raisons d’un tel acte, je l’espère, seront dévoilées par l’enquête judiciaire en cours.
Nous espérons donc que celle-ci sera objective, impartiale et équitable, et que ceux qui la mènent veilleront, dans le respect de la morale humaine, et la peur de Dieu, à ne suivre que le chemin de la vérité et de la rigueur professionnelle, sans succomber à la manipulation d’où qu’elle vienne.
Mais en attendant, tout en n’accusant personne par préjugé, je demande à Dieu, le tout puissant, le miséricordieux, de me rendre justice, et de maudire pour l’éternité, l’homme et ses commettants quels qu’ils soient.
Je lui demande aussi de leur infliger ici-bas comme dans l’au-delà, les tourments de l’enfer ainsi que l’échec total de leurs entreprises comme de leurs ambitions.
Il est dommage que les familles, notamment les enfants innocents, deviennent les cibles de l’adversité et de la haine gratuite.
Mesdames et Messieurs, si ce sont des motivations politiques qui sont à la base de cet acte irresponsable, il faut que la raison prévale et reprenne ses droits.
Ce n’est assurément pas en s’entretuant, que le Niger sera en paix, ni que son développement en serait facilité.
Le cas de Centrafrique est là, pour nous rappeler que la violence aveugle se retourne tôt ou tard contre ses adeptes avant même que d’en avoir fini avec les innocents.
C’est donc notre devoir à tous, majorité comme opposition, gouvernants comme gouvernés, acteurs de la société civile comme leaders religieux et coutumiers, de concourir d’une façon ou d’une autre à la sauvegarde de la sécurité de chacun ainsi que de la stabilité politique de notre pays, et de veiller surtout à préserver les acquis de cette démocratie si précieuse, certes tumultueuse, mais affranchie jusqu’ici des dérives dangereuses que je viens d’évoquer.
Le Niger étant notre bien irremplaçable commun, en son nom, il nous revient à tous, de placer ses intérêts, au-dessus, des ambitions personnelles des individus comme des partis.
Au reste, la démocratie, c’est la conquête du pouvoir par le verbe, dans l’observation stricte des lois et règlements de la République.
Elle ne saurait se fonder, par conséquent sur les privilèges de la force.
Elle se conforte au contraire dans le dialogue et la persuasion pacifique.
Honorables députés,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
L’Assemblée nationale, au cours de cette session, s’emploiera à édicter de nouvelles lois.
C’est donc à cette tâche que nous allons nous atteler, au cours de la présente session, appelée session des lois.
Par conséquent, durant les trois mois qui vont suivre, au sein de cet hémicycle, la représentation nationale est appelée à examiner pour adoption, les projets de loi comme les ratifications des conventions qui lui ont été soumis par le gouvernement.
Elle examinera aussi, les propositions de lois émanant de sa propre initiative.
C’est l’occasion pour chacun de nous, honorables collègues, de nous imposer une discipline rigoureuse afin d’examiner avec minutie et objectivité les textes à l’ordre du jour, car c’est une rigueur sourcilleuse dans la confection des lois, qu’attend de nous, le peuple nigérien.
Au demeurant, sur ce point, je puis dire non sans fierté que la représentation nationale jusqu’ici n’a pas failli à son devoir.
Trente-neuf textes nous sont soumis, dans tous les domaines de la vie économique et sociale de notre pays, et sans doute, attendons-nous à ce que l’exécutif nous transmette de nouveaux projets pendant la session.
C’est pourquoi j’appelle à votre devoir d’assiduité et de ponctualité, afin que puisse s’accomplir, dans de bonnes et fructueuses conditions, le traitement complet de notre ordre du jour.
Qu’Allah, le Tout Puissant veille sur le Niger et son peuple, et qu’il conduise les peuples africains dans l’unité, la paix et la compréhension mutuelle, à cette intégration du continent noir, sans laquelle l’indépendance politique autant que l’émancipation économique auxquelles, ils aspirent depuis si longtemps, resteront hélas, du domaine du rêve.
Je vous remercie

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