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Pour faire la planification familiale, je vais à l’école de mon mari
Publié le vendredi 7 mars 2014   |  Agence de Presse Africaine




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Niamey - Lorsqu’en 2008, l’idée de la mise en place de « l’école des maris » avait été émise dans la région de Zinder (environ 900 km à l’est de Niamey), personne n’osait parier sur la réussite d’une telle initiative, au vu des pesanteurs sociales et religieuses dans un pays comme le Niger où l’Islam, pratiqué par plus de 98% des 17 millions d’habitants, est parfois mal compris.

Démarré timidement, le concept a prospéré dans d'autres régions notamment à Tahoua, Dosso, Tillabery et Maradi (environ 700 km au centre-est de Niamey), où aujourd'hui plusieurs villages possèdent leur(s) école(s) des maris.

Loin d'un établissement formel comme en milieu scolaire, elle est un regroupement de mariés qui discutent entre eux pour trouver des solutions aux problèmes de la santé de la reproduction.
Au centre de santé intégré de Maiki, un village de Maradi, les discussions se tiennent sous un grand hangar érigé dans la cour de la structure sanitaire.

Coiffés d'un calot portant l'effigie de l'UNFPA et de l'ONG nigérienne SONGES, arborant pour certains des sacs griffés UNFPA, pour d'autres des tee-shirts, des boubous ou des macarons sur la poitrine, les hommes parlent sérieusement de leur vie de couple.

Aujourd'hui, le sujet abordé porte sur la salubrité dans le centre de santé et à tour de rà´le, les hommes font des propositions susceptibles de rendre le centre accueillant et propre pour leurs épouses surtout, les plus nombreuses à s'y rendre.

‘'Il y a quelques années, il aurait été difficile d'aborder ce genre de sujet avec les hommes dans ce village'', souligne Almoustapha Boubacar, le responsable du centre.

Dans le même temps, deux hommes ont quitté leurs collègues pour se rendre au hall de la maternité où, sur place, ils font aux femmes venues en consultation, un exposé sur les bienfaits de la consultation prénatale.

‘'Ici à Maiki, depuis la mise en place, en 2011, des écoles des maris, on a remarqué une augmentation du nombre de femmes qui ont opté pour la planification familiale'', signale M. Almoustapha Boubacar, ajoutant que durant les trois trimestres de 2013, près de 1700 femmes sont venues en consultation prénatale, soit 94,8% contre 73,8% en 2012.

A Maiki et ses environs, on dénombre cinq écoles de maris qui à l'occasion peuvent bénéficier de l'expertise de personnes ressources ou d'agents de santé, puisqu'elles sont par définition mises en relation avec un centre de santé.

Tous les sujets sont abordés au sein de ces écoles de maris dont les membres peuvent se rendre jusque dans les foyers pour prêcher la bonne parole, auprès de leurs collègues mariés, mais rétifs à toute idée de planification familiale.

Ces enseignants d'un autre type ne s'arrêtent pas là , car grà¢ce à eux, le CSI de Maiki a trouvé un domicile à la sage-femme, sans oublier qu'à chaque fois qu'une femme accouche à la maternité, ils lui remettent un carton de savon et une enveloppe financière.

Ces actions bénévoles qui vont au-delà des dialogues communautaires pendant les séances des écoles des maris témoignent de l'engagement des hommes à Å“uvrer pour la santé de la femme, ce qui augure d'un enracinement de la planification familiale et de la santé maternelle au niveau communautaire et de progrès réels vers l'atteinte de l'objectif du millénaire pour le développement n° 5, relatif à l'amélioration de la santé maternelle, au Niger.(FIN)

DS/of/APA

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