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Mr Abdou Mamane, Gouverneur de la Région de Maradi : « En 2014, nous allons pouvoir solutionner au moins à 90% les problèmes d’eau de la ville de Maradi »
Publié le samedi 5 avril 2014   |  Actuniger


Entrée
© Autre presse par DR
Entrée de la ville de Maradi


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La ville de Maradi connaît depuis quelques temps des ruptures intempestives de la fourniture en eau. Dans certains quartiers, pour se procurer ce précieux liquide, les populations se trouvent dans l’obligation de faire le guet à 3 ou 4 heures du matin. Qu’est-ce qui explique cette situation pour le moins pénible et quelles sont les solutions envisagées pour y faire face ? C’est à toutes ces questions qu’a bien voulu répondre le gouverneur de la région de Maradi, Abdou Mamane.

La population de la ville de Maradi vit, depuis quelques temps, un problème d’approvisionnement en eau potable. A quoi est dû ce problème ?

Au niveau de Maradi, nous avons un sérieux problème d’approvisionnement en eau potable. D’après ce qui nous a été expliqué par les techniciens, notamment la SEEN, le SPEN et la Direction Régionale de l’hydraulique, ça fait dix ans qu’il n’y a pas eu d’investissement au niveau de la ville de Maradi. Ces investissements devraient suivre l’évolution de la population. Malheureusement, ça n’a pas suivi. En 2013, il y a eu un sursaut suite à la pénurie constatée parce qu’il y a une sorte d’explosion démographique dans les quartiers. C’est presque devenu une mode, le lotissement est tellement incontrôlé que les gens construisent un peu partout, et la viabilisation ne suit pas. Parce qu’il faut normalement viabiliser : l’eau et l’électricité devraient suivre en principe. La ville même de Maradi a fait un important investissement. C’est au tour d’une centaine de million qu’elle a investi mais il n’mais il n’y a pas d’eau. Pourquoi ? C’est parce que l’alimentation en eau de la ville de Maradi est basée sur ce qu’on appelle le système « distribution-refoulement ». C’est-à-dire que tant qu’il y’a des bornes fontaines qui sont ouvertes, l’eau ne monte pas au château. Et comme l’eau ne monte pas au château, ça veut dire que ceux qui sont éloignés ne peuvent pas avoir de l’eau. Et il y’a des quartiers qui sont au tour de la zone de production et qui sont favorisés par le relief. Ce sont ces zones-là qui sont les premières à être ravitaillées et qui n’ont jamais de problème d’eau. Mais ceux qui sont un peu plus en hauteur ont des difficultés parce qu’il y’a une question de pression, il faut que l’eau monte. C’est seulement nuitamment qu’ils arrivent à avoir de l’eau, puisque c’est autour de 4 ou 5 heures que les gens arrivent à en puiser. Si le système de « distribution-refoulement » est tel que tant qu’il y a fermeture de robinets pour que l’eau monte au château pour qu’il y ait une réserve, du moment où le besoin est permanent, l’eau ne peut jamais monter au château. C’est d’ailleurs pourquoi la population pense que les châteaux sont en panne. Mais ce n’est pas qu’ils sont en panne, c’est simplement le système d’alimentation.

abdou mamane maire de maradi

Quelles sont les dispositions prises en vue de régler ce problème ?

En 2013 il y a eu 2 forages qui ont été réalisés dans la ville de Maradi. La SPEN a passé commande à la SEEN pour l’équipement de ces deux forages. Mais à la date d’aujourd’hui, ces forages ne sont pas encore équipés. Au passage de son Excellence Monsieur le Ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, nous avons posé ce problème. D’abord il faut que d’ici avril, les deux forages sont raccordés, parce que nous allons entrer dans une période de pénurie, déjà ça a commencé. Ensuite, nous avons sollicité trois forages supplémentaires pour la ville de Maradi que le Ministre a acceptés de les financer incessamment. Et nous que si les trois forages sont réalisés et raccordés, nous allons pouvoir régler ce problème-là. Après la réalisation de ces cinq forages, il faudra songer à réaliser d’autres châteaux parce que si ces cinq forages viennent s’ajouter aux 7 existant, ça va faire 12 forages pour la ville. Donc la capacité des réservoirs actuels ne pourra pas suffire pour satisfaire les besoins de stockage de la ville de Maradi parce qu’ils ont 3 réservoirs : un de 600 m3, un de 1500 et un de 2000. Maintenant quand vous prenez les gros centres, ce qu’on appelle dans le jargon de l’hydraulique « centres secondaires » tels qu’Aguié, Gazaoua et Madarounfa, là nous avons un autre problème très sérieux parce que ces trois villes sont alimentées par un seul forage. En cas de panne, c’est donc le blackout. Ça, c’est grave pare que tout le monde connait l’importance de l’eau. Et aujourd’hui avec les petits problèmes que nous avons par moments, notamment des cas isolés de choléra qui nous arrivent, si un problème d’eau vient s’y ajouter, cela constituera un grand problème. A ce niveau aussi, le Ministre de l’hydraulique a pris l’engagement de procéder rapidement à la réalisation de 3 forages dans ces trois villes à travers un programme d’urgence qu’ils vont monter.

Ce soir même, j’ai reçu un partenaire qui intervient dans la zone, j’ai posé le problème et il m’a demandé d’écrire une lettre et rapidement ils vont nous satisfaire. Nous allons laisser le Ministère agir, mais en tant qu’autorité régionale nous allons aussi chercher des voies et moyens pour résoudre ce problème. Dans tous les cas, l’essentiel est de couvrir les besoins en eau de la population.

Je pense qu’aujourd’hui, en matière d’hydraulique, nous n’avons pas beaucoup d’inquiétudes. Ce qu’il faut, c’est surtout le suivi et la promptitude dans la programmation. Pourquoi je dis promptitude dans la programmation ? C’est parce que très souvent nous avons un problème de consommation de crédits. L’Etat s’en plaint beaucoup et ce n’est pas dans le domaine de l’hydraulique seulement, c’est un problème général puisque l’Etat, à travers le Ministère de l’aménagement du territoire, a même commandité une étude. Donc c’est un problème de programmation et de consommation de crédits qui se pose de façon générale.

La population se plaint de ne pas être avisé en cas de coupure d’eau…

C’est vrai. Mais je pense que la question se comprend un peu. Il y a deux raisons pour qu’il y ait rupture d’alimentation en eau. La première raison, ce sont les coupures d’électricité. Vous savez que nous sommes dépendants d’un pays voisin en matière d’énergie. Et le problème qui se pose, pour le cas de la ville de Maradi, c’est qu’en cas de coupure d’électricité, déjà la production de la SEEN n’arrive pas à couvrir la totalité des besoins en eau des populations. Quand il y a coupure, cette production chute jusqu’à hauteur de 62%. J’ai instruit le Directeur régional de la Nigelec pour qu’en cas de délestage, il privilégie ces secteurs vitaux. Le deuxième problème qui peut provoquer la coupure d’eau, ça peut être la panne ou l’entretien réseau. Pour ces cas, en général, la SEEN passe toujours des communiqués. Mais quand il s’agit d’une coupure d’électricité, même la Nigelec ne contrôle pas cette rupture encore moins la SEEN qui dépend de la Nigelec.

Un mot à l’endroit de la population ?

Les autorités de la septième République sont déterminées à satisfaire les besoins en eau des populations tant urbaines que rurales. Etant un cadre de l’hydraulique, je le sais, nous avons un programme d’alimentation en eau potable 2011-2015 qui a été déjà élaboré. Dans le cadre de ce programme d’alimentation en eau potable, il est prévu de mobiliser près de 600 milliards de Francs CFA. Et je sais que plus de 200 milliards ont, d’ores et déjà, été mobilisés. Et les indicateurs ont beaucoup évolué dans beaucoup de régions. Aujourd’hui, tout le monde sait que la question de l’eau est une priorité des autorités de la septième République et des moyens très importants sont en train d’être mis à la disposition du Ministère de tutelle. Même sur le budget de l’Etat, ce n’est pas moins de 5 milliards qui sont programmés chaque année en matière d’hydraulique, sans compter l’apport des partenaires. Pour revenir à la région de Maradi, je suis convaincu que nous n’avons pas d’inquiétude. Je connais la maison hydraulique, je sais que les engagements pris peuvent être honorés, j’en suis certains. Et pour les cinq forages pour la ville de Maradi et les trois autres pour Aguié, Gazaoua et Madarounfa, le principe est accepté. Nous sommes déjà au démarrage de l’année budgétaire, je suis certains qu’en 2014, nous allons pouvoir solutionner au moins à 90% les problèmes d’eau de la ville de Maradi.

Cela veut-il dire qu’en fin 2014 aucun habitant de Maradi ne va se réveiller à 3 ou 4 heures pour chercher l’eau ?

En tout cas, je le pense.

Propos recueillis par Hassane Adamou

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