Les actes posés semblent dans leur essence, au départ, donner l’impression d’être des projets sans faute qui ne visent que le bonheur des citoyens. Ainsi de ce projet de gouvernement d’union nationale qui a recueilli au départ l’adhésion d’une large majorité de nos concitoyens.
Ce sera aussi comme cet autre complot qui serait ourdi à l’Assemblée Nationale et qui viserait à ramener la présidence de cette institution à un (1) an. Vous ne rêvez pas, cela se passe bien au Niger. On ferait donc voter une loi rétroactive à l’hémicycle avec les 72 voix qui semblent acquises. Le caractère rétroactif de cette loi délégitimerait le séjour de Hama Amadou à la tête de l’Assemblée Nationale et on le remplacerait par qui on veut. Plus besoins d’injecter des millions pour chercher à débaucher les 7 députés restants.
L’essence de toute dictature est de briser les libertés au pluriel et de consacrer le règne de la force et celui de la pensée unique. Même si une telle entreprise n’a jusqu’à présent pas abouti au Niger, il y a de forts risques que cette fois-ci, cette énième tentative soulève de grandes vagues de tensions et de remous sociaux. On n’en est pas encore là peut-être (ce qui serait très souhaitable). Cependant, les manières savantes et intelligentes avec lesquelles cette entreprise est en marche laissent présager des lendemains tumultueux au moment où le peuple s’apercevra en clair des chimères qui lui sont servies. Car, les actes posés semblent dans leur essence, au départ, donner l’impression d’être des projets sans faute qui ne visent que le bonheur des citoyens. Ainsi de ce projet de gouvernement d’union nationale qui a recueilli au départ l’adhésion d’une large majorité de nos concitoyens. La poudre aux yeux jetée était tellement évidente que ce complot a failli engager même ceux contre qui il était foncièrement destiné. Rappelezvous juste que le LUMANA FA, par l’intermédiaire de son président, avait été le premier à en parler. Certes, pour le président de l’Assemblée Nationale, c’était une façon intelligente de prévoir le déluge et de poser les gardefous nécessaires aux jeux de discrédits qui le chambreraient si jamais il se soustrayait à la donne. Cependant, le président Hama Amadou manifestait par là une grande inquiétude vis-à-vis de ce qui pourrait se produire avec les petits esprits de son écurie qui risqueraient de ne pas très bien saisir la portée de la mascarade et par conséquent céder à la triche. Malgré ce cri d’alarme lancé, le président du LUMANA a fini par être trahi par ceux-là qui n’auraient pas très bien compris le jeu de cache-cache qui s’y jouait contre leurs intérêts. L’avenir très proche sera là pour témoigner.
Ceci dit, l’autre poudre que l’on s’apprête à jeter aux yeux de nos concitoyens est ce complot qui est en train d’être ourdi à l’Assemblée Nationale. Au fait, il y a deux ou trois mois, votre journal sortait une analyse à travers laquelle il essayait de démontrer que le Président de l’Assemblée Nationale serait indéboulonnable de son perchoir. Après les attaques de certains confrères, l’heure est aujourd’hui à la lucidité et les uns et les autres semblent bien se raviser sur cette question. En effet, il semblerait que toutes les gesticulations et autres achats de consciences n’auraient réussi qu’à réunir seulement 72 voix alors même qu’il fallait 79 pour ce qu’on voulait entreprendre. De l’avis de certains caciques très informés, le chiffre de 72 même serait une chimère du moment où les derniers actes posés par le pouvoir auraient fini de ramener certains déserteurs à la raison. On raconte que l’arrivée de Mangal et ses millions de nairas n’a pas servi à grand-chose car les états-majors des formations politiques de l’opposition auraient posé de sérieux garde-fous pour mettre leurs députés à l’abri de la fronde. On aurait même arraché les téléphones de certains députés pas très convaincants.
Comme on le voit, il est difficile, franchement très difficile pour le pouvoir d’arriver avec un éventuel vote à l’hémicycle à éjecter le président du LUMANA FA de la présidence de l’Assemblée Nationale. Pourtant, cet objectif est aujourd’hui l’un des tout premiers que poursuit la mouvance au pouvoir ; du moins, le parti fort de la mouvance. Deux caciques, Hassoumi Massaoudou et Bazoum Mohamed ont ouvert la brèche dans ce sens. Et, comme on connaît bien le poids de ces deux, qui sembleraient être le souffredouleur du parti, il est clair que jamais le PNDS ne reculerait devant ce projet à la cession de mars prochain.
La trouvaille serait alors ce projet de mandat d’un an pour le président de l’Assemblée Nationale. On ferait donc voter une loi rétroactive à l’hémicycle avec les 72 voix qui semblent acquises. Le caractère rétroactif de cette loi délégitimerait le séjour de Hama Amadou à la tête de l’Assemblée Nationale et on le remplacerait par qui on veut. Si cette option est réussie, nous retomberons très certainement dans une sorte BIZO d’unipolarisation de notre champ politique. On ferait du président de la République un lion, le père de tous les fils du pays qu’il faudrait désormais suivre à l’aveuglette. Un mot mal placé à son encontre, vous irez au gnouf pour outrage au sacro-saint guide spirituel de la nation. Plus aucune force parallèle conséquente pour contrôler l’action gouvernementale. Tous les efforts consentis depuis février 1990 pour asseoir le multipartisme dans le pays seraient tombés à l’eau. On retournera à l’époque du parti soviétique avec en toile de fond une adhésion à 99 pourcent au profit du parti unique.
.jpg)
