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Le ’’kilichi’’ ou viande boucanée : une spécialité nigérienne, très prisée à l’extérieur
Publié le mercredi 19 mars 2014   |  Le Sahel


Le
© Autre presse par DR
Le ``kilichi`` ou viande boucanée


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Le ''kilichi'' est un produit très prisé non seulement en milieu rural et urbain au Niger mais aussi par les étrangers. Le « kilichi » est cette viande sèche, généralement des grands ruminants, qui a vu le jour au Niger. C'est une spécialité bien nigérienne très prisée à l'extérieur. Le Niger est le premier pays producteur de ce produit culinaire préparé à partir de fines tranches de la viande séchée aux rayons solaires.
Au Niger, la production et la fabrication de ''kilichi'' est devenue une activité artisanale pratiquée principalement par les bouchers. Ces dernières années, sans doute du fait des actions de promotion menées à travers la filière ''kilichi'' et des revenus appréciables que génère ce produit, cette activité a enregistré beaucoup de progrès, comme en témoigne aujourd'hui le nombre croissant des personnes qui s'y adonnent sans en avoir hérité. En effet, beaucoup de jeunes s'intéressent de plus en plus à la vente du ''kilichi''. Le ''kilichi'' est un produit potentiellement intéressant pour les marchés sahéliens.
Le ''kilichi'' est un produit très nourrissant. Il est la plupart du temps consommé en l'état, comme produit de grignotage, mais il est parfois utilisé dans les salades. Le ''kilichi'' est un produit riche en substances nutritives. En effet, selon les spécialistes de la nutrition, on y relève de fortes teneurs en PH, en protéines, en lipides, en fer et en sel variable. Ces mêmes spécialistes notent que même avec la transformation qu'il subit, sa composition chimique ne change pas, ce qui fait qu'il garde sa richesse en vitamines et autres nutriments riches.
La fabrication de ce produit est une activité très prenante pour les producteurs. Ainsi, le ''kilichi'' est préparé à partir de fines tranches de viande séchées et enrobées avec une sauce, de nouveau séchées au soleil, puis grillées. La sauce d'enrobage est composée d'épices diverses, de pâte d'arachide et de divers autres assaisonnements tels que le sel, l'ail, le gingembre, le piment, l'arôme, etc. La viande utilisée pour la fabrication du ''kilichi'', est la partie musculaire des grands ruminants.

La production peut croître significativement en fonction de la demande. Selon les producteurs, ce sont des milliers de tonnes de viande qui sont produites dans l'année à travers le pays. Dans la ville de Niamey, la capacité de production journalière peut s'évaluer à environ1000 à 1500 kg de viande de ''kilichi''.
On distingue au moins trois variétés différentes, à savoir le « jà » de couleur rouge parce que enrobé dans la pâte d'arachide avec le colorant rouge ; le « fari » de couleur blanche qui est enrobé dans la pâte d'arachide sans le colorant rouge, et le « rumuzu » qui n'est enrobé dans aucune pâte, mais avec tous les ingrédients. L'apparence du produit à travers ces couleurs, son aspect, et son odeur, ainsi que son état à la mastication (croustillance, dureté) sont les critères d'appréciation de la qualité du ''kilichi'' par les consommateurs. Les différentes variétés de ''kilichi'' doivent avoir une odeur d'arachide grillée, épicée mais pas très forte. Le ''kilichi'' a cette particularité d'avoir un bon goût, même si le goût change selon les variétés. Les procédés de fabrication du ''kilichi'' sont : le séchage, le salage, le fumage, la friture et la fermentation. Selon Nouhou Idi, un producteur, on peut classer les variétés de kilichi'' en fonction des traitements associés au séchage. Ainsi, précise-t-il, on distingue le kilichi séché non salé, le kilichi séché salé, le kilichi séché et fumé.
Au Niger, les grandes zones de production du ''kilichi'' sont Madaoua, Tessaoua, Birni N'konni, Téra et la ville de Niamey. En toute évidence, la production du ''kilichi'' présente des enjeux économiques et commerciaux fort intéressants pour les producteurs eux-mêmes, et pour l'économie nationale. Ce qui justifie assez les actions de promotion de ce produit qui a désormais traversé les frontières grâce au développement de la filière ''kilichi'' au Niger. Le résultat de ces actions parlent d'eux-mêmes : de nos jours, le ''kilichi'' s'est imposé comme un produit frappé de la marque déposée nigérienne très demandé dans les pays d'Afrique et en Europe.
La qualité du produit (viande) constitue des atouts de ce produit. Les producteurs du ''kilichi'' ont confirmé cette valeur de leur produit qui est unique au monde. Ainsi, M. Elhadji Oumarou, président de l'Association des vendeurs de Kilichi de Niamey, affirme qu'ils sont fiers de leur activité. Le ''kilichi'', a-t-il précisé, a porté le nom du Niger plus loin. Et cela, grâce à leurs parents auprès desquels ils ont hérité des secrets de ce mets. C'est aussi grâce à eux qui ne ménagent aucun effort pour conserver cette originalité du ''kilichi'' nigérien, qui est différent de celui des autres pays. Elhadji Oumarou réaffirme leur engagement, malgré des problèmes importants qu'ils rencontrent dans cette activité, à poursuivre ces efforts pour l'honneur et pour l'image du pays.

Le président régional des vendeurs de ''kilichi'' de Niamey, Elhadji Oumarou, souligne que le Niger a participé à plusieurs foires dans la sous-région, comme au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, au Nigeria en Mauritanie, etc. A chaque sortie, le ''kilichi'' du Niger se démarque des autres. Au regard de cette importance, les producteurs du Niger sont devenus des dignes représentants du Niger à l'extérieur. Il soutient que nombreux sont les pays dont les ressortissants viennent au Niger pour acheter du ''kilichi'' en gros pour le revendre en détail dans leur pays. C'est dire à quel point ce produit est devenu un produit d'exportation qui contribue beaucoup à l'économie nationale en apport de devises. A cet égard, l'Association des vendeurs de ''kilichi'' demande à l'Etat de les accompagner dans le renforcement de la filière. Il s'agit, selon eux, de valoriser davantage, par la modernisation, de la filière ''kilichi'' pour permettre aux producteurs, ainsi qu'au pays, d'en tirer le meilleur profit.
M. Elhadji Oumarou indique que la commercialisation du ''kilichi'' varie en fonction des moments, tout en précisant que la commercialisation à l'extérieur du ''kilichi'' est plus importante que celle au niveau national. « Les principaux clients sont aujourd'hui ceux qui voyagent vers les autres pays qui en achètent pour amener à leurs amis ou parents. Il y a aussi certains Nigériens qui vivent à l'extérieur qui en demandent beaucoup», ajoute-t-il.
A Niamey, on retrouve les producteurs et les vendeurs de ''kilichi'' un peu partout dans la ville. C'est le cas surtout au niveau du point de vente du Rond point Terrain musulman de Niamey, surnommé « la route de kilichi ». En effet, tout au long de cette avenue de l'OUA sont exposées toutes les différentes qualités du « kilichi ». Vient ensuite le point de vente sis au quartier Soni. On en trouve au quartier Liberté mais aussi au marché Katako de Niamey. Au centre du ce marché ce sont des centaines de personnes, en majorité des jeunes, qui constituent les acteurs importants de la production et de la commercialisation de ce produit. M. Maman Nouhou pense même que Katako est le noyau du ''kilichi'' à Niamey. « Tous ceux qui sont dans la commercialisation de ce produit à Niamey, se ravitaillent à partir de Katako », affirme-t-il. Pour sa part, M. Adamou Amadou, un producteur dudit produit, soutient que, aujourd'hui, la commercialisation du ''kilichi'' connait une évolution importante, ce qui a conduit à la mise en place d'une structure chargée de coordonner cette activité de la filière ''kilichi'' au niveau de Niamey, pour l'instant.

Cependant, les producteurs de kilichi font face à plusieurs difficultés. Ainsi, M. Souley Maï Dagi et ces collègues ont confié que les problèmes auxquels ils font face sont de plusieurs ordres. Premièrement, ils invoquent la fiscalité pour laquelle ils affirment que c'est des sommes importantes d'argent qu'ils payent. D'autres invoquent le problème lié à la nécessité de moderniser les moyens de conservation de la viande. Sur ce volet, déplore
M. Maman Nouhou, beaucoup de Nigériens vivant dans d'autres pays africains sont en avance par rapport à eux, car disposant de machines de transformation de la viande en ''kilichi'' et d'instruments modernes de sa conservation.
Face à ces difficultés, les acteurs de la filière ''kilichi'' souhaitent voir les autorités leur apporter une aide pouvant leur permettre de valoriser davantage ce domaine qui fait son chemin pour mieux promouvoir la qualité du ''kilichi'' made in Niger. Ils demandent au gouvernement de les appuyer pour aménager l'endroit où ils officient.


Ali Maman

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