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Après les coins de voile levé sur l’attaque de son domicile : qui veut pousser Hama Amadou à l’exil?
Publié le vendredi 14 mars 2014   |  Le Canard déchaîné


L’ex-premier
© aNiamey.com par Moussa Sogodogo
L’ex-premier ministre malien Modibo Sidibé, en tournée dans la sous-région, reçu en audience, par SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger
Vendredi 12 avril 2013. Niamey (Niger). Modibo Sidibe en visite photo: SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger


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Depuis le tir à balle réelle ayant perforé le toit du domicile du président de l’Assemblée nationale et MODEN FA Hama Amadou, les commentaires et supputations pleuvent de partout. Dans la rue, les bureaux, dans la presse et même par voie officielle, chacun tente de donner sa part de vérité.

Deux (2) positions se dégagent : pour les uns, il n’y a pas de doute, c’est purement et simplement une mise en scène pour davantage discréditer le pouvoir en place. Ils en veulent pour arguments, l’absence de Hama Amadou des lieux et du pays, lors du tir proprement dit, le 17 février 2014 au petit matin. Pour les autres, il s’agissait d’un acte crapuleux qui ne vise ni plus ni moins que la famille du président Hama afin de démoraliser celui-ci et le rendre vulnérable moralement et politiquement. Quel argument de leadership pourra-til avoir s’il ne peut même pas protéger sa famille ? A vrai dire, difficile de se faire une opinion saine de cette affaire avant les conclusions de l’enquête en cours. Cependant, les palabres continuent sans donner l’air de vouloir s’estomper.

C’est ainsi qu’à l’occasion de l’ouverture de la première session ordinaire 2014 du parlement, le 4 mars dernier, le principal concerné en parle lui-même. Dans son discours d’ouverture de ladite session, Hama Amadou utilisera des mots très forts pour balayer les accusations qui voudraient qu’il soit d’une manière ou d’une autre, derrière cet attentat contre son domicile. « … tout en n’accusant personne par préjugé, je demande à Dieu, le tout puissant, le miséricordieux, de me rendre justice, et de maudire pour l’éternité, l’homme et ses commettants quels qu’ils soient. Je lui demande aussi de leur infliger ici-bas comme dans l’au-delà, les tourments de l’enfer ainsi que l’échec total de leurs entreprises comme de leurs ambitions.

Il est dommage que les familles, notamment les enfants innocents, deviennent les cibles de l’adversité et de la haine gratuite. Mesdames et Messieurs, si ce sont des motivations politiques qui sont à la base de cet acte irresponsable, il faut que la raison prévale et reprenne ses droits » dira le président de l’Assemblée nationale du haut de sa tribune. Piqué au vif, le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou ne perdra pas de temps à répondre. Quelques heures seulement après le discours de Hama Amadou, dans la même journée, le ministre Massaoudou convoqua une conférence de presse pour répondre au discours du président Hama.

« Je peux aussi affirmer qu’il s’agit d’un montage grossier et grotesque qu’il avait par ailleurs lui-même annoncé lors d’un meeting avant son départ la veille » affirme le ministre de l’Intérieur. Plus loin, il soutient « il n’y a jamais eu d’attaque de son domicile, encore moins de tentative d’assassinat le visant parce qu’au moment des faits, il (Hama Amadou, ndlr) était en déplacement à l’extérieur ». Ainsi donc, selon le gouvernement à travers son ministre de l’Intérieur, l’attaque contre le domicile de Hama Amadou ne serait qu’un fait divers créé de toutes pièces par l’intéressé lui-même. Et l’argument principal de cette affirmation est toute simple : la cible potentielle n’était même pas sur les lieux, pas même dans le pays.

Si nous accordons foi à ces 2 hypothèses selon lesquelles Hama ne pouvait pas être derrière le tir sur sont toit parce que simplement c’est sa maison, sa famille et surtout qu’il a prié la malédiction sur les auteurs et complices, d’une part, et que ce n’est nullement l’œuvre de ses adversaires étant entendu que ceux-ci sont au courant de ses moindres mouvements, d’autre part. Alors, et si, indépendamment de ces 2 pôles, quelqu’un voulait pousser Hama Amadou à l’exil ? Le fait qu’il soit à l’étranger au moment du tir sur son toit pouvait avoir 2 conséquences sur la réaction de Hama Amadou. D’abord, qu’il se convainc d’être en insécurité, et ensuite qu’il a la possibilité de se mettre à l’abri, en restant tout simplement dehors, là où il se trouve déjà. Si tel en est l’effet recherché, il faut dire que la stratégie a échoué.

Le président du MODEN FA est bel et bien rentré au pays sous les acclamations des militants et sympathisants de son parti politique. Pour l’instant, le mystère reste total sur l’origine, le mobile mais surtout le but de cette méchante balle qui a contribué a renforcer la méfiance entre les hommes politiques et l’angoisse dans le cœur du Nigérien lambda. La sortie médiatique du ministre de l’Intérieur n’ayant que le mérite de discréditer l’enquête en cours.

Ibrahim YERO

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